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Actualités - REPORTAGE

Pour la première fois au Liban A l'initiative du Hamas, rencontre de solidarité avec Khaled Machaal

Si le mouvement Hamas se terre dans la plupart des pays du monde, au Liban, il se montre au grand jour et appelle même à une rencontre de solidarité avec le chef du bureau politique du mouvement, Khaled Machaal, victime d’une tentative d’assassinat à Amman.
La rencontre, boudée par la plupart des officiels, s’est déroulée au siège du syndicat de la presse, en présence de M. Mohamed Baalbacki, et a regroupé tous les «pestiférés» actuels, ceux qui sont pratiquement interdits de séjour — ou d’action — dans la plupart des capitales de la région. Il y avait ainsi des représentants de la coalition des organisations palestiniennes (regroupant toutes les forces hostiles à Yasser Arafat), notamment ceux du mouvement présidé par Ahmed Jibril, ainsi que des représentants du rassemblement des ulémas musulmans, d’autres du mouvement de cheikh Saïd Chaabane, d’autres encore de la Jamaa islamiya, et la plupart des groupes qui forment la mouvance intégriste.
Le Hezbollah, quant à lui, s’est, curieusement, fait représenter par des responsables peu connus. Ainsi, la salle de conférences du siège du syndicat de la presse grouillait d’une foule étonnante, comme débarquant d’une autre planète: des hommes en abayas, la tête recouverte d’un petit bonnet blanc, des barbus hirsutes, de vieux militants fatigués à la recherche d’un regain d’enthousiasme...
M. Baalbacki a ouvert la séance par un discours lyrique, dans lequel il a salué la résistance contre l’ennemi israélien, précisant que si les Arabes ont accumulé jusqu’à présent les défaites, c’est parce que «la oumma a renoncé à l’esprit du Jihad». Il a ainsi demandé aux Arabes de cesser de bâtir des palais pour se consacrer à la flamme sacrée de la résistance.
M. Moustafa Leddaoui, responsable du Hamas au Liban — qui est à l’origine de cette rencontre —, a ensuite lu un communiqué de quatre pages dans lequel il accuse nommément le Mossad israélien d’avoir tenté d’assassiner Khaled Machaal à Amman. Il a appelé les autorités jordaniennes à dévoiler rapidement les résultats de l’enquête qu’elles ont effectuée et il a lancé des menaces à l’encontre du premier ministre israélien qui, selon lui, par cette tentative a violé l’accord tacite avec le Hamas qui maintenait la lutte dans le cadre des territoires occupés. Ce qui laisse sous-entendre que le Hamas pourrait désormais répondre là où il le juge bon... M. Leddaoui s’en est aussi pris à l’Autorité palestinienne et à son président qui, à ses yeux, exécute les ordres des Etats-Unis et d’Israël et enfin, il a estimé que la remise en liberté par les autorités israéliennes du chef du mouvement Hamas, cheikh Yassine, est essentiellement due à son état de santé déplorable, les Israéliens craignant qu’il ne meure dans leurs prisons, ce qui susciterait une vague de colère chez les Palestiniens...
De nombreuses autres personnes ont pris ensuite la parole et comme il se doit, la rencontre s’est transformée en occasion pour ceux que l’on n’écoute plus de s’écouter eux-mêmes parler. Mais il reste que c’est la première fois que le Hamas appelle ouvertement à une rencontre de ce genre au Liban...

S.H.
Si le mouvement Hamas se terre dans la plupart des pays du monde, au Liban, il se montre au grand jour et appelle même à une rencontre de solidarité avec le chef du bureau politique du mouvement, Khaled Machaal, victime d’une tentative d’assassinat à Amman.La rencontre, boudée par la plupart des officiels, s’est déroulée au siège du syndicat de la presse, en présence de...