Aoun : pour les sous-developpés la liberté est un microbe

«Ils veulent tuer la liberté, car dans le monde du sous-développement et de l’obscurantisme, la liberté est considérée comme un microbe pour la paix civile et la stabilité».
Le général Michel Aoun s’en est donné à cœur joie hier dans son message désormais hebdomadaire sur Internet pour dénoncer, encore une fois, le climat politique actuel.
Les récentes déclarations en Conseil des ministres de Walid Joumblatt, ministre chargé des populations déplacées, sur la présence syrienne, ont donné à l’ancien chef du gouvernement de militaires matière à riposte.
Son précédent texte, le général l’avait consacré à M. Joumblatt. Poursuivant sur le même mode ironique, il s’en est pris hier aux responsables qui ont, dans la foulée du chef du PSP, critiqué les attaques contre la présence syrienne.
«Après les déclarations de M. Joumblatt, nous avons passé une semaine riche en spectacles humiliants: un Conseil des ministres libanais qui se range résolument derrière la locomotive syrienne et des ministres qui, chaque jour, se présentent deux par deux devant les médias, en chevauchant des montures syriennes», commence le général Aoun.
«Chacun à son tour nous sermonne, parle élogieusement de la Syrie, encense, fait des courbettes, s’agenouille, baise la «botte-sœur» et remercie le ciel pour la grâce d’avoir gagné la dignité et la sécurité à l’ombre de la fraternité et de l’amitié. Puis chacun de ces preux chevaliers cède la place à d’autres héros pour compléter le déroulement du chapelet d’éloges et de menaces», poursuit-il.
Selon lui, «cette compétition verbale s’accompagne toujours d’attaques contre les chrétiens, dont on falsifie la responsabilité dans la guerre et à qui on impute ce qui ne leur est pas imputable, afin de les provoquer puis de les menacer de nouvelles sanctions s’ils ne cessaient pas de réclamer le rétablissement de la liberté, de la souveraineté et de l’indépendance».
«Cette politique et ce style de pouvoir visent à abattre la liberté (...). La société chrétienne constituant un environnement propice au développement de la liberté, il faut la supprimer afin d’assurer le salut des totalitarismes en Orient», souligne le général Aoun.
«Accéder au pouvoir à la suite d’un coup d’Etat mené par une armée nationale est un crime. Mais y parvenir par le biais d’armées étrangères est une haute trahison», dit-il encore.
«Ce sont les héros de cette haute trahison qui se font les avocats de l’occupation. Ils sont chrétiens et musulmans, tout comme il y a des chrétiens et des musulmans chez ceux qui résistent à l’occupation», ajoute-t-il.
«La trahison est le passé. Même s’il est encore proche, ce passé s’éloigne peu à peu. La résistance est l’avenir. Et quelque loin qu’il puisse paraître, cet avenir est proche», conclut le général.