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Actualités - CHRONOLOGIE

Mini-arche de Noë dans l'espace

Une mini-arche de Noé partira jeudi soir pour un séjour de quinze jours dans l’espace, à bord de la capsule russe récupérable Photon-11, qui sera lancée depuis le cosmodrome de Plessetsk, à 650 kilomètres au nord de Moscou.
Pour cette nouvelle mission entièrement consacrée à la biologie spatiale, des expériences russes, françaises, allemandes et de l’Agence spatiale européenne (ESA) seront installées dans ce véhicule, en service depuis 1985, et seul à fournir, à un bon prix, un environnement technique de qualité.
Russes, Allemands, Français, Américains ou l’ESA y conduisent depuis des années des expériences comme ils l’avaient fait sur les Bion, prédécesseurs du Photon, dès 1976.
Ce véhicule, de 7 tonnes au lancement, permet d’emporter une charge expérimentale de 700 kilos et d’y réaliser toutes sortes de travaux.
Photon-11 sera lancé par une fusée Soyouz, de près de 40 mètres de haut. Quinze jours durant il tournera autour de la Terre sur une orbite elliptique de 393 kilomètres d’apogée et 226 de périgée.
Des pleurodèles (petites salamandres), des œufs d’oursin, des larves d’artémias (petits crustacés), des cellules embryonnaires diverses feront le voyage aller-retour. L’objectif des expériences est l’étude de l’influence de l’apesanteur sur la différenciation cellulaire, la formation des systèmes nerveux et musculaire, de l’œil, de l’oreille interne, la croissance des organes...
Deux autres expériences portent, l’une sur la croissance de cristaux destinés aux télécommunications optiques et à l’informatique, l’autre sur un boîtier d’enregistrement et de traitement micro-accélérométrique pour mesurer les variations de l’apesanteur à bord de Photon pendant les différentes phases du vol.
Toutes ces expériences amènent les chercheurs à concevoir des appareillages complexes, miniaturisés, robotisés, dont le contrôle thermique doit suivre des courbes très particulières. Ils doivent être capables de maintenir en vie de petits amphibiens (pleurodèles) ou de faire «couver» des cellules, c’est-à-dire de les faire passer lentement de 4 à 10 degrés au départ, à 20 puis 37 degrés Celsius et de les congeler par la suite. Ou, pour les expériences de l’instrument Crocodile-2, de faire cristalliser un liquide, selon un cycle bien précis entre 33,5 et 30 degrés, en 28 heures, tout en prenant des photos...

Arrimage réussi

Sur un tout autre plan, un vaisseau cargo Progress M-36 s’est arrimé mercredi sans problème à Mir, permettant au nouvel ordinateur à bord de la station orbitale de faire avec succès ses premières preuves.
Le camion de l’espace a effectué sa jonction avec Mir en mode automatique, selon des images retransmises en direct au centre de contrôle des vols spatiaux (TSOUP) de Korolev, au nord de Moscou.
Le vaisseau-cargo Progress M-36 amène à la station russe vieillissante un ordinateur de réserve du matériel scientifique et du ravitaillement en nourriture, en eau et en oxygène pour l’équipage actuel (les Russes Anatoli Solovev, Pavel Vinogradov et l’Américin David Wolf).
L’engin était parti dimanche du cosmodrome de Baïkonour (Kazakhstan).
L’arrimage a été salué par les applaudissements des ingénieurs du TSOUP, à qui il apporte une preuve bienvenue du bon fonctionnement du nouvel ordinateur installé jeudi dernier à bord de Mir.
«L’arrimage a été brillant (...). Tout s’est passé de façon idéale et je suis certain que les gars (sur Mir) n’ont ressenti qu’une petite secousse», a déclaré Alexandre Alexandrov, chef du département d’entraînement des cosmonautes auprès de la société Energuia, qui gère la station orbitale.
«L’ordinateur de Mir a donc bien rempli sa tâche, il est aujourd’hui au mieux de sa forme», a ajouté M. Alexandrov.
Cet ordinateur avait été amené à bord d’une navette américaine Atlantis, depuis repartie sur Terre. Le précédent ordinateur était tombé en panne quatre fois en un mois faisant à chaque fois perdre à Mir son orientation optimale vers le soleil.
Ces défaillances avaient à chaque fois remis en cause l’approvisionnement en énergie de Mir, qui dépend de la bonne orientation des panneaux solaires installés sur les parois de la station.
Une mini-arche de Noé partira jeudi soir pour un séjour de quinze jours dans l’espace, à bord de la capsule russe récupérable Photon-11, qui sera lancée depuis le cosmodrome de Plessetsk, à 650 kilomètres au nord de Moscou.Pour cette nouvelle mission entièrement consacrée à la biologie spatiale, des expériences russes, françaises, allemandes et de l’Agence spatiale...