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Actualités - CONFERENCES INTERNATIONALES

Qatar craint l'annulation forcée du forum israelo-arabe

Officiellement, il n’est pas question de renoncer. En privé cependant, les responsables qataris expriment la crainte de se voir forcés d’annuler la conférence économique pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord à laquelle Israël a été invité et que la majeure partie des pays arabes a décidé de boycotter. Ce forum, affirment les dirigeants de l’émirat, nous rapporterait en novembre une notoriété internationale appréciable.

Les invitations ont été lancées mardi aux ministres des Affaires étrangères de près de 80 pays pour la quatrième conférence économique pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, a annoncé le ministre d’Etat aux Affaires étrangères, Ahmed Ben Abdallah Mahmoud.
Cette rencontre annuelle rassemble depuis 1994 délégués officiels et hommes d’affaires des pays arabes, d’Israël, des Etats-Unis, d’Europe et du Japon, pour promouvoir les échanges économiques dans la région, en complément aux négociations de paix israélo-arabes.
Mais avec le blocage de ces négociations sous le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, «le climat politique est horrible pour le moment», reconnaît un diplomate occidental.
Qatar a résisté aux pressions des pays arabes pour annuler une conférence qui va lui donner une publicité sans précédent. Il se garde encore d’exclure catégoriquement un report, pourtant hautement improbable.
«Le gouvernement de Qatar n’a aucune intention d’annuler» et, «jusqu’à présent, il n’est pas question d’un ajournement», déclare le ministre d’Etat.
«Le pays hôte n’a pas le droit d’annuler la conférence. C’est la responsabilité de ses parrains, les Etats-Unis et la Russie, l’Europe et le Japon», poursuit-il.
Cette interprétation étonne dans les chancelleries à Doha, le pays hôte étant libre de sa décision d’après le droit international.
«En tant que coordinateur de la conférence, je n’ai aucune instruction pour ajourner», ajoute le ministre d’Etat, sans dissiper l’impression que Doha craint d’y être forcé.
En laissant la porte entrouverte à un ajournement, les Qataris se préparent à la possibilité d’un nouveau coup dur au processus de paix, explique un diplomate occidental. «Bien qu’on n’imagine pas ce qui pourrait encore empirer», ajoute un de ses collègues.
Pour Qatar, une péninsule de 200 kilomètres de long sur le Golfe, dont les trois quarts des 625.000 habitants sont des étrangers, cette conférence est une occasion unique de se faire connaître, expliquent les observateurs.
«Pendant quelques jours, on va parler de Doha dans le monde entier», déclare un économiste occidental.
«C’est le plus grand événement médiatique, le plus grand événement tout court, dans l’histoire de Qatar», indépendant depuis 1971, ajoute un diplomate. Doha espère 3.000 participants, dont 500 journalistes.
Petit producteur de pétrole, Qatar s’est lancé ces dernières années dans l’exploitation du gaz naturel qui en fera au prochain millénaire un des pays les plus riches du monde. Mais le développement de ses immenses réserves de gaz demande des investissements gigantesques.
Le but de la conférence «est d’encourager les investissements dans la région et à Qatar», explique M. Mahmoud.
Qatar cherche aussi à se faire valoir comme un acteur dans la région et non pas seulement dans le Golfe, sur la scène politique et économique, ajoute le diplomate.
Les responsables qataris soulignent aussi qu’en accueillant la conférence économique, ils tiennent un engagement international pris dès 1995 à Amman quand leur offre d’accueillir l’édition 1997 avait été acceptée.
La Syrie, qui n’a participé à aucune de ces réunions annuelles, a tenté en vain d’organiser un boycott arabe de la rencontre de Doha. Mais pour protester contre la politique d’Israël, plusieurs pays arabes envisagent de n’y envoyer que de hauts fonctionnaires plutôt que les ministres des Affaires étrangères invités.

Officiellement, il n’est pas question de renoncer. En privé cependant, les responsables qataris expriment la crainte de se voir forcés d’annuler la conférence économique pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord à laquelle Israël a été invité et que la majeure partie des pays arabes a décidé de boycotter. Ce forum, affirment les dirigeants de l’émirat, nous...