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Actualités - CHRONOLOGIE

Le pire serait à craindre pour aujourd'hui Jeudi noir pour Hong Kong et les bourses asiatiques (photo)

SLe pire serait-il à craindre pour aujourd’hui? Economistes et financiers réservaient leur pronostic hier, quelques heures après l’effondrement de la Bourse de Hong Kong, qui a entraîné dans son sillage la plupart des autres places de la région. Les bourses européennes elles aussi ont suivi le mouvement descendant, ressentant pour la première fois de plein fouet le contrecoup de la crise monétaire asiatique (VOIR AUSSI PAGE 14).
La soudaine dégringolade d’hier, causée par la multiplication par près de quatre des taux d’intérêt interbancaires pour soutenir le dollar hongkongais, a fait perdre à l’indice Hang Seng jusqu’à 16 pour cent au plus fort de la débandade, avant de se redresser pour clôturer à 10.426,30, une perte de 1.211,47 points (—10,41 pour cent).
Le brusque relèvement des taux d’intérêt interbancaires — responsable de la chute libre à Hong Kong — a été effectué pour anticiper une attaque concertée sur le dollar HK.
Cette crainte a été alimentée par la chute ces derniers mois de la plupart des devises de la région face au dollar, entamée par le baht thaïlandais à la mi-mai et sa dévaluation de fait de 15-20% le 2 juillet dernier, et qui s’est brusquement accélérée depuis août dernier.
Le brusque décrochage du dollar de Taïwan lundi — qui est tombé à son plus bas niveau depuis douze ans face au billet vert — été le signe tant redouté d’une probable attaque contre le dollar HK.
Il s’agit de la plus grave crise économique dans l’île depuis des dizaines d’années et du premier vrai test pour Tung Chee-hwa, qui dirige l’exécutif de Hong Kong depuis la rétrocession du territoire à la Chine, le 1er juillet.

«Un carnage»

La Chine a aussitôt coupé court aux spéculations sur une possible intervention. «Les départements administratifs n’interviendront pas dans le fonctionnement du marché boursier de Hong Kong», a déclaré Shen Guofang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, en ajoutant que Pékin jugeait «très bonne» la situation économique de l’île.
«Toute la journée, ce fut un carnage», a résumé James Osborn, d’ING Barings à Hong Kong. Certains boursiers ont estimé que ce jeudi noir était encore pire que le krach d’octobre 1987, il y a tout juste dix ans, lorsque la Bourse avait dû fermer ses portes quatre jours après l’effondrement de Wall Street.
L’effondrement de Hong Kong a été ressenti dans la région jusqu’à Tokyo où l’indice Nikkei-225 a perdu 536,06 points (—3,03%) pour clôturer à 17.151,55.
A Singapour, les valeurs ont perdu 81,81 points (—4,72%) et l’indice a clôturé à 1.649,87.
A Kuala Lumpur, les valeurs malaisiennes ont perdu 24,72 points (—3,38%) et l’indice a terminé à 706,45.
La Bourse de Manille a perdu quant à elle 96,06 points (—4,98%), pour tomber à son niveau le plus bas depuis quatre ans, à 1.832,91.
En Indonésie enfin, la Bourse de Djakarta est retombée sous la barre symbolique des 500 points, perdant 11,10 points (—2,20%) pour terminer à 494,14.
En Europe, le mouvement de recul des bourses a revêtu une ampleur inquiétante, contrastant avec les propos rassurants de beaucoup d’économistes. Ceux-ci continuent d’estimer qu’au-delà d’une réaction de nervosité, les marchés européens et nord-américains, et plus généralement les économies asiatiques, ne devraient pas rester durablement exposés à l’onde de choc.
Malgré tout, la Bourse de Londres, très liée à Hong Kong en raison de la forte implantation asiatique de certaines sociétés britanniques, a été la première à réagir, chutant de 3,9 pour cent en début de séance, avant de se ressaisir par la suite. Son indice principal, le Footsie, abandonnait 3,06 pour cent en fin de séance.
Londres limitait même les dégâts par rapport à d’autres places européennes: Francfort lâchait 4,66%, Paris 3,42%, Madrid 2,48%, Bruxelles 2,65%, Amsterdam 3,61%.

Impact sur Tokyo

Journée rude aussi à Paris où l’indice CAC, en recul de 2,28 pour cent à l’ouverture, a terminé la séance sur une perte de 3,42 pour cent, à 2.856,87 points. Dans le courant de l’après-midi, cet indice avait abandonné jusqu’à 4,4 pour cent et la bourse de Paris aura enregistré en cette journée son recul le plus important depuis le 29 mai dernier, soit trois jours après le premier tour des élections législatives françaises. Principales victimes, jeudi: les valeurs des grands groupes français du luxe (LVMH, Hermès, l’Oréal…).
Quant à la Bourse de New York, elle est restée relativement calme pendant quelque temps, le Dow Jones ne reculant que d’environ 2 pour cent à la mi-journée, après une forte baisse dans la première heure. Mais en clôture, Wall Street a fini en vive baisse, le Dow Jones perdant 186,88 points (2,33%) à 7.847,77 au-dessus toutefois de son plus bas niveau du jour de 7.805,04.
La crise, estiment les économistes, pourrait freiner les prix aux Etats-Unis et priver le Fed d’une bonne raison de relever ses taux d’intérêt.
En journée, la Maison-Blanche a fait savoir que le département du Trésor et la Réserve fédérale (FED) «surveillaient attentivement» la crise et étaient «en contact étroit avec leurs homologues de la région».
«Les marchés boursiers et obligataires américains vont devenir des marchés refuges et ceux qui jouent la tendance à la hausse devraient bien se porter», estime Stan Shipley, analyste chez Merrill Lynch.
Il constate cependant que les attentes de bénéfices pour les sociétés américaines sont trop élevées et que cela pourrait amener quelques corrections à la bourse américaine.
D’une manière plus générale, la tempête financière pourrait affecter le Japon et, en affaiblissant son économie, avoir un impact indirect sur ses importations, selon Eric Fishwick, stratégiste international à Londres pour la banque Nikko.
D’autre part, les entreprises occidentales qui ont le plus misé sur les marchés émergents asiatiques les plus touchés — Thaïlande, Malaisie, Indonésie, Philippines — pourraient aussi connaître des difficultés, a-t-il précisé.
A plus long terme, les économistes des grandes banques installées à Londres scrutent surtout les risques de rupture du «peq», le lien entre le dollar américain et le dollar de Hong Kong, mais ils sont jusqu’à présent loin d’être alarmistes.
SLe pire serait-il à craindre pour aujourd’hui? Economistes et financiers réservaient leur pronostic hier, quelques heures après l’effondrement de la Bourse de Hong Kong, qui a entraîné dans son sillage la plupart des autres places de la région. Les bourses européennes elles aussi ont suivi le mouvement descendant, ressentant pour la première fois de plein fouet le...