Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

En dépit des dénégations officielles La bataille présidentielle est bel et bien engagée



La vie politique a continué d’être marquée, hier, par la prise de position du chef de l’Etat qui, dans des propos rapportés par un quotidien local, a affirmé ne pas être hostile à ce que son mandat soit écourté, ou à tout le moins, à ce qu’un nouveau président de la République soit élu de façon anticipée.

Ces propos ont pris de court la classe politique, notamment le chef du gouvernement et le président de l’Assemblée nationale. Après M. Rafic Hariri, c’était hier au tour de M. Nabih Berry d’estimer «prématurée» l’ouverture, à ce stade, de la bataille de succession du président Elias Hraoui (VOIR PAGE 3). Cependant, en dépit des dénégations officielles, les milieux politiques estiment que la bataille présidentielle est bel et bien ouverte.
C’est devant ses visiteurs, qu’il reçoit tous les mercredis pour un point de la situation, que M. Berry s’est exprimé. Le chef de l’Assemblée redoute les conséquences économiques que ne manquerait pas de provoquer la bataille des présidentielles.
Les propos du président de la République ont dérouté les plus avertis. Même son gendre, M. Farès Boueiz, affirme ne pas saisir exactement la raison véritable de cette prise de position.
On retient également, des propos attribués au chef de l’Etat, son opposition à l’arrivée au pouvoir d’un militaire. Ainsi, s’il laisse entendre qu’il ne brigue pas une nouvelle prorogation de son mandat, M. Hraoui n’en affiche pas moins sa volonté d’influer sur le cours du scrutin présidentiel, qui doit se tenir en novembre 1998.
Cette déclaration n’est qu’une manœuvre du chef de l’Etat destinée à provoquer un mouvement de sympathie en sa faveur, au sein de l’opinion, et à souligner, indirectement, que sa présence demeure une nécessité, assurent certains milieux politiques. La preuve, c’est que si le président Hraoui était sérieux, le président de l’Assemblée nationale aurait été le premier à accourir à Baabda, puisque des élections anticipées nécessitent un amendement constitutionnel, procédure complexe à laquelle il ne faut pas recourir, sinon pour des raisons graves.
Il est une autre raison pour laquelle le président Hraoui aurait intentionnellement provoqué ces remous, estiment les milieux politiques. En réaffirmant son poids politique, il se qualifierait mieux pour imposer des fonctionnaires de la première catégorie de son choix, notamment à la présidence de l’ Inspection centrale et à la direction générale des douanes. Ce faisant, il réduirait d’autant la sphère d’influence du chef du gouvernement, dont il conteste de plus en plus les orientations économiques et sociales, ainsi que la vision de la vocation du Liban.
Le chef de l’Etat a quelque peu amorti, hier, l’effet qu’ont pu avoir ses propos. M. Saëb Salam, qu’il venait de recevoir en compagnie de son fils Tammam, député de Beyrouth, a affirmé en effet que le chef de l’Etat «ne tient pas à sa proposition» d’élections anticipées. M. Tammam Salam, pour sa part, a rendu hommage à l’action du chef de l’Etat et a affirmé que «le Liban a toujours besoin d’une telle référence».
En tout état de cause, les querelles intestines seront mises entre parenthèses à l’occasion de la visite qu’effectue, à partir d’aujourd’hui, le ministre russe des Affaires étrangères, Evgueni Primakov. Le diplomate russe rencontrera les trois présidents et aura des entretiens avec son homologue libanais. La mission de M. Primakov est axée sur le processus de paix, dont la Russie est, avec les Etats-Unis, l’un des coparrains. Il reste que l’utilité de cette tournée de M. Primakov, qui le conduira également dans d’autres pays de la région, reste tributaire des progrès que peut réaliser le volet israélo-palestinien des pourparlers; progrès qui sont infinitésimaux en ce moment.
La vie politique a continué d’être marquée, hier, par la prise de position du chef de l’Etat qui, dans des propos rapportés par un quotidien local, a affirmé ne pas être hostile à ce que son mandat soit écourté, ou à tout le moins, à ce qu’un nouveau président de la République soit élu de façon anticipée.Ces propos ont pris de court la classe politique, notamment...