Ainsi les inondations de 1996 en Chine, les plus graves en 150 ans avec 2.700 morts et plus de 5 millions de bâtiments détruits, ont fait des dégâts évalués à 24 milliards de dollars. Mais sur cette somme, 445 millions seulement étaient assurés, d’après un document présenté à la presse.
Ce document émanant de la plus grande compagnie mondiale de réassurances, la Munich Re (Allemagne), est l’un de ceux utilisés par le secrétariat de la décennie internationale 1990-2000 de la prévention des catastrophes naturelles, un organisme de l’ONU.
Selon un autre document de la Munich Re, l’écart n’arrête pas de s’élargir depuis la fin des années 1960 entre la courbe des biens assurés et celle des pertes dues aux catastrophes naturelles dans le monde, en particulier inondations et sécheresses.
Ce document comporte un graphique où la courbe des pertes crève littéralement le plafond du tableau à l’horizon 2000.
Des chiffres de la Munich Re montrent que les 50 plus importantes catastrophes naturelles en 1996 ont fait pour 50,5 milliards de dollars de dégâts dont 7,3 milliards seulement, soit 15% environ, étaient couverts par des assurances.
Le secrétariat onusien, qui a distribué ces documents, coordonne dans 138 pays l’étude des mesures susceptibles de diminuer les effets des catastrophes naturelles et si possible de les prévenir.
«Dans beaucoup de cas, nous pouvons certainement prévenir le déclenchement d’un désastre», a dit à la presse le secrétaire de cet organisme, Philippe Boulle.
Il a donné comme exemple un système d’alerte au Mexique, où des signes de séisme enregistrés sur la côte Pacifique laisseraient 50 secondes pour couper le gaz et la distribution d’eau à Mexico, avant que la secousse ne frappe la capitale.
La prévention des catastrophes et de leurs effets réclame une certaine lucidité des populations, a estimé M. Boulle.
«Nous vivons dans une société où les gens se croient protégés des risques… et ce faux sentiment de sécurité est lui aussi une cause d’accroissement des dommages causés par les désastres», a-t-il dit. (AFP)
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