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Actualités - CHRONOLOGIE

Premier test réussi (au parlement) pour l'accord Berry-Hariri

Le mot d’ordre a semble-t-il rapidement circulé. La nouvelle entente «cordiale» scellée mardi soir au palais de Baabda, sous l’égide du président Elias Hraoui, entre le chef du Législatif Nabih Berry et le premier ministre Rafic Hariri a passé hier avec succès son premier test à la Chambre. La séance parlementaire qui s’est tenue dans la matinée à la place de l’Etoile a été calme, presque sereine, relativement succincte, et («realpolitik» oblige) le gouvernement a été particulièrement ménagé (VOIR PAGE 2 LE COMPTE-RENDU DE LA SÉANCE).
Hormis les quelques timides critiques formulées par les ténors de l’opposition parlementaire, les participants au débat ont esquivé les principaux sujets qui avaient entretenu la polémique entre MM. Berry et Hariri au cours des derniers jours. Même le rapport explosif des organismes de contrôle sur le gaspillage des fonds publics à tous les échelons de l’Administration étatique a pratiquement été passé sous silence par les députés.
Le seul point fort de la séance parlementaire aura été le vote de la loi autorisant le gouvernement à adhérer au traité international de lutte contre les prises d’otage (traité établi en 1979 par l’ONU). L’adhésion du Liban à ce traité était vivement souhaité par les Etats-Unis. Aussitôt après le vote de ce texte, le quorum à la Chambre a subitement fait défaut, ce qui a eu pour effet d’envoyer à la trappe (comme par pur hasard...) l’examen et le vote de deux projets de loi qui suscitent de vifs tiraillements entre le Législatif et l’Exécutif. Ces deux textes portent sur la diminution des taxes sur les voitures importées et sur la réorganisation de l’exploitation de l’espace hertzien. L’approbation de ce dernier projet de loi pourrait entraîner théoriquement (au grand dam de M. Hariri) une augmentation du nombre de licences susceptibles d’être accordées aux chaînes de télévision et aux stations de radio privées.

Hraoui satisfait

Ce n’est peut-être que partie remise et pour l’heure, la priorité semble être accordée une fois de plus (sur l’insistance de Damas, comme à l’accoutumée) à l’assainissement du climat politique interne. Dans ce cadre, le président Hraoui a exprimé hier sa vive satisfaction de l’entente retrouvée entre MM. Berry et Hariri. Commentant les développements des derniers jours devant les députés qu’il a reçus à Baabda, le chef de l’Etat devait cependant souligner que l’accord en six points auquel sont parvenus mardi le chef du Législatif et le premier ministre ne devrait pas avoir pour conséquence de «marginaliser les institutions constitutionnelles».
Cette allusion du président Hraoui au respect nécessaire du rôle et des prérogatives des institutions constitutionnelles est particulièrement claire. L’accord scellé au palais de Baabda, sous l’égide du chef de l’Etat, entre le président de la Chambre et le premier ministre, constitue, en effet, un retour de facto au système de la «troïka». Cette pratique du pouvoir basée sur une entente (même sporadique) entre les pôles présidentiels ne fait que marginaliser les institutions constitutionnelles, ce qui entraîne un grave dysfonctionnement de tout le système politique actuellement en vigueur (ou ce qu’il en reste). Le climat qui a régné hier à la Chambre en est la preuve la plus éclatante. Rien d’étonnant par conséquent que le président Hraoui prenne soin de souligner (ne fût-ce que pour le principe) que l’accord Berry-Hariri ne devrait pas se faire au détriment du jeu des institutions.
Ces différentes considérations ainsi que le bilan des quatre réunions successives que les pôles de la «troïka» ont tenues ces derniers jours au palais de Baabda ont été au centre de la réunion matinale que le président Hraoui a tenue avec M. Hariri. L’entrevue a également porté sur l’ordre du jour du Conseil des ministres qui se tiendra ce soir au palais présidentiel. Un Conseil des ministres de pure routine, mais qui devrait quand même se prononcer sur certaines nominations au niveau de l’Inspection judiciaire, ouvrant ainsi la voie à une série de permutations et de nominations censées, en principe, apporter une bouffée d’oxygène à l’appareil judiciaire dans le pays.

Le mot d’ordre a semble-t-il rapidement circulé. La nouvelle entente «cordiale» scellée mardi soir au palais de Baabda, sous l’égide du président Elias Hraoui, entre le chef du Législatif Nabih Berry et le premier ministre Rafic Hariri a passé hier avec succès son premier test à la Chambre. La séance parlementaire qui s’est tenue dans la matinée à la place de...