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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Un colloque organisé par le syndicat des hôpitaux et l'OMS 75% des hôpitaux ignorent la quantité de déchets qu'ils produisent

Le traitement des déchets hospitaliers, une des sources de pollution dangereuse dans le pays, a été au cœur d’un colloque organisé à l’hôtel Commodore par le syndicat des hôpitaux, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Parmi les vérités que ce colloque a permis de dévoiler: quelque 75% des hôpitaux ne connaissent pas la quantité d’ordures qu’ils produisent, et 93% ne consacrent pas de budget au traitement des déchets. Les travaux de ce séminaire ont débuté hier, et se poursuivront jusqu’à demain.
Ce colloque prévoit, outre d’évaluer la situation au Liban et dans la région, de trouver des solutions adéquates au problème des déchets hospitaliers. «Une liste de recommandations sera mise à la disposition du public à la fin du séminaire», a affirmé le secrétaire général du syndicat des hôpitaux, M. Mohammed Ali Hamandi, qui est aussi l’organisateur de ce colloque. Etaient présents à la séance d’ouverture, M. Talal Chartouni, représentant et conseiller du ministre de l’Environnement, M. Akram Chehayeb, M. Albert Tchoukhadar, représentant et conseiller du ministre de la Santé, M. Sleimane Frangié, M. Abdel-Hay Mechbal, représentant de l’OMS au Liban, M. Sadok Atallah, expert dans l’environnement du bassin méditerranéen oriental, M. Eric Giroult, expert auprès du ministère français de la Santé, ainsi que le président du syndicat des hôpitaux, M. Faouzi Adaïmi.
M. Adaïmi a insisté dans son mot d’ouverture sur la nécessité de ne plus considérer l’incinération comme la seule solution pour se débarrasser des déchets. «Les incinérateurs devraient être interdits, surtout en matière de déchets hospitaliers, sauf s’ils sont en très bon état, et qu’ils suivent les normes occidentales», a-t-il déclaré. Il a assuré notamment que les déchets radioactifs «sont actuellement préservés dans des endroits sûrs, jusqu’à ce que la radioactivité disparaisse». Sur la quantité de déchets produits, M. Adaïmi a précisé qu’elle était de l’ordre de 5 kg/lit/jour, «ce qui est inférieur à la moyenne occidentale». «12 mille lits de moyenne et courte durée produisent 60 tonnes de déchets, dont trois sont à risques», a-t-il ajouté. La meilleure solution, d’après lui, est «une nouvelle machine actuellement testée en Europe, qui donne la possibilité de transformer les déchets dangereux en déchets domestiques». M. Adaïmi a affirmé à la presse que les hôpitaux étaient en pourparlers pour l’acquérir.
M. Chartouni a insisté sur «l’importance accordée par le gouvernement actuel, notamment le ministère de l’Environnement, au problème de traitement des déchets hospitaliers». Le but principal que poursuit le gouvernement est le stockage des ordures en attendant la solution finale. «C’est la raison pour laquelle, poursuit M. Chartouni, le CDR a demandé une étude complète en vue de trouver des solutions à la question des déchets hospitaliers du Liban, étude qui devrait être achevée dans huit mois». M. Tchoukhadar a spécifié que «ce dossier est pour la première fois traité au Liban de façon sérieuse et complète, avec la participation d’experts mondiaux».
Le Dr Rita Karam, de la faculté de pharmacie de l’Université libanaise, a jugé, après une enquête approfondie qui a porté sur un échantillon de 73 hôpitaux, que la situation «est grave au stade actuel». «En effet, constate le Dr Karam, 75% des hôpitaux ignorent la quantité de leurs déchets totaux, 55% ignorent la quantité de leurs déchets toxiques, 93% n’ont pas de budget spécial pour les déchets, 70% ne connaissent pas les réglementations en la matière». Elle a remarqué que même quand les tris de déchets sont effectués à l’hôpital, ils ne sont pas rigoureusement exécutés dans la plupart des cas. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle les pourcentages obtenus «ne sont pas très représentatifs, même quand les hôpitaux déclarent leur compétence dans un domaine». «Cependant, le problème des ordures figure aujourd’hui parmi les principales préoccupations des hôpitaux», a-t-elle conclu.
M. Sadok Atallah a enchaîné avec un exposé de la situation dans la région du bassin méditerranéen oriental (Eastern Mediterranean Region). Pour la plupart des pays, l’image n’est pas reluisante non plus: absence de règlements gouvernementaux, personnel non formé (60% des hôpitaux), pas d’information sur la quantité et la qualité des déchets produits, absence de matériel spécialisé... «Des solutions rapides s’imposent dans ce domaine», a-t-il proclamé.
M. Eric Giroult a, quant à lui, fourni les normes d’une bonne classification des ordures, et défini les meilleures façons de traiter les déchets selon les normes européennes. «L’incinérateur pyrolitique (spécialisé) est la meilleure solution pour les déchets infectueux, qui sont les plus dangereux», a-t-il précisé. M. Hamandi a pris la relève pour parler des conséquences du problème des déchets sur la santé des patients.
Le traitement des déchets hospitaliers, une des sources de pollution dangereuse dans le pays, a été au cœur d’un colloque organisé à l’hôtel Commodore par le syndicat des hôpitaux, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS).Parmi les vérités que ce colloque a permis de dévoiler: quelque 75% des hôpitaux ne connaissent pas la quantité d’ordures...