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Actualités - CHRONOLOGIE

Controverse au sujet des municipales

Alors qu’elle aurait dû constituer une bonne nouvelle, l’annonce de la tenue d’élections municipales, les premières depuis 1963, suscite une controverse dans le pays. C’est la clause prévoyant la nomination d’un tiers des membres des conseils dans de nombreuses municipalités qui suscite les plus vives réserves. Ce ne sont plus des élections, mais des nominations, assurent les milieux politiques opposants. Le Conseil supérieur grec-catholique, le président Hussein Husseini, la Ligue maronite, ont émis hier des avis en ce sens (VOIR PAGE 3). Comme on le voit, l’opposition au projet de loi ne se limite pas à une communauté.
Dans certains cercles politiques, on estime plausible une action en invalidation du projet de loi, auprès du Conseil constitutionnel. On soupçonne même les hauts responsables d’avoir sciemment élaboré un projet constitutionnellement vulnérable. Ce faisant, en effet, l’Etat se dédouanerait aux yeux de ceux qui l’accusent de ne pas vouloir d’élections municipales, tout en échappant à un scrutin qui serait un éventuel désaveu des pratiques du pouvoir, et permettrait l’accès à la «démocratie locale» de forces politiques évincées de l’Assemblée.
Par ailleurs, les milieux parlementaires redoutent que le projet d’organisation d’élections municipales ne bute sur le problème constitutionnel des délais d’organisation. Pour respecter ces délais, il faut organiser les municipales à la date du 26 avril. Pour cela, en effet, il est nécessaire que l’Assemblée vote le projet de loi le 5 décembre au plus tard.
Le respect de ce délai dépend en particulier de la célérité avec laquelle les commissions parlementaires conjointes examineront et approuveront le projet de loi. L’Assemblée, à son tour, devra voter cette loi à temps, avant d’entamer l’examen du projet de Budget — et en particulier de la fameuse annexe 9 —, auquel elle devra se consacrer exclusivement.
Certains parlementaires, et même des ministres, doutent de la volonté réelle des responsables d’organiser les municipales. Si ces élections constituent une sorte de couronnement de mandat pour le chef de l’Etat, en effet, MM. Rafic Hariri et Nabih Berry ne trouvent pas le même intérêt politique à les organiser, affirment les mêmes sources . D’autant plus que les municipales interviendront à une date où les préparatifs de la bataille présidentielle (prévue pour novembre 1998) seront un peu plus avancés, occultant toute autre facette de la vie politique.

Les menées d’Israël

Les milieux politiques redoutent par ailleurs la reprise de la lutte d’influence que se livrent les trois présidents, en dépit des conseils de calme que prodiguent les dirigeants syriens. Conseils qui ont été renouvelés, mercredi, lors d’un entretien téléphonique du président Hraoui avec son homologue syrien, qui a porté notamment sur les tentatives de déstabilisation interne, dont l’Etat accuse Israël.
Par contre, s’ils sont suivis, les conseils syriens écarteront nécessairement du débat public les dossiers épineux sur lesquels les rapports entre les trois présidents ont buté jusqu’à présent: loi sur les Forces de sécurité intérieure, découpage administratif, loi électorale, etc. Ces dossiers seront probablement renvoyés au prochain mandat présidentiel, parallèlement à un renforcement des mesures de sécurité, rendu apparemment nécessaire par les développements en cours.
L’Etat craint en effet, qu’Israël ne tente de déstabiliser le Liban, dans un effort pour embarrasser les pouvoirs publics et pour monter l’un contre l’autre l’État et des fractions engagées dans la résistance. Au sujet des attentats à la bombe, le ministre de l’Intérieur a déclaré que «l’opposition» ne doit pas se sentir menacée par la campagne répressive que l’État pourrait lancer, pour en identifier et en arrêter les auteurs. L’État estime en effet que ces derniers sont plutôt des «agents» qu’une «partie politique» identifiable et a mis en état d’alerte maximale les services de renseignement de l’armée et la Sûreté de l’État.

Alors qu’elle aurait dû constituer une bonne nouvelle, l’annonce de la tenue d’élections municipales, les premières depuis 1963, suscite une controverse dans le pays. C’est la clause prévoyant la nomination d’un tiers des membres des conseils dans de nombreuses municipalités qui suscite les plus vives réserves. Ce ne sont plus des élections, mais des nominations,...