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Actualités - CHRONOLOGIE

Les palestiniens craignent un retour de l'influence jordanienne (photo)

«C’est un marché dangereux, d’un type rarement intervenu entre nations»: c’est en ces termes qu’un responsable de l’Autorité palestinienne a commenté, sous couvert de l’anonymat, l’accord entre Amman et Tel-Aviv, en vertu duquel a été libéré cheikh Ahmed Yassine. Signe de l’exaspération palestinienne: Yasser Arafat a salué le geste de l’Etat hébreu sans faire aucune mention du rôle prépondérant joué par le roi Hussein. C’est que les Palestiniens craignent de voir la Jordanie réaffirmer, en mettant à profit cette affaire, son influence dans leurs territoires.
Le fait que le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ait décidé de remettre le guide du mouvement de la résistance palestinienne Hamas à la Jordanie et non pas à l’Autorité autonome a profondément irrité les Palestiniens.
«M. Netanyahu fait ainsi passer le message qu’il considère le souverain hachémite de Jordanie comme un partenaire, et pas le président Arafat», a estimé le responsable palestinien.
M. Arafat a estimé qu’un exil permanent du vieux chef intégriste en Jordanie serait «inacceptable».
Selon des responsables palestiniens, le roi Hussein, dont plus de la moitié des sujets sont d’origine palestinienne, a voulu, en faisant pression sur Israël, regagner du terrain en Cisjordanie, qu’il avait gouvernée entre 1948 et 1967.
En effet, si l’Autorité palestinienne rappelle régulièrement ses «relations fraternelles» avec la Jordanie, elle la soupçonne en même temps d’être au moins autant une concurrente qu’une alliée en Cisjordanie.
L’affaire de mercredi est un «signal» envoyé par Israël et la Jordanie «aux Palestiniens pour leur dire que le roi Hussein est plus à même de régler leurs problèmes que l’Autorité autonome», a déclaré un autre responsable de l’Autorité.
L’objectif poursuivi est «de montrer que la Jordanie peut conclure des accords pragmatiques avec Israël, alors que l’Autorité palestinienne se perd dans des pourparlers sans fin», a-t-il dit.
M. Arafat réclamait depuis des années la libération de cheikh Yassine, une figure emblématique pour les intégristes, même si le Hamas est la principale formation à s’opposer à sa politique dans les territoires.
Selon le responsable de l’Autorité, «Israël cherche à renforcer l’influence de la Jordanie dans l’opinion publique, notamment en Cisjordanie, au détriment de l’OLP et de l’Autorité palestinienne».
Un ancien responsable du Hamas a accusé la Jordanie de vouloir utiliser le mouvement intégriste comme une carte pour étendre son influence régionale, en particulier dans les territoires.
Un «signe préoccupant» en est, selon lui, la présence croissante de dirigeants du Hamas à Amman. Le roi Hussein a accepté en début d’année d’accueillir un des principaux chefs du mouvement, Moussa Abou Marzouk, expulsé des Etats-Unis. Le Hamas jouit du soutien du réseau influent des Frères musulmans en Jordanie.
Jusqu’au début de l’autonomie en 1994, Israël a cherché à plusieurs reprises à s’entendre avec la Jordanie pour régler la question palestinienne.
«C’est un marché dangereux, d’un type rarement intervenu entre nations»: c’est en ces termes qu’un responsable de l’Autorité palestinienne a commenté, sous couvert de l’anonymat, l’accord entre Amman et Tel-Aviv, en vertu duquel a été libéré cheikh Ahmed Yassine. Signe de l’exaspération palestinienne: Yasser Arafat a salué le geste de l’Etat hébreu sans...