Damas-Tel-Aviv : les USA sans illusion (photo)

Israël et la Syrie sont toujours en profond désaccord sur la manière de reprendre leurs négociations de paix, suspendues depuis dix-huit mois, a indiqué le département d’Etat après des entretiens séparés à New York entre le secrétaire d’Etat Madeleine Albright et ses homologues syrien et israélien.

«Il y a toujours un fossé important (entre les deux pays) à propos de la manière de reprendre les discussions», a souligné le porte-parole du département James Rubin.
Les Etats-Unis «s’efforcent de rapprocher les positions», a-t-il expliqué. Il a cependant refusé d’entrer dans le détail des discussions que Mme Albright a eues à ce sujet avec le ministre syrien Farouk el-Chareh et le ministre israélien David Lévy.
La Syrie veut reprendre les négociations de paix au point où elle les avait laissées avec le précédent gouvernement travailliste, c’est-à-dire avec une promesse de retrait israélien du plateau syrien du Golan, occupé par Israël depuis 1967 et annexé en 1981.
Le gouvernement de droite de Benjamin Netanyahu ne se considère pas lié par les promesses de ses prédécesseurs.

«Suicide gratuit»

A Damas, la presse a qualifié de «suicide gratuit» le fait de traiter avec le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qu’elle accuse de vouloir saper le processus de paix.
«L’actuel gouvernement israélien procède selon un plan basé sur le rejet de tous les droits arabes, et sa politique conduira la région vers la catastrophe», écrit le journal «al-Baas», ajoutant que le fait de «continuer à traiter avec le gouvernement Netanyahu est sans aucun doute une sorte de suicide gratuit».
Le journal Techrine estime de son côté que M. Netanyahu, qui «rejette tout effort de paix, y compris américain, est convaincu qu’une paix juste est en totale contradiction avec les plans sionistes visant à établir le Grand Israël aux dépens des terres arabes».
«M. Netanyahu veut une seule chose de Washington: un soutien total et aveugle à ses positions. Il tente de saboter les fondements de l’initiative de paix américaine en mobilisant tous ses partisans aux Etats-Unis pour empêcher l’administration américaine de jouer un rôle constructif en faveur de la paix» au Proche-Orient, ajoute «Techrine».
Les autorités américaines avaient critiqué jeudi avec une vigueur inhabituelle la décision de M. Netanyahu d’autoriser la construction de 300 nouveaux logements dans une colonie juive près de Bethléem, en Cisjordanie.