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Actualités - ANALYSE

Pessimisme de rigueur chez les loyalistes ... opposants

Un ministre étiqueté frondeur, et qui a naturellement été l’un des tout premiers à voter contre M. Hariri en Conseil des ministres, estime que «l’on va continuer à mariner dans la même situation de crise larvée pendant une bonne année encore, jusqu’à l’expiration du mandat de M. Elias Hraoui. Les choses, dans ce climat de pourrissement, ne peuvent qu’empirer d’ici là sur tous les plans. Les dirigeants vont continuer leur incessante petite guerre, avec toujours les mêmes retournements d’alliances, suivant les sujets traités ou disputés. Et la population va continuer à s’appauvrir malgré toute l’austérité qu’on lui promet au niveau du budget de l’Etat et des dépenses publiques. On ne doit pas oublier en effet qu’aucune crise économique ne peut connaître d’amélioration sans qu’il y ait un climat minimal de confiance, élément qui manque le plus dans ce pays. Le budget d’austérité, s’il est vraiment appliqué, ce qui serait extraordinaire, ne servirait qu’à limiter un peu les dégâts. Il n’est en effet pas une solution en soi, tant que la dette publique restera aussi lourde. Il ne faut pas non plus croire que le relèvement du barème fiscal numéro neuf suffira pour panser les plaies financières du Trésor».
Pour ce ministre, «il n’y a aucun signe qui permette de penser que, face à la gravité de la situation que le pays traverse, les dirigeants retrouveront leur bon sens et cesseront de se chamailler. Bien au contraire, la troïka risque d’entrer dans une zone de très forte turbulence, avec le démarrage de la campagne pour les présidentielles qui va cristalliser la lutte d’influence entre les leaders. Ce qui est un peu étrange, c’est que cela soit M. Rafic Hariri qui, en pleine perte de vitesse, ait pris les devants et ouvert très tôt cette bataille des présidentielles, en tirant un trait sur une éventuelle nouvelle prorogation du mandat du président Hraoui. C’est comme si le chef du gouvernement voulait installer le débat sur un terrain où il aurait eu des gages déterminés le rendant plus fort que les autres joueurs, ce qui n’est évidemment pas le cas dans le domaine du socio-économique où il a subi un revers cuisant avec le rejet de son plan en Conseil des ministres...».
Au sujet des présidentielles, ce ministre indique que lui-même ne croit pas à la prorogation «car s’il y avait la moindre chance pour M. Hraoui de se succéder encore une fois à lui-même, jamais les décideurs n’auraient admis que M. Hariri annonce aussi catégoriquement que le renouvellement n’aura pas lieu...».
«Cependant, estime cette source minstérielle, le fait d’avoir pris les devants ne prouve pas que M. Hariri sera un «grand électeur» dans les présidentielles; au contraire, tout comme un candidat qui se déclare trop tôt risque d’être vite «brûlé», tout pôle d’influence qui engage un pari ou un veto prématurément risque de perdre rapidement voix au chapitre. Et d’ailleurs, les récents remous montrent que M. Hariri n’a plus tellement d’autorité et de prestige sur la scène politique locale...».
Il reste cependant à savoir si la démarche du président du Conseil à Damas ne va pas l’aider à renverser la vapeur en sa faveur. C’est possible car il a l’avantage d’être passé en dernier, après M. Nabih Berry, le président Hafez el-Assad lui consacrant à lui aussi quatre heures pleines d’entretiens. On verra ce qu’il en est dans les heures et les jours qui viennent «mais, conclut pour sa part le ministre pessimiste, avec les mêmes ingrédients, on obtient grosso modo les mêmes résultats. Il ne faut donc pas trop espérer tant que les système et les figures de proue restent inchangés...».
Ph. A.-A.
Un ministre étiqueté frondeur, et qui a naturellement été l’un des tout premiers à voter contre M. Hariri en Conseil des ministres, estime que «l’on va continuer à mariner dans la même situation de crise larvée pendant une bonne année encore, jusqu’à l’expiration du mandat de M. Elias Hraoui. Les choses, dans ce climat de pourrissement, ne peuvent qu’empirer...