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Actualités - CHRONOLOGIE

Eltsine propose aux Baltes un pacte pour leur faire oublier l'OTAN

Le président russe Boris Eltsine a proposé aux pays baltes un pacte de sécurité régionale, pour tourner la page de l’occupation soviétique et atténuer le désir de ces républiques d’adhérer à l’OTAN.
M. Eltsine a en même temps signé avec son homologue lituanien Algirdas Brazauskas, dans la salle Vladimir du Kremlin, le premier traité frontalier à ce jour entre la Russie et une des trois républiques soviétiques qui entretiennent les relations les plus difficiles avec Moscou.
Ces deux événements marquent un geste d’ouverture de la Russie envers les pays baltes, de loin celles des 15 anciennes républiques soviétiques qui entretiennent les relations les plus difficiles avec Moscou .
M. Eltsine a remis à M. Brazauskas une «déclaration présidentielle» dans laquelle il propose la conclusion d’un «accord de bon voisinage et de garantie de sécurité réciproque entre la Russie et les pays baltes».
Ce document pourrait être parrainé par les Etats-Unis, l’Allemagne ou la France, et se transformer à terme en un «Pacte de sécurité et de stabilité régionale», a suggéré M. Eltsine dans cette déclaration diffusée par son service de presse.
Moscou a déjà offert des garanties de sécurité aux pays baltes (Lituanie, Lettonie, Estonie) — mais jamais encore sous la forme d’un traité multilatéral —, avec l’espoir tacite de dissuader ces pays de vouloir adhérer à l’OTAN.
La Russie est hostile à l’extension en Europe de l’Est de son ancien ennemi de la guerre froide, et en particulier à son élargissement à une ancienne république soviétique qu’elle juge «inacceptable».
L’offre de M. Eltsine risque cependant de n’atténuer en rien le désir des pays baltes à rejoindre l’Alliance atlantique. «Il ne peut être question de la possibilité de changer notre conception» de sécurité, a déclaré le porte-parole du ministère letton des Affaires étrangères Andrejs Pildegovichs.
Les pays baltes restent traumatisés par le souvenir de l’occupation soviétique. L’Armée rouge les avait envahis au début de la Seconde Guerre mondiale en vertu d’un pacte secret germano-soviétique conclu en 1938. Les Allemands avaient à leur tour occupé les pays baltes, avant d’être chassés par l’armée soviétique à la fin de la guerre.
Les trois pays baltes ont alors été annexés à l’URSS, et les derniers soldats russes n’ont quitté le territoire de ces républiques qu’en 1994.
La déclaration de M. Eltsine ne mentionne aucunement cette période sombre: les Russes nient avoir jamais «occupé» les républiques baltes.
La signature d’un traité frontalier russo-lituanien constitue pour sa part un pas limité, mais concret, pour améliorer les relations entre l’immense Russie et ses petits voisins baltes.
Le traité ne délimite en fait que les 288 km de frontière entre la Lituanie et l’enclave russe de Kaliningrad. Hormis cette enclave, la Lituanie ne partage pas de frontière avec la Russie.
La conclusion du traité a été facilitée par l’absence de problème avec la minorité russophone de Lituanie, qui ne constitue que 8% de la population et a été assimilée sans difficulté.
L’Estonie et la Lettonie ont de leur côté limité l’accès à la citoyenneté de leurs habitants russophones, nettement plus nombreux (respectivement 30% et 40% de la population environ).
La Russie refuse pour ces raisons de conclure un accord frontalier avec ces républiques. Certains analystes soupçonnent également Moscou de vouloir ainsi torpiller les chances d’accession des pays baltes à l’OTAN, dont la charte fondatrice mentionne les relations de bon voisinage comme un principe essentiel.
Un des dirigeants de l’opposition russe, Sergueï Babourine, a pronostiqué pour sa part que la Douma (chambre basse) ne ratifierait jamais le traité russo-lituanien, a rapporté l’agence Baltic News Service. Les députés ont voté en septembre dernier une résolution appelant M. Eltsine à ne pas signer un tel document, en reprochant notamment à Vilnius son aspiration à adhérer à l’Alliance atlantique, a rappelé M. Babourine. (AFP)
Le président russe Boris Eltsine a proposé aux pays baltes un pacte de sécurité régionale, pour tourner la page de l’occupation soviétique et atténuer le désir de ces républiques d’adhérer à l’OTAN.M. Eltsine a en même temps signé avec son homologue lituanien Algirdas Brazauskas, dans la salle Vladimir du Kremlin, le premier traité frontalier à ce jour entre la...