Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Les organes de contrôle mettent le doigt sur la plaie Pleins feux sur le gaspillage étatique, hier, place de l'étoile


Les organes de contrôle, dont la fonction a été pratiquement vidée de son sens par l’Exécutif ces dernières années, ont pris hier leur revanche sur le gouvernement en révélant, chiffres à l’appui, le volume du gaspillage des deniers publics (VOIR PAGE 4).

Invités par la commission parlementaire des Finances, dans le cadre des concertations en vue d’assainir la situation économique et financière de l’Etat, des représentants du Conseil de la fonction publique, de l’Inspection centrale, du Conseil de discipline et de la Cour des comptes ont fait exploser hier, place de l’Etoile, une petite bombe en prouvant — aux rares députés qui ne le croyaient pas encore — que le plafond des dépenses fixées dans le budget est constamment poussé vers le haut par la plupart des ministères qui dépensent deux fois, cinq fois et parfois dix fois plus que les sommes qui leurs sont allouées. Des chiffres qui donnent le vertige et qui suscitent de nombreuses interrogations: des travaux de réfection d’une école technique estimés à 3 milliards de livres et qui finissent par être adjugés pour 9 milliards, les frais d’imprimés qui augmentent 15 fois en l’espace d’une année au ministère du Tourisme (de 40 millions à 600 millions de livres)... Le gouvernement est-il incapable de définir avec précision les besoins de l’Etat? Les ministères et les différents autres organismes savent-ils que le budget est fait pour être respecté?...
Ces révélations interviennent à un moment où le débat national est focalisé sur le projet du budget de l’année 1998 et plus particulièrement sur l’annexe numéro 9 qui prévoit des taxations aussi vertigineuses que les chiffres du gaspillage: jusqu’à 1500% de hausse sur la taxe d’enregistrement des véhicules. La réunion de mercredi entre les présidents Elias Hraoui, Nabih Berry et Rafic Hariri, consacrée à l’examen des moyens susceptibles de trouver un budget de compromis, a seulement permis de relancer le dialogue. En attendant la poursuite des entretiens, lors d’une autre réunion tripartite dimanche prochain au domicile de M. Hraoui à Yarzé, chacun des trois responsables campe sur ses positions. M. Nabih Berry réaffirme que le volume des augmentations des taxes prévues par le projet est inacceptable et assure qu’il n’est pas question pour lui d’accepter une hausse de 5000 livres du prix de l’essence. M. Hariri indique, de son côté, que la continuité de l’Etat passe par la perception des impôts. M. Hraoui, tout en soulignant que la perception des impôts est une nécessité, joue un rôle de conciliation, selon les milieux de M. Berry. Un rôle qu’il a du mal à assumer seul. De source bien informée, on indique que M. Hraoui s’est confié hier à M. Walid Joumblatt en déclarant qu’il ne pouvait pas travailler tout seul. «Vous devez m’aider», lui a-t-il dit.
D’autres informations, émanant de sources ministérielles citant M. Hariri, indiquent que la réunion de dimanche pourrait se terminer par un accord entre les trois hommes sur les nominations administratives. Cela permettrait de détendre la situation et d’aborder avec plus de calme et de sérénité l’épineux dossier de l’annexe numéro 9. A cet égard, des scénarios se mettent déjà en place: la taxe d’enregistrement des véhicules serait doublée (revue donc à la baisse) et le prix de l’essence serait augmenté de 2000 L.L. fin janvier pour financer l’échelle des salaires des fonctionnaires.
En attendant que ces scénarios se réalisent ou soient démentis, MM. Hraoui et Hariri se sont rencontrés hier pendant plus d’une heure pour faire le point de la situation. De son côté, M. Berry s’est entretenu pendant quatre heures avec le fils du président syrien, le Dr Bachar el-Assad, à Chtaura. La discussion a porté sur les développements au Liban et dans la région.

Les organes de contrôle, dont la fonction a été pratiquement vidée de son sens par l’Exécutif ces dernières années, ont pris hier leur revanche sur le gouvernement en révélant, chiffres à l’appui, le volume du gaspillage des deniers publics (VOIR PAGE 4).Invités par la commission parlementaire des Finances, dans le cadre des concertations en vue d’assainir la situation...