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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

La fondation Moghaizel lance un projet d'observatoire de la démocratie

La Fondation Joseph et Laure Moghaizel a tenu hier au siège du syndicat de la Presse une conférence de presse pour exposer les grandes lignes de son nouveau projet ayant pour thème «Liban: Bilan démocratique 1997-1999». Financé par l’Union européenne et dirigé par le Professeur Antoine Messarra, ce projet vise à créer un «Observatoire de la démocratie» au Liban. Il s’inscrit dans le cadre du programme euro-méditerranéen «Meda-Démocratie» (qui vise à promouvoir la démocratie en Méditerranée).
Au début de la conférence de presse, le secrétaire général de la Fondation Joseph et Laure Moghaizel, M. Fady Moghaizel, a exposé les différents projets exécutés par la Fondation (créée il y a près de deux ans), dont notamment l’ouverture d’une bibliothèque regroupant plus de 5000 ouvrages ayant appartenu à feu Joseph Moghaizel et mis à la disposition du public, la publication de trois ouvrages, l’organisation d’une conférence donnée par M. Lakhdar Ibrahimi, l’organisation de plusieurs sessions de formation à la Démocratie à l’intention des jeunes, la création du «prix Joseph Moghaizel pour la Paix civile et les Droits de l’homme». Ce prix a été décerné en 1996 en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le Développement. Il vise à promouvoir la connaissance ou l’application de la Paix civile et des Droits de l’homme.
M. Moghaizel a, d’autre part, indiqué que la Fondation envisage de lancer prochainement de nouvelles activités dont, notamment, la création d’un prix annuel visant à encourager la recherche et la production dans les domaines de la «Paix civile» et des Droits de l’homme, ainsi que l’organisation de «séminaires de Consultation professionnelle» pour les élèves de l’Ecole Laure Moghaizel. La création de l’«Observatoire de la démocratie» au Liban s’inscrit dans le cadre des nouveaux projets mis sur rails par la Fondation. Ce projet consiste à suivre l’évolution d’indicateurs qui mettent en relief l’état de la démocratie et des pratiques démocratiques dans le pays au niveau des institutions de l’Etat (pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire; principe de la séparation des pouvoirs, etc.) ou au niveau de la société civile (cellule familiale; municipalités; associations civiles; établissements scolaires, etc.).

Les précisions de
Messarra

Le directeur du projet, M. Messarra, a souligné dans ce cadre, au cours de la conférence de presse, que «l’Observatoire de la démocratie» «ne se réduit pas à des recherches fondamentales et de terrain entreprises par des universitaires ou un groupe de chercheurs». «Ce projet aboutira à des travaux publiés sous forme de rapports trimestriels et à deux ouvrages de référence qui seront publiés à la fin de la première étape d’exécution», a précisé M. Messarra.
Et M. Messarra de poursuivre:
«Le Liban se caractérise par rapport aux pays de la région par un patrimoine démocratique de gestion du pluralisme, de consensus et de conflit, de lutte pour les libertés et de résistance. Notre but est d’enraciner et de libaniser l’apprentissage démocratique, afin que les principes et normes se transforment en une culture intégrée et en comportement au quotidien, aux niveaux du pouvoir, des sous-systèmes sociaux et des rapports entre les citoyens et le pouvoir».
«L’approfondissement des recherches sur la démocratie au Liban est entravé par le complexe de honte à l’égard du pluralisme communautaire, par l’aliénation culturelle, le dogmatisme et la généralisation, alors qu’il s’agit de scruter des faits, des cas et des situations pour en dégager la trajectoire et la signification. On déplore en outre dans des recherches et des comportements la prédominance d’une culture de subordination et de frustration, culture qui ne favorise pas l’approche de la démocratie en tant qu’engagement et combat par des citoyens concernés, participants à la chose publique et responsables de l’intérêt général».
M. Messarra a, d’autre part, indiqué que l’«Observatoire de la démocratie» constitue un «cadre méthodologique de travail, au moyen de plus de 150 indicateurs, pour l’étude des quatre composantes de la démocratie: des élections libres et équitables; un gouvernement œuvrant avec transparence et responsable devant le pouvoir législatif; le respect des droits civils et politiques; et une société civile active. Ces quatre composantes constituent une pyramide où tout élément est indispensable à la cohésion de l’édifice».
«Le programme se propose l’investigation documentaire, la publication de rapports trimestriels et de travaux plus exhaustifs sur le processus démocratique au Liban, a précisé M. Messarra. Il comporte des enquêtes de terrain et l’organisation de séminaires, ainsi qu’un volet d’application sur l’apprentissage démocratique à l’école et à l’université».
En conclusion, M. Messarra a souligné que le projet «Observatoire de la démocratie» dépasse la «dualité loyalisme / opposition et, surtout, le débat dualiste et conflictuel qui persiste avec ténacité depuis les années 20, bien qu’il soit révolu et épuisé, à savoir le débat sur les thèmes unité / pluralité, laïcité / confessionnalisme, libanité / arabité, isolationnisme / nationalisme, progressisme / réaction…».
La Fondation Joseph et Laure Moghaizel a tenu hier au siège du syndicat de la Presse une conférence de presse pour exposer les grandes lignes de son nouveau projet ayant pour thème «Liban: Bilan démocratique 1997-1999». Financé par l’Union européenne et dirigé par le Professeur Antoine Messarra, ce projet vise à créer un «Observatoire de la démocratie» au Liban. Il...