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Actualités - CHRONOLOGIE

Alors que sa marine est engagée dans d'importantes manoeuvres Teheran s'en prend à la présence navale américaine dans le golfe


L’Iran a entrepris de faire monter la tension dans le Golfe, s’en prenant à la présence militaire américaine, alors que le régime cherche à se poser en protecteur des pays de la région et que sa marine de guerre mène d’importantes manœuvres. Dernière accusation en date: le porte-avions US «Nimitz», présent dans les eaux régionales depuis dimanche dernier, «espionne» les bâtiments de guerre de la République islamique, selon Téhéran.

Le contre-amiral Achkbous Daneh-Kar, responsable de la coordination des manœuvres iraniennes, a déclaré que le porte-avions américain s’était approché jeudi à une trentaine de kilomètres au nord-est de l’île iranienne de Farsi, située à mi-chemin des côtes iraniennes et séoudiennes.
Téhéran a multiplié ces derniers jours les accusations du même genre à l’encontre des bâtiments américains présents dans la zone, tout en affirmant que les tentatives des Etats-Unis étaient «d’avance vouées à l’échec».
Ces accusations avaient reçu mardi un démenti caustique du porte-parole du département d’Etat américain, James Rubin. Ce genre d’attaques «n’est pas une surprise pour nous étant donné l’état de nos relations», a-t-il déclaré.
Les Iraniens «accusent les Etats-Unis d’à peu près tout ce qui va mal dans le monde», a-t-il ajouté.
Téhéran a également qualifié jeudi de «mensonge» l’annonce deux jours plus tôt par les Etats-Unis d’un allégement de leur dispositif militaire dans le Golfe.
Les manœuvres iraniennes, qui ont débuté samedi dans le nord du Golfe, jusqu’à la limite des eaux territoriales du Koweït, mobilisent quelque 120 navires de toutes tailles et une quarantaine d’avions et d’hélicoptères, selon les données officielles.
Téhéran a également profité de ces exercices militaires pour annoncer des progrès dans sa politique d’armement, directement liés au golfe Persique.
L’ancien président Ali Akbar Hachémi-Rafsandjani a ainsi révélé que le pays disposait d’un missile longue portée (250 kilomètres), en expliquant que cela lui permettait de renforcer sa sécurité dans le Golfe.

Avion «furtif»

Téhéran a également annoncé disposer désormais d’un avion de reconnaissance sans pilote qualifié de «furtif» car indétectable par les radars, assurant que cet engin lui permettait de surveiller les mouvements de la marine américaine.
La marine iranienne a aussi profité de l’occasion pour démentir les rumeurs selon lesquelles ses sous-marins achetés à la Russie auraient des problèmes électriques, en assurant que grâce à des batteries de fabrication iranienne, ils s’étaient montrés totalement opérationnels.
Engagé depuis des mois dans une offensive diplomatique de charme vis-à-vis des monarchies arabes du Golfe, l’Iran prend dans le même temps soin de doubler sa rhétorique martiale, par des assurances que sa puissance militaire vise avant tout à promouvoir une sécurité régionale, sans qu’il soit besoin des Américains.
Les manœuvres iraniennes «démontrent la capacité de la région à assurer sa défense elle-même et à établir des accords de sécurité sans qu’il soit besoin de forces étrangères», a affirmé le ministre de la Défense, l’amiral Ali Chamkhani, la semaine dernière.
Toutefois, l’étalage de sa puissance militaire par l’Iran soulève des inquiétudes chez certains de ses voisins.
La semaine dernière, le Koweit a salué la volonté d’ouverture de Téhéran, tout en appelant la République islamique à ne pas se contenter de bonnes paroles.
«Sur la question des armes de destruction massive, l’Iran ne doit pas parler seulement d’ouverture mais traduire cela par des actes», a déclaré le ministre koweitien de l’Information Cheikh Saoud Nasser al-Sabah.
L’Institut international des études stratégiques (IISS) s’est pour sa part alarmé, dans un rapport publié à Londres, de la hausse des dépenses militaires de l’Iran, qualifiée de «source d’inquiétude majeure».

L’Iran a entrepris de faire monter la tension dans le Golfe, s’en prenant à la présence militaire américaine, alors que le régime cherche à se poser en protecteur des pays de la région et que sa marine de guerre mène d’importantes manœuvres. Dernière accusation en date: le porte-avions US «Nimitz», présent dans les eaux régionales depuis dimanche dernier,...