Une maladie parasitaire transmise par les escargots frappe les égyptiens

Plus de 800.000 Egyptiens souffrent d’une maladie parasitaire «émergente» transmise surtout par des escargots et qui menace des millions d’autres personnes, selon des experts réunis à Alexandrie.
Cette maladie, la fasciolasis, apparue en Egypte à la fin des années 1970 attaque le foie des personnes qui mangent des légumes crus ayant été en contact avec des escargots, ont affirmé les experts qui participaient à une conférence internationale sur les maladies infectueuses.
Il n’existe par sur le marché de médicaments capables de combattre cette maladie chez l’homme, mais l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et la compagnie pharmaceutique suisse Novartis Pharma tentent actuellement de développer un remède à partir d’un médicament utilisé avec succès depuis 1983 pour un usage vétérinaire.
Des expérimentations cliniques de ce nouveau médicament ont été effectuées en Egypte, à Cuba, en Bolivie, au Pérou, au Chili et en Iran et ont soigné 85% des patients atteints de fasciolasis chronique. Les experts espèrent qu’il sera bientôt disponible pour le public.
La maladie est transmise par les escargots infectés par des vers microscopiques qui pénètrent dans le corps humain pour détruire le foie.
Au moins deux millions de personnes dans 42 pays sont touchées par la fasciolasis, dont près de la moitié en Egypte, selon un rapport de l’OMS paru en 1995.
«Les statistiques parlent de 2,4 millions de personnes atteintes par la fasciolasis, mais cette estimation pourrait être inférieure à la réalité», a noté le directeur du département de parasitologie de l’Université de Valence en Espagne, S. Mas-Coma.
Il a ajouté que le parasite n’est plus seulement transmis par les escargots, mais également par des animaux domestiques tels que les cochons et les ânes, qui «présentent une haute capacité d’infection», notamment dans certaines régions d’Amérique du Sud.
«En Egypte, de nombreuses sortes de végétaux et d’herbes sont mangées crues en salade, alors que c’est justement le mode d’infection des êtres humains», a affirmé Taha el-Khoby du ministère égyptien de la Santé.
Hoda Farag, du département de parasitologie de l’Université d’Alexandrie, a remarqué que cette maladie frappe surtout la région fertile du Delta du Nil, au nord de l’Egypte, où près de 17% de la population est atteinte.
9,6% des 62 millions d’Egyptiens souffrent déjà de la bilharziose, une autre maladie parasitaire mortelle, transmise par l’eau et qui attaque le foie, la vessie, les reins, les poumons et le système nerveux central.
La conférence, organisée par l’Italie, accueillait 400 experts de la santé originaires de 11 pays. (AFP)