Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Cheikh Yassine appelle au Jihad et l'autorité craint une explosion Israël-Palestiniens : le climat est au pessimisme


Au dernier jour, hier, de la mission de Dennis Ross, le médiateur américain, il n’y avait que Benjamin Netanyahu pour juger que le processus de paix avec les Palestiniens «est maintenant en voie de reprendre le bon chemin». Tel n’était pas l’avis de l’Autorité qui estimait pour sa part que les pourparlers traversaient «une véritable crise» qui pouvait déboucher à terme sur «une explosion sur le terrain». Il n’en fallait pas plus au leader du Hamas cheikh Ahmed Yassine qui, au vu de cette situation, appelait de son côté au «jihad» contre Israël.
«Nous allons nous défendre jusqu’au sacrifice suprême ou jusqu’à ce que nous ayons reconquis nos droits par la création d’un Etat palestinien ayant Jérusalem pour capitale», a déclaré cheikh Yassine au cours d’une assemblée à l’Université islamique de Gaza.
«La nation (de l’islam) doit poursuivre le «jihad» car le «jihad», c’est la paix de l’islam. Nous continuerons à combattre notre ennemi jusqu’à ce que nous regagnions nos droits et notre terre», a ajouté le fondateur du Hamas.
Cheikh Yassine, 61 ans, a été libéré le 6 octobre par Israël après huit années de détention, après la capture de deux agents des services secrets israéliens en Jordanie, qui avaient tenté d’empoisonner un dirigeant du Hamas.
Un porte-parole du Hamas à Gaza, Abdel Aziz Rantissi, a promis pour sa part l’entrée un de ces jours des «moudjahidine» (combattants de l’islam) à Tel-Aviv et dans d’autres villes d’Israël.
Il a réaffirmé cependant que le Hamas était prêt à conclure une «trêve» si Israël acceptait la création d’un Etat palestinien qui s’étendrait sur tous les territoires palestiniens occupés en juin 1967.
Ce ton était ainsi donné hier et le constat d’échec de la dernière mission de Ross ne prêtait pas à l’optimisme, notamment côté palestinien.
«Il n’y a eu aucun progrès pour la reprise du processus de paix, qui traverse une véritable crise», a déclaré un conseiller du président palestinien Yasser Arafat, M. Nabil Abou Roudeina.
Il a ajouté que les rencontres israélo-palestiniennes organisées sur l’initiative de M. Ross n’ont donné aucun résultat concernant les redéploiements israéliens en Cisjordanie, qui constituent une des priorités des Palestiniens.
«Nous traversons une véritable crise parce qu’Israël continue de rejeter la principale demande palestinienne sur les redéploiements militaires», a-t-il dit. «Cela aggrave la situation sur le terrain et peut provoquer une explosion», a-t-il ajouté.
Selon les Palestiniens, les exigences israéliennes sur les questions de sécurité ont empêché les commissions chargées de l’application des accords intérimaires signés en 1995 et gelés depuis plusieurs mois de produire des résultats concrets substantiels.
La rencontre entre M. Arafat et le ministre israélien de la Défense, Yitzhak Mordehaï, pendant deux heures mardi soir, avait laissé espérer des progrès sur les questions de sécurité. Mais les deux parties se sont contentées de réaffirmer l’importance de la lutte contre le terrorisme.
M. Netanyahu avait exigé des Palestiniens qu’ils mènent une «lutte systématique contre le terrorisme», comme condition pour une reprise des négociations.
Mais son refus de mettre en œuvre les redéploiements militaires prévus en Cisjordanie et sa volonté de poursuivre la colonisation ont convaincu les Palestiniens qu’il n’avait pas l’intention de continuer le processus de paix.
M. Ross a déclaré que les négociations sur les accords intérimaires devaient être «intensifiées», mais il n’a pas fait mention des raisons de l’impasse.
La mise en place d’un aéroport palestinien à Gaza est le seul domaine où quelques progrès ont été accomplis. Les deux parties sont tombées d’accord sur une présence discrète israélienne dans les locaux pour assurer la sécurité.
Le négociateur palestinien Hassan Asfour a déclaré mercredi qu’Israël pourrait accepter l’ouverture de l’aéroport, pour pouvoir faire état de progrès et convaincre plusieurs pays arabes de participer à la Conférence économique sur le Proche-Orient prévue au Qatar le 16 novembre, en présence d’Israël.
«Après la conférence de Doha, tout reviendra au point mort», a estimé M. Asfour.
Les prochaines rencontres à haut niveau doivent reprendre à Washington, en présence du secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright. Mais «aucune date fixe» n’a encore été retenue, selon le département d’Etat, qui a estimé cependant que les rencontres pourraient avoir lieu «à la fin du mois».
Les discussions doivent porter sur la question de la colonisation et des redéploiements militaires en Cisjordanie, afin de permettre le lancement de négociations accélérées sur le statut définitif des territoires.
Les divergences entre MM. Netanyahu et Arafat sur le statut final sont profondes. Les Palestiniens veulent établir un Etat indépendant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, avec Jérusalem-Est pour capitale.
M. Netanyahu, qui s’oppose à la création d’un Etat palestinien, a rejeté mardi l’idée de «donner la moitié du pays aux Arabes». (AFP, Reuter)



Au dernier jour, hier, de la mission de Dennis Ross, le médiateur américain, il n’y avait que Benjamin Netanyahu pour juger que le processus de paix avec les Palestiniens «est maintenant en voie de reprendre le bon chemin». Tel n’était pas l’avis de l’Autorité qui estimait pour sa part que les pourparlers traversaient «une véritable crise» qui pouvait déboucher à...