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Actualités - REPORTAGE

Assembly Hall Subtil dialogue Hautbois - Piano (photos)

Voilà qu’on redémarre la saison, en douceur, avec un duo — hautbois et piano — qui nous vient d’Italie. Présentés par l’Institut Culturel Italien, l’agence Nouvel Horizon et le Mouvement de solidarité pour le Liban. Daniele Roi — qu’on a déjà eu l’occasion d’applaudir au piano à Beyrouth même avec Jean-Pierre Rampal la saison dernière — et Giovanni di Angeli — hautbois — offrent aux mélomanes libanais un programme qui ne manque ni d’intérêt ni d’originalité. Au menu, des œuvres de Bach, Telemann, Ponchielli, Dutilleux, Poulenc, et une fantaisie de Pasculli sur un air de «Rigoletto».
Trois mouvements pleins de grâce et animés d’un souffle légèrement véhément d’une sonate pour hautbois et piano de Carl Emmanuel Philippe Bach ont ouvert, sur un ton d’allégro, ce récital. La fantaisie No. 7 pour hautbois seul de Telemann avait des allures de... fantaisie. Fantaisie mesurée mais gaie d’une expression faite d’une charmante galanterie, une manière suave d’évoquer les choses, telle une toile de Watteau...
Avec l’adagio et l’allégro op. 70 pour hautbois et piano de Schumann, changement d’atmosphère et de ton. Résonances profondément humaines qu’on découvre à chacune de ces pages frémissantes de vie... Dans un style sans outrance, il y a là une subtile manière d’exprimer l’éternel humain. C’est pour cela peut-être que la voix de Schumann nous touche encore si profondément. Et pour terminer la première partie de ce programme un «capricio» (pour hautbois et piano) de A. Ponchielli avec quelques éclats mesurés sur fond d’une vivacité débridée.
En reprenant leur dialogue après l’entracte, le hautbois et le piano ont renoué avec une sonate de Dutilleux alternant thèmes graves avec narrations légères et vives. Esprit indépendant mais curieux des courants musicaux contemporains qu’il côtoya avec réserve, Henri Dutilleux est soucieux avant tout de traduire une pensée où le rêve, le mystère et les émotions sont insérés dans une forme achevée. Place aux accords majestueux et amples d’un piano seul qui magnifie l’écriture de Poulenc à travers une barcarolle, une nocturne et un «caprice italien» où se déploient lyrisme, poésie et surtout un sens remarquable de la mélodie. Pour terminer cette fantaisie sur un thème de Rigoletto d’après Pasculli où hautbois et piano, par bribes, nous ramènent de grandes bouffées des caverneux éclats de rire de ce «roi qui s’amuse» dont Verdi nous gratifie d’un portrait, surtout vocal, inoubliable. Fantaisie qui nous porte tel un rêve sur nuage... C’est ça la puissance de la musique: nous faire rêver. Et les deux interprétes, Daniele Roi et Giovani de Angeli n’ont guère failli à leur mission...

Edgar DAVIDIAN
Voilà qu’on redémarre la saison, en douceur, avec un duo — hautbois et piano — qui nous vient d’Italie. Présentés par l’Institut Culturel Italien, l’agence Nouvel Horizon et le Mouvement de solidarité pour le Liban. Daniele Roi — qu’on a déjà eu l’occasion d’applaudir au piano à Beyrouth même avec Jean-Pierre Rampal la saison dernière — et Giovanni di...