Jean Paul : Il n'y a pas eu que l'holocauste des juifs

«Il ne faut pas oublier que dans le monde, il y a eu d’autres holocaustes que la Shoah», a déclaré le pape dans l’avion qui le conduisait à Rio de Janeiro, où il est arrivé dans l’après-midi de jeudi.
Après la déclaration de «repentance», mardi, des évêques français auprès des juifs pour le silence de l’Eglise face aux persécutions antisémites en France durant la Deuxième Guerre mondiale, les journalistes ont demandé si ce «mea culpa» pouvait être étendu à l’ensemble de l’Eglise.
«On a déjà demandé plusieurs fois pardon pour le passé et pour des événements plus récents», a répondu Jean-Paul II. «Il est intéressant de voir que c’est toujours l’Eglise catholique et le pape qui demandent pardon alors que les autres restent silencieux», a-t-il poursuivi. «C’est peut-être juste ainsi», a-t-il ajouté.
Le souverain pontife est arrivé peu avant 16h. heure locale (21h. heure de Beyrouth à Rio de janeiro, où il est venu présider la deuxième Rencontre mondiale des familles.
Le MD-11 d’Alitalia qui amenait le Saint-Père de Rome au Brésil s’est posé dix minutes avant l’heure prévue, alors qu’une chorale d’enfants des écoles publiques, fermées à l’occasion de la visite pontificale, entonnait un chant de bienvenue.
Le pape, accompagné d’une quinzaine de cardinaux et de prélats, a été accueilli sur la base militaire de l’aéroport international du Galeo par le président Fernando Henrique Cardoso et le ministre brésilien des Affaires étrangères, Luiz Felipe Lampreia, rentrés quelques instants auparavant d’un voyage officiel au Chili.
Un gigantesque dispositif de sécurité de 23.000 hommes a été mis en place pour assurer la protection de Jean-Paul II, qui logera dans la résidence du cardinal-archevêque de Rio, Mgr Eugenio Sales, installée dans le quartier de Sumaré sur le versant d’une des collines qui dominent la ville et la baie de Guanabara.
Dans l’avion qui le menait au Brésil depuis Rome, Jean-Paul II a déclaré à propos de sa visite et de sa rencontre avec des familles du monde entier samedi au stade du Maracana que «tout touche la famille».
«Il faudra donc parler des problèmes sociaux comme ceux des paysans «sans terre» et des autres questions concernant le Brésil», a-t-il assuré, en ajoutant que «le futur de l’humanité passe par la famille».
Au cours de son séjour, le saint-père aura de nombreux engagements: tête-à-tête avec le chef de l’Etat et rencontre avec les évêques brésiliens réunis en congrès, vendredi, messe à la cathédrale de Rio et participation à la deuxième Rencontre mondiale des familles au stade du Maracana, samedi. Pour clôturer sa visite, une grand-messe dimanche aura lieu dans le parc du Flamengo, pour laquelle sont attendus 1,5 million de fidèles.
Il s’agit du 80e voyage de Jean Paul II en dehors de l’Italie et de sa troisième visite au Brésil, où il était venu la première fois en 1980 et la seconde en 1991.

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