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Actualités - ANALYSE

La controverse sur la réduction du déficit bat son plein

ançant une pierre dans le jardin des ministres réfractaires, une source proche du président Rafic Hariri leur conseille «de tirer un trait sur les projets qui leur tiennent à cœur, du moment qu’ils rejettent, sans rien proposer d’autre, la surtaxation qui permettrait de financer le plan de développement incluant ces mêmes projets...»
Cette source met ensuite le doigt sur la vraie plaie: «on se prétend en face d’accord pour réduire le déficit budgétaire, mais on nous refuse les moyens d’y parvenir, en rejetant la surtaxe sur l’essence. Nous allons donc être obligés de comprimer au super-maximum le Budget, entendre le chapitre des dépenses, pour limiter les dégâts. Nous allons nous contenter pratiquement d’assurer le paiement des salaires des fonctionnaires, en prévoyant un petit quelque chose pour d’éventuelles urgences, et en balançant au panier tout le reste, dont les projets qui intéressent ces messieurs opposants... Ils pourront toujours courir après la réhabilitation de l’enseignement technique public, après le rééquipement des hôpitaux gouvernementaux, après l’ouverture de nouvelles écoles officielles comme de nouvelles routes dans leurs chères circonscriptions... Quant à Baalbeck-Hermel et au Akkar, régions déshéritées que le plan de développement devait soutenir, eh bien voici ce que nous proposons: que les députés et les ministres concernés nous présentent au fur et à mesure, au coup par coup, les projets requis, en prenant soin de préciser comment on va les financer. S’ils parviennent à indiquer les ressources nécessaires, tant mieux, ces projets seront réalisés; et s’ils en sont incapables, qu’ils y renoncent... Comme le président Rafic Hariri l’a répété: plus jamais de nouvelles dépenses sans en avoir au préalable assuré la couverture financière par de nouvelles ressources». Et d’ajouter que «le gel des projets ne peut nous être imputé, comme tentent de la faire les ministres opposants car ils en sont plus responsables que nous. Ce point n’est pas aussi secondaire qu’il y paraît car le gel de ces projets risque d’entraîner une recrudescence et une extension géographique des mouvements de révolte comme celui de Toufayli».
Mais «on peut estimer que c’est tout le gouvernement qui doit être mis en cause» note un modéré qui se demande «comment un Cabinet aussi divisé, pratiquement scié en deux, va survivre à ses contradictions comme aux événements à venir jusqu’à la fin du mandat du président Elias Hraoui, dans plus d’un an... Tout au plus, avec le soutien des décideurs, une telle équipe peut expédier les affaires courantes. Cela sera-t-il suffisant, face aux difficultés qui s’amoncellent et qui ne feront probablement que s’aggraver... En tout cas dans son état actuel, ce gouvernement introuvable ne peut se permettre ni de réclamer des comptes à quiconque ni de prendre des décisions importantes qui provoqueraient de nouveaux conflits. D’ailleurs, on le voit bien, de telles décisions il ne parvient tout simplement pas à les prendre, bloqué de l’intérieur comme il se trouve. Et c’est en quelque sorte heureux, cas l’idée d’une surtaxe sur l’essence donne beaucoup plus l’impression d’une rançon inique que d’une saine mesure fiscale. Ce qui est malheureux, c’est que dans son impotence, le Cabinet ne parvient pas à dégager du conflit des mesures palliatives qui peuvent être utiles sans causer de préjudice, comme la revente ou la location à bon prix des biens domaniaux maritimes, ce qui ferait rentrer des sous dans les caisses sans litige».
Mais même cela, ce n’est pas sûr car le dossier est complexe, bourré d’infractions et de violations plus effarantes les unes que les autres, le tout sentant souvent le roussi de la corruption.

E.K.

ançant une pierre dans le jardin des ministres réfractaires, une source proche du président Rafic Hariri leur conseille «de tirer un trait sur les projets qui leur tiennent à cœur, du moment qu’ils rejettent, sans rien proposer d’autre, la surtaxation qui permettrait de financer le plan de développement incluant ces mêmes projets...»Cette source met ensuite le doigt sur la...