Il est encore des Libanais qui persistent à clamer haut et fort des vérités qui ne sont plus «de mode».
Comprendra cet éloge qui a vu et entendu dimanche à l’AIB le patriarche maronite, réitérant pour la énième fois la nécessité d’un retrait de toutes les armées étrangères du Liban.
Il y a dans la voix et dans l’attitude de ce prélat une sérénité inébranlable qui force l’admiration. Certes, il se répète. Mais dans un pays où la dépendance et l’obédience politiques sont devenues synonymes d’habileté, la constance des positions patriotiques de cet homme émerge comme une lame d’espérance dans un océan de compromissions.
Gageons qu’à la prochaine réunion du gouvernement, un ministre s’offusquera une fois de plus de ces propos, exigera des excuses, toujours soucieux de s’attirer les bonnes grâces de qui l’on sait.
Encore que des excuses impliquent qu’il y a eu erreur. Or le cardinal Sfeir n’a fait que réclamer le plus posément du monde, aujourd’hui comme hier et demain, l’indépendance et la souveraineté de son pays. Hélas, de nos jours, plus qu’une faute, c’est là — semble-t-il — un pêché sans rémission possible.
José JAMHOURI
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