Human Rights Watch dénonce la détention de libanais en Israël sans jugement ni inculpation

L’organisation humanitaire américaine Human Rights Watch Moyen-Orient a dénoncé hier la détention en Israël de 21 prisonniers libanais sans jugement ni inculpation et demandé leur libération immédiate. Dans un rapport, l’organisation de défense des droits de l’Homme précise que ces Libanais font partie d’un groupe d’environ 120 «prisonniers originaires des pays arabes et d’Iran, détenus pour des raisons de sécurité dans les prisons israéliennes».
«Près de 150 autres personnes sont détenues à Khiam», une prison gérée par l’armée israélienne et l’Armée du Liban-Sud (ALS) dans la zone occupée par l’Etat hébreu dans le Sud du Liban, selon l’organisation.
«Human Rights Watch presse Israël de mettre fin à la détention des 21 Libanais emprisonnés en Israël depuis des années sans inculpation ni procès», ajoute-t-elle.
Intitulé «Sans statut ni protection: les détenus libanais en Israël», le rapport cite notamment les cas de cheikh Abdel Karim Obeid et Moustapha Dirani, qui avaient été enlevés à leur domicile par l’armée israélienne en juillet 1989 et mai 1994.

Les prisonniers
oubliés d’Israël

Le rapport affirme que les deux hommes sont détenus en isolation, sans pouvoir recevoir la visite de membres de leurs familles et n’ont été autorisés à recevoir ou envoyer qu’une lettre de trois lignes chacun.
«Ce sont les prisonniers oubliés d’Israël», souligne le directeur exécutif de Human Rights Watch, Hanny Megally.
Israël a plusieurs fois lié une possible libération de ces détenus à un échange de prisonniers, qui inclurait quatre soldats israéliens disparus pendant des opérations au Liban dans les années quatre-vingt.
Human Rights Watch condamne Israël pour n’avoir donné aucun statut à ces détenus, contrairement au droit international. «Les Libanais détenus par Israël le sont dans des conditions qui violent les exigences minimales de détention», poursuit ce rapport de 41 pages.
«Au moins dix de ces détenus ont été soumis à de mauvais traitements ou à la torture pendant leurs interrogatoires au Liban-Sud ou en Israël», ajoute l’organisation qui s’inquiète également du sort des quatre soldats israéliens disparus au Liban.
Elle appelle en outre les Etats-Unis et l’Union européenne à condamner Israël pour ses procédures d’incarcération et à contribuer à mettre fin à ces pratiques.
Human Rights Watch rapporte également que le gouvernement israélien a répondu à sa demande d’information sur le sort des prisonniers qu’il s’agissait de «membres du Hezbollah ou de sympathisants» du mouvement intégriste.