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Actualités - CHRONOLOGIE

Israël libère le chef du Hamas pour éviter une crise avec Hussein Tel-Aviv gracie deux extrémistes juifs meurtriers d'un palestinien (photo)


Tel-Aviv gracie deux extrémistes juifs meurtriers d’un Palestinien


Israël a libéré mercredi à l’aube le chef spirituel du Hamas pour apaiser le roi Hussein, qui était outré d’un attentat perpétré en Jordanie par des agents israéliens. Et pour faire bonne mesure, l’Etat hébreu a également gracié deux extrémistes juifs qui avaient tué un Palestinien en 1993, réduisant dans le même temps la peine de quatre autres extrémistes.
Aucune raison n’a été donnée de source officielle israélienne pour expliquer cette dernière mesure. Mais il semble bien qu’elle ait été prise pour apaiser l’extrême droite, irritée par la libération de cheikh Ahmed Yassine.
Zéev Wolf et Guershon Ershkowitz, graciés par le président Ezer Weizman et libérés, avaient été condamnés en juillet 1993 à dix ans de prison pour avoir jeté des grenades dans un souk de Jérusalem-Est et tué un marchand palestinien.
Israël a également réduit la peine de quatre extrémistes. Parmi eux figure Yoram Skolnik, dont la condamnation à la détention à perpétuité pour avoir tué, en 1992, un prisonnier palestinien ligoté a été réduite à 15 ans.
Nir Ephroni a vu sa peine réduite de 22 à 15 ans et son complice Eli Vanunu, de 22 à 20 ans. Ils avaient été reconnus coupables d’avoir tué un pompiste arabe.
Enfin, la peine de Nahshon Wolf a été réduite de 15 à 12 ans. Il avait tiré il y a quatre ans sur une voiture palestinienne et tué une femme, près de la colonie juive de Kiryat Arba qui jouxte Hébron.
Officiellement, le premier ministre Benjamin Netanyahu a libéré cheikh Yassine pour raisons de santé et pour «répondre à un appel du roi Hussein qui a demandé des mesures positives pour le processus de paix».
Cependant, selon des responsables jordaniens, c’est en fait pour «réparer l’affront causé» par la tentative d’attentat à Amman contre le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal, que le roi Hussein a exigé d’Israël la libération de cheikh Yassine.

Des preuves

Selon les mêmes sources, le souverain hachémite a des preuves «irréfutables» de l’implication des services israéliens dans l’attentat, perpétré jeudi dernier, et a également obtenu d’Israël les moyens de soigner M. Mechaal.
Le bureau de M. Netanyahu a refusé de commenter les informations sur un «marché» conclu avec la Jordanie pour la libération de cheikh Yassine.
Des responsables israéliens ont cependant fait état d’une délégation secrète envoyée en début de semaine en Jordanie, qui comprenait notamment le ministre de la Défense Yitzhak Mordehaï et le ministre des Infrastructures nationales Ariel Sharon.
Ces mêmes responsables, qui ont requis l’anonymat, ont souligné que M. Netanyahu n’avait «pas le choix» et qu’il avait dû «se plier aux exigences du roi Hussein», afin d’obtenir l’expulsion de Jordanie des deux soi-disant «touristes canadiens» qui avaient agressé M. Mechaal.
Toujours selon ces sources, le souverain hachémite est allé jusqu’à menacer de rompre les relations diplomatiques avec l’Etat hébreu si les autorités israéliennes n’identifiaient pas la substance chimique qui a empoisonné M. Mechaal. Il avait dépêché secrètement dimanche en Israël son frère, le prince héritier Hassan Ben Talal, qui s’est ensuite rendu à Washington pour des entretiens sur le sujet avec le président Bill Clinton.
Dans un discours mardi soir, le roi Hussein avait lui-même révélé avoir «adopté une position qui a mené, grâce à Dieu, à révéler ce dont souffre M. Mechaal, et par conséquent à lui assurer le traitement approprié».
Des sources diplomatiques occidentales avaient indiqué qu’en contrepartie de ces informations, la Jordanie «accepterait de faire le moins de bruit possible autour de cette affaire (l’attentat) et de la régler dans la discrétion avec l’Etat hébreu».
Les propos du roi sont venus confirmer la thèse qu’Israël avait bien identifié le produit chimique, ce qui a permis à M. Mechaal, qui était encore samedi dans un état comateux, d’en sortir lundi. Il devrait «quitter l’hôpital dans deux jours», a indiqué le représentant du Hamas en Jordanie Mohamad Nazzal.
L’attentat avait été perpétré par deux hommes présentés comme des touristes canadiens, assistés de trois complices, qui ont utilisé un appareil mystérieux pour injecter à M. Mechaal une substance qui lui a provoqué des convulsions, avant de le faire tomber dans le coma.

Accueilli par Hussein

La Haute Cour criminelle jordanienne a été formellement saisie de l’attentat après une enquête des services de sécurité jordaniens.
Le roi Hussein a réaffirmé qu’il ne permettrait pas que son pays soit utilisé comme une base pour le terrorisme et de source jordanienne, on démentait formellement, en fin de journée, que le monarque s’était engagé à libérer les deux «touristes canadiens» en contrepartie de la libération de cheikh Yassine.
«Les deux hommes arrêtés dans l’attentat perpétré contre M. Mechaal seront jugés selon les lois jordaniennes, sans connexion avec la libération de cheikh Yassine», a assuré le ministre jordanien de l’Information Samir Motaweh.
C’est donc à 4h du matin, mercredi, que cheikh Yassine a été libéré par Israël. Il a été immédiatement transporté par hélicoptère à Amman où l’attendait le roi Hussein à sa descente d’avion. Aveugle, tétraplégique et malade, le guide spirituel du Hamas a été hospitalisé dans la capitale jordanienne, avant de rentrer chez lui à Gaza.
Selon l’armée israélienne, cheikh Yassine a été libéré car «il souffre de détérioration musculaire, de problèmes chroniques de respiration, de plusieurs infections internes et de pertes de l’ouïe».
Dans sa première déclaration publique, cheikh Yassine a encouragé les Palestiniens qui luttent contre l’occupation israélienne. «Je salue les jeunes gens et les jeunes femmes qui luttent et restent au pays. Nous allons poursuivre dans cette voie», a-t-il déclaré dans une adresse téléphonique, retransmise par haut-parleur au siège de l’Union des journalistes arabes à Gaza.
«Je salue tous ceux qui se sont sacrifiés pour que notre peuple puisse voir la lumière au bout du chemin», a ajouté cheikh Yassine.
Un haut responsable du Hamas à Gaza, Abdel Aziz Rantissi, a assuré que «la lutte contre le terrorisme israélien se poursuivra». «La Palestine est toujours occupée et le Hamas ne cessera pas sa lutte sainte jusqu’à la libération de toute la Palestine, depuis la mer (Méditerranée) jusqu’à la rivière» (Jourdain), a-t-il dit.
Tel-Aviv gracie deux extrémistes juifs meurtriers d’un PalestinienIsraël a libéré mercredi à l’aube le chef spirituel du Hamas pour apaiser le roi Hussein, qui était outré d’un attentat perpétré en Jordanie par des agents israéliens. Et pour faire bonne mesure, l’Etat hébreu a également gracié deux extrémistes juifs qui avaient tué un Palestinien en 1993,...