Rencontres pour rien, en soirée, avec Netanyahu puis Arafat Ross quitte le P.O. après un forcing stérile de dernière minute (photo)

Dennis Ross s’est félicité de «la volonté les deux parties d’aller de l’avant», avant de tempérer son optimisme: «Nous cherchons les moyens d’avancer sur la voie de la paix. C’est une tâche difficile et nous y travaillons d’arrache-pied. «Après une ultime rencontre avec Benjamin Natanyahu d’abord, avec Yasser Arafat ensuite, le médiateur américain a quitté le Proche-Orient, à l’issue d’une mission de trois jours qui n’a débouché sur aucun résultat tangible.

Aucune lueur non plus, en soirée, après une rencontre entre le président palestinien et le ministre israélien de la Défense Yitzhak Mordehaï.
MM. Arafat et Mordehaï, ainsi que Dennis Ross et de nombreux responsables de la sécurité, se sont rencontrés pendant plus de deux heures à Beit Hanoun, du côté palestinien du point de passage d’Erez entre Israël et la bande de Gaza.
L’annonce d’une rencontre surprise avait laissé espérer des progrès dans les négociations sur la mise en œuvre des accords intérimaires d’autonomie, en particulier sur la question de l’ouverture d’un aéroport à Gaza.
Mais MM. Ross et Mordehaï se sont contentés de qualifier la rencontre de «positive» et de déclarer qu’elle serait suivie de réunions similaires, sans annoncer de date pour de prochains entretiens.
Le médiateur américain a participé par ailleurs à une réunion du comité de direction des différentes commissions israélo-palestiniennes à l’ambassade des Etats-Unis à Tel-Aviv, en présence du négociateur en chef palestinien Saëb Erakat et du conseiller de M. Netanyahu, Danny Naveh.
Selon des sources proches des délégations, les deux parties sont parvenues à réduire leurs divergences concernant la mise en service de l’aéroport que les Palestiniens ont construit dans la bande de Gaza autonome mais qu’ils n’ont pu jusqu’à présent opérer à cause du refus d’Israël.
Les Israéliens ont accepté de rendre la plus discrète possible la présence des agents de leur sécurité à l’aéroport, tout en exigeant de surveiller les entrées et sorties comme aux passages frontaliers entre Gaza et l’Egypte d’une part, la Cisjordanie et la Jordanie de l’autre, a-t-on précisé.
Israël exige en outre de cosigner tous les accords internationaux concernant l’aéroport, ce qui empêcherait le trafic aérien en direction de pays en guerre avec l’Etat juif ou de ceux qui lui sont violemment hostiles, comme l’Iran et la Libye.
En outre, Israël a fait une concession symbolique aux Palestiniens en autorisant l’Autorité autonome à délivrer directement des cartes d’identité aux deux millions de Palestiniens vivant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
Cette décision a été notifiée par le coordinateur des activités israéliennes en Cisjordanie et à Gaza, Yaakov Or, au ministre palestinien des Affaires civiles Jamil Tarifi, selon une source officielle israélienne.
Depuis la mise en place de l’autonomie en 1994, les demandes de carte d’identité devaient être transmises à Israël par le biais de l’Autorité autonome.
«Dans la pratique, cette mesure facilitera la délivrance des cartes d’identité aux nouveaux-nés. Mais il s’agit surtout d’un geste symbolique qui va au devant des aspirations palestiniennes», a déclaré le porte-parole de l’administration militaire, Schlomo Dror.
Le chef de la délégation palestinienne aux négociations avec Israël a relativisé la portée de ce geste ainsi que des progrès dans la négociation.
«Depuis belle lurette Israël aurait dû donner son autorisation. Ce n’est qu’un des 64 points des questions à l’ordre du jour des négociations israélo-palestiniennes», a déclaré M. Erakat.
Lors de sa dernière visite au Proche-Orient, M. Ross avait réussi à organiser le premier sommet entre MM. Arafat et Netanyahu en huit mois, le 8 octobre. Mais cette rencontre n’avait débouché sur aucun résultat tangible.
Les comités de négociations tentent aussi de conclure des accords, notamment, sur la possibilité pour les Palestiniens de se déplacer entre la Cisjordanie et Gaza, ainsi que sur la libération de prisonniers palestiniens.