A propos d’avenir, quoi, quoi après se demandent les gens, soumis au stress, à la tension de la rentrée. A l’inquiétude mêlée de colère: cinq cents formalités/jour pour les seuls services mécaniques de Saïda, contre cent cinquante en temps normal, parce que les automobilistes ne veulent pas se laisser surprendre par la super-flambée annoncée.
On notera à ce sujet combien l’information officielle circule mal ou se trouve mal véhiculée: les barèmes fiscaux à la hausse, liés au budget 98, ne peuvent être appliqués que l’an prochain et il n’y a pas lieu de courir, de devancer l’appel du fisc. De plus on laisse se propager dans l’opinion, côté chiffres, des estimations aussi variées que fantaisistes: tantôt c’est 250.000 L.L. tantôt le double ou le triple qu’il faudra, par exemple, payer pour un passeport. Et de même pour les échelonnements chevaux-vapeur de la taxe mécanique: est-ce 500.000 L.L. ou un million qu’il faudra débourser pour une 30 à 40, va savoir...
Tout ou presque se combine donc pour accentuer le malaise ambiant. Qui passera vaille que vaille, une fois que le coup aura été porté et la pilule avalée... jusqu’à l’an prochain et l’on marinera ainsi dans une routine un peu plus pénible chaque année.
— Ceci étant, on ne peut quand même pas accepter l’excuse majeure des haririens: c’est la faute à la guerre, disent-ils, il faut fatalement en payer le prix.
Il est certain que le redressement implique des efforts de la part de la population, des sacrifices. Mais elle a déjà tout ou presque consenti, il ne faut pas l’oublier.
Il ne faut pas oublier non plus que si le Trésor public est aux bords de la ruine, c’est largement par la faute des voleurs et des mauvais gestionnaires. On note de la sorte que l’Etat, par faiblesse politicienne, n’a jamais voulu «dégraisser le mammouth» comme dit le ministre français Claude Allègre. Jamais tenté de larguer les dizaines de milliers de bouches inutiles qu’entretient l’Administration...
Et nous ne parlerons pas ici de l’épouse de César, cette femme publique qu’est Madame la Corruption...
J.I.
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