Albright annonce une reprise des pourparlers sur l'autonomie Négociations accélérées, propose Israël aux palestiniens Dennis Ross au P.O. le 6 octobre

ALBRIGHT ANNONCE UNE REPRISE DES POURPARLERS SUR L’AUTONOMIE


Au moment même où, à la tribune de l’ONU, le ministre israélien des Affaires étrangères David Lévy proposait aux Palestiniens «d’accélérer le processus des négociations» sur un statut final des territoires occupés afin de sortir le processus de paix de l’impasse, le secrétaire d’Etat U.S. Madeleine Albright annonçait que les deux parties avaient accepté de reprendre les pourparlers à partir du 6 octobre. C’est à cette date également que le médiateur américain Dennis Ross devrait revenir dans la région.

La bonne nouvelle rendue publique par Albright est intervenue à l’issue d’une réunion avec David Lévy et Mahmoud Abbas, numéro deux de l’OLP. Mme Albright avait auparavant rencontré Farouk el-Chareh, ministre syrien des Affaires étrangères. (VOIR PAR AILLEURS).
«Israël renouvelle sa proposition d’accélérer le processus des négociations sur l’accord final, en lui assignant par avance une durée déterminée», a donc déclaré le ministre israélien des Affaires étrangères, David Lévy, à la tribune de l’ONU.
M. Lévy a précisé qu’Israël «propose d’engager des pourparlers au cours desquels seront déterminés d’un commun accord les objectifs fixés et les moyens de les atteindre».
«Notre proposition vise notamment à accélérer la conclusion d’une solution pacifique et non pas à la retarder», a-t-il ajouté.
M. Lévy a également réaffirmé que le processus de paix ne sortira de l’impasse que si l’Autorité palestinienne de Yasser Arafat «remplit sa promesse de lutter implacablement contre le terrorisme».
«Ce n’est que par une action concertée, en affrontant ensemble le terrorisme, que la confiance sera rétablie et que le doute sera dissipé en ce qui concerne la sincérité des intentions de nos partenaires», a dit le ministre israélien.
Pour le ministre, «si la confiance est rétablie, si le principe de réciprocité est respecté, on pourra progresser», comme ce fut le cas avec les accords sur le désengagement d’Hébron, a-t-il dit.
L’engagement du président de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat, de lutter contre le terrorisme n’a pas été respecté, selon M. Lévy.
«A notre grand regret, la preuve a été faite que cet engagement n’est pas tenu comme il le convient. De là provient la crise de confiance que nous traversons actuellement», a estimé le ministre israélien.
M. Lévy a également appelé la communauté internationale à prendre «des mesures concrètes» pour empêcher l’Irak et l’Iran de se doter d’armes de destruction massive, ce qui, selon lui, «constitue une menace pour l’existence même d’Israël».
C’est, par ailleurs, en milieu de soirée hier que Mme Albright annonçait qu’Israéliens et Palestiniens ont décidé de reprendre leurs négociations directes sur l’application de l’accord d’autonomie au cours de la semaine commençant le 6 octobre, et d’avoir à partir du 13 octobre des discussions sur une relance plus poussée du processus de paix.
Les discussions sur l’application de l’accord intérimaire sur l’autonomie palestinienne porteront notamment sur la création d’un aéroport et d’un port à Gaza, et sur la libre circulation des Palestiniens entre Gaza et la Cisjordanie.
Les discussions ultérieures, à partir du 13 octobre, porteront sur les points suivants: la poursuite de la coopération en matière de sécurité, la poursuite du redéploiement de l’armée israélienne en Cisjordanie, la «définition et le contexte d’un gel» des «mesures unilatérales» et enfin «une accélération des négociations sur le statut final des territoires palestiniens».
Les Palestiniens considèrent comme mesure unilatérale de la part d’Israël la poursuite de la colonisation juive en Cisjordanie.
Mme Albright a également annoncé que le coordinateur américain Dennis Ross se rendrait au Proche-Orient pour participer au redémarrage des travaux du comité intérimaire sur l’autonomie palestinienne, à partir du 6 octobre.
Elle a aussi indiqué que des responsables palestiniens et israéliens se rendraient à Washington à partir du 13 octobre pour de nouvelles consultations avec les Etats-Unis.
Elle a estimé que ces décisions, prises à l’issue d’une réunion entre elle-même et le ministre des Affaires étrangères David Lévy, ainsi que le numéro deux de l’OLP Mahmoud Abbas, constituaient un «pas en avant de taille moyenne», rappelant qu’il y avait une «crise de confiance» dans le processus de paix. «Nous avons réussi à arrêter le déclin et nous avons aussi fait un pas en avant», a-t-elle ajouté.
Mme Albright a cependant ajouté «qu’il y avait encore énormément de travail à faire». (AFP)