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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Il a interpellé le gouvernement sur sa politique économique et fiscale Z. Khatib : le projet de budget comporte de graves erreurs

«La situation est assez grave pour justifier qu’on adresse directement au gouvernement une interpellation et non pas une question ordinaire». C’est par ces mots que M. Zaher Khatib, député de l’Iqlim el-Kharroub, s’est adressé hier aux journalistes accrédités Place de l’Etoile, avant de donner lecture du texte qu’il a envoyé à l’Exécutif, via la présidence de la Chambre, pour l’interroger sur les grandes lignes de sa politique fiscale et économique.
M. Khatib a indiqué avoir décidé d’interpeller le gouvernement lorsqu’il a pris connaissance du texte du projet de budget. Selon lui, le projet de loi de Finances «comporte de graves erreurs». Il a accusé l’Exécutif de «se moquer du Parlement et de l’opinion publique » en envoyant ce texte à la Chambre.
M. Khatib s’est longuement étendu sur la crise qui secoue le pays et sur ses causes, en se référant essentiellement aux analyses d’experts économiques, pour montrer qu’elle n’est pas récente mais qu’elle traîne depuis plusieurs années. Citant le vice-président du CDR, M. Boutros Labaki, le député a indiqué que «la croissance économique s’est poursuivie jusqu’en 1995, mais à un rythme plus lent qu’au cours des deux années précédentes en dépit de la poursuite des activités de construction et d’établissement de l’infrastructure». Citant toujours M. Labaki, il a déclaré que «l’accroissement de la dette publique, le recul des investissements gouvernementaux par rapport à 1994, le taux élevé des intérêts, la pléthore de l’offre dans le secteur immobilier, sans compter la réduction de la consommation (2,5%) et de l’excédent de la balance des paiements sont autant de facteurs responsables du gel de la croissance et du marasme relatif» dans le pays.
Après avoir jugé que la situation ne s’est pas améliorée depuis, M. Khatib a encore une fois cité le vice-président du CDR pour indiquer que le taux de croissance était de 3% au cours des trois premiers mois de 1996. Il devait ensuite mettre l’accent sur le fait que «pour la première fois depuis son accession au Pouvoir», le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, reconnaît l’existence d’une crise économique et sociale au Liban.

Déficit et
endettement

Ce que M. Khatib a affirmé contester, ce sont les moyens envisagés par le gouvernement pour juguler cette crise. Le député de l’Iqlim el-Kharroub a surtout reproché au chef du gouvernement de lier la réduction du déficit budgétaire à l’endettement et à l’imposition de nouvelles taxes. Il a aussi reproché au gouvernement d’avoir présenté dans le projet de budget des chiffres qui ne correspondent pas à ses yeux à la réalité: «Le déficit budgétaire évalué et déclaré n’est pas précis et objectif, du moment que les recettes des taxes ne seront pas suffisantes pour couvrir les dépenses signalées. Et à supposer qu’elles les couvriront, comment pourront-elles contribuer à combler le déficit accumulé depuis 1997 et qui a atteint la proportion de 60%?» s’est-il interrogé. Si M. Khatib exprime des doutes au sujet de la réduction du déficit budgétaire, c’est parce qu’il estime que les chiffres des dépenses prévues pour l’exercice prochain«sont de loin supérieurs à ceux du budget 97».

La taxe
sur l’essence

Il a aussi estimé que le déficit budgétaire de l’année prochaine pourrait s’aggraver dans la mesure où le projet de budget «ne fait pas mention des dépenses du ministère des Déplacés». «Les fonds de ce département seront-ils alors assurés en dehors du budget»? s’est-il interrogé, avant d’affirmer redouter que l’Exécutif ne revienne à la charge concernant une nouvelle taxe sur l’essence. «En quelques mots, le projet de budget est plein d’erreurs. On se moque du Parlement et de l’opinion publique», a affirmé le député.
M. Khatib a ensuite vivement reproché au chef du gouvernement de «refuser de reconsidérer sa politique» et de situer l’opposition à son style d’action dans un cadre politique.
Partant il a interrogé le gouvernement sur le point de savoir si «son chef refuse toujours d’écouter la voix de la raison, s’il est déterminé à imposer ses propres vues et à poursuivre sa politique». Il a demandé aussi à savoir si l’Exécutif a renoncé à la réforme administrative et s’il envisage de soutenir les secteurs productifs.
«La situation est assez grave pour justifier qu’on adresse directement au gouvernement une interpellation et non pas une question ordinaire». C’est par ces mots que M. Zaher Khatib, député de l’Iqlim el-Kharroub, s’est adressé hier aux journalistes accrédités Place de l’Etoile, avant de donner lecture du texte qu’il a envoyé à l’Exécutif, via la présidence de...