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Actualités - CHRONOLOGIE

Confiance probable aujourd'hui à Prodi Italie : tout finit par des embrassades

Une spectaculaire embrassade publique à la Chambre des députés entre Romano Prodi et le dirigeant communiste Fausto Bertinotti a scellé mercredi les retrouvailles de la gauche italienne autour du président du Conseil. Conforté politiquement à l’issue de cinq jours d’une crise qui a tourné à son avantage, devant une majorité ressoudée, le président du Conseil a demandé la confiance du Parlement qui la lui accordera sans problème aujourd’hui jeudi.
«La majorité est plus soudée et la stabilité que le pays souhaite est plus assurée que jamais», a dit M. Prodi en tirant les conclusions de ce qu’il avait appelé «la crise la plus folle du monde». «L’entrée dans l’Europe est devant nous et le pays a retrouvé confiance en soi», a-t-il résumé en appelant à «se remettre au travail pour rattraper le temps perdu».
La crise «ne s’est pas terminée avec la victoire de l’un sur l’autre mais avec la victoire de la République italienne», a-t-il estimé.
Le discours de M. Prodi a été applaudi par tous les députés de la majorité y compris les parlementaires communistes. Le dirigeant communiste, Fausto Bertinotti, a salué et embrassé le chef du gouvernement à la fin de son intervention.
M. Prodi apparaît comme le vainqueur politique de la crise de ces derniers jours. Son budget de rigueur, qui doit permettre à l’Italie de participer à la monnaie unique européenne dès le 1er janvier 1999, sera adopté sans modifications substantielles, a-t-il relevé. L’objectif de la loi de finances demeure de contenir drastiquement les dépenses afin de réduire le déficit public à 2,8% du produit intérieur brut (PIB).
Le chef du gouvernement italien s’est voulu rassurant sur le passage aux 35 heures hebdomadaires à partir du 1er janvier 2001. Cet engagement est le point le plus controversé de l’accord conclu mardi entre le gouvernement et le Parti de la refondation communiste (PRC). Une loi sur la réduction du temps de travail, qui sera présentée au Parlement en janvier, a suscité l’hostilité du patronat et la méfiance des syndicats italiens qui s’interrogent sur l’utilité d’une loi-cadre dans ce domaine.
«Ce qui est difficile en France sera facile en Italie», a affirmé M. Prodi en louant «la concertation» à l’italienne.
La résolution rapide de la crise politique a démontré que le compromis demeurait un art tout italien et M. Prodi a souligné à plusieurs reprises que son «gouvernement a l’intention d’utiliser de plus en plus la voie de la concertation» pour traiter les principales questions.
M. Bertinotti qui avait provoqué la crise en refusant jeudi dernier d’approuver le budget pour 1998, s’est félicité mercredi du discours du chef du gouvernement.
Le dirigeant communiste a indiqué dans un entretien au journal de gauche «L’Unità» que l’accord qui lie les communistes au gouvernement pour un an pourrait «durer beaucoup plus longtemps».
Les communistes qui comptent 34 députés (sur 630) ont un rôle charnière à la Chambre des députés où le gouvernement ne dispose que d’une majorité relative.
Tombeurs la semaine dernière de M. Prodi, les communistes se présentaient mercredi comme ses plus loyaux partisans.
La ligne erratique des communistes est jugée «étonnante» par la plupart des analystes politiques italiens. M. Prodi a souligné que «pour la première fois dans l’histoire de la République, l’opinion publique a pesé dans la résolution d’une crise politique».
Les sympathisants communistes et l’électorat du PRC avaient clairement manifesté leur désarroi après la décision de la direction du PRC de ne plus soutenir le premier gouvernement de gauche italien depuis l’après-guerre.
Selon M. Prodi, son gouvernement pourrait durer toute la législature, soit jusqu’en 2001. Depuis la fin de la guerre, aucun gouvernement n’a pu se maintenir en Italie pour une législature complète et 54 gouvernements se sont succédés depuis 1945.

Une spectaculaire embrassade publique à la Chambre des députés entre Romano Prodi et le dirigeant communiste Fausto Bertinotti a scellé mercredi les retrouvailles de la gauche italienne autour du président du Conseil. Conforté politiquement à l’issue de cinq jours d’une crise qui a tourné à son avantage, devant une majorité ressoudée, le président du Conseil a demandé...