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Actualités - CONFERENCES INTERNATIONALES

L'argent de la drogue : 700 milliards de dollars par an


Le blanchiment de l’argent de la drogue, la répression et la prévention ainsi que la forte poussée de l’héroïne sur le continent américain ont été au centre des travaux du sommet de la HONLEA, qui vient de se tenir à Buenos Aires.
Selon les derniers chiffres cités au cours du sommet de cet organisme, dépendant des Nations Unies et regroupant les responsables de la lutte antidrogue de 50 pays d’Amérique latine et des Caraïbes, le chiffre d’affaires du marché de la drogue oscille entre 500 et 700 milliards de dollars par an, soit 9% de l’activité du commerce mondial.
Trois cents milliard de dollars environ sont blanchis tous les ans et le placement de cet argent sale dans des investissements légaux est si significatif pour certains pays que sa brusque disparition pourrait provoquer un véritable cataclysme économique, selon un rapport de l’ONU présenté au cours du sommet.
Dans le cas du Mexique, le dernier chef connu du cartel de Juarez, Amado Carrillo Fuentes, porté disparu depuis le mois d’avril dernier, manipulait environ 200 millions de dollars par semaine provenant du trafic de cocaïne entre l’Amérique latine et les Etats-Unis. Selon les chiffres officiels, 75% de la cocaïne consommée aux Etats-Unis est en effet produite par la Colombie, le Pérou et la Bolivie et cette drogue passe dans les mêmes proportions par la frontière du Mexique.

Les «Seigneurs des cieux»

Mais les contrôles de plus en plus stricts effectués sur les mouvements d’argent dans les paradis fiscaux traditionnels obligent désormais les trafiquants à rechercher de nouveaux débouchés et pays pour ces délicates et rentables opérations de blanchiment. Le «Seigneur des cieux» a ainsi été repéré à plusieurs reprises dans des pays sud-américains, comme le Chili et l’Uruguay notamment, pour essayer de trouver des placements légaux.
Par ailleurs, les délégués ont souligné l’évolution de ce lucratif marché, notamment en ce qui concerne l’héroïne, une drogue qui il y a deux ans encore était produite en grande partie dans l’Est asiatique pour les marchés européens et américains.
Aujourd’hui, selon un rapport de la DEA (Agence antidrogue américaine), 61% de l’héroïne consommée aux Etats-Unis provient de la Colombie, toujours via le Mexique. Ce phénomène pourrait s’être étendu à plusieurs autres pays sud-américains, mais il n’existe encore aucune statistique officielle.
La répression du trafic de drogue a été au centre du débat le plus animé, certains dénonçant «l’échec des politiques internationales pour lutter contre ce phénomène» C’est le cas du secrétaire d’Etat Argentin contre le trafic de drogue, Julio Cesar Araoz, pour qui «la pauvreté et le déséquilibre social sont à l’origine du développement de ce marché».
«La répression seule ne va servir à rien. Il faut repartir à zéro et jouer la carte de la prévention», estime M. Araoz qui se déclare également favorable à une dépénalisation de la détention de drogue quand il s’agit d’un usage à titre personnel. (AFP)
Le blanchiment de l’argent de la drogue, la répression et la prévention ainsi que la forte poussée de l’héroïne sur le continent américain ont été au centre des travaux du sommet de la HONLEA, qui vient de se tenir à Buenos Aires.Selon les derniers chiffres cités au cours du sommet de cet organisme, dépendant des Nations Unies et regroupant les responsables de la lutte...