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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Le transfert des déchets du Monteverde a commencé trop tard Les pluies risquent de contaminer l'eau potable de Beyrouth (photo)

LE TRANSFERT DES DÉCHETS DU MONTEVERDE A COMMENCÉ TROP TARD
Si vous habitez Beyrouth, l’eau qui coule dans votre robinet risque d’être empoisonnée très bientôt. C’est le constat émis par Greenpeace après les pluies du week-end. «L’opération de transport des déchets de la région de Monteverde à l’incinérateur de la Quarantaine (qui a commencé jeudi) est probablement intervenue trop tard», affirme dans un communiqué publié hier le porte-parole de Greenpeace, M. Fouad Hamdane.
«Cette opération, selon lui, aurait dû être entamée avant la saison des pluies».
«La rivière de Beyrouth pourrait avoir été contaminée par les déchets toxiques du dépotoir (de Monteverde) charriés par l’eau de pluie, parce qu’une station de pompage d’eau potable qui dessert la capitale se trouve à proximité du site», a précisé M. Hamdane.
Interrogé par «L’Orient-Le Jour», M. Hamdane a résumé comme suit la situation: «Le dépotoir se trouve sur une pente, et devient par conséquent plus lourd à mesure que les pluies s’y déversent. Cela implique que le risque de le voir échouer dans la rivière devient plus grand de jour en jour; d’autant plus que les travaux de transfert sont considérablement ralentis par la pluie, qui rend cette opération très dangereuse.» Sur la durée minimale de ces travaux, M. Hamdane a jugé qu’«elle ne peut pas être inférieure à deux ou trois semaines, et il faudrait qu’elle soit achevée le plus rapidement».
Les déchets se trouvant à Monteverde y avaient été transportés secrètement de la Quarantaine il y a sept mois. «Trois compagnies, dont deux espagnoles — Entracanales et Cubiertas — et une libanaise — Samir Cheddad SAL —, payées 102 millions de dollars par le gouvernement pour «réhabiliter» le site de la Quarantaine, se sont tout simplement débarrassées de ces produits toxiques en les enfouissant dans la montagne», révèle M. Hamdane, qui rappelle que Greenpeance avait dénoncé ces agissements au printemps dernier.
«Des membres de Greenpeace ont inspecté le site de Monteverde et ont prélevé des échantillons des courants d’eau de pluie, poursuit le communiqué. Ils ont vérifié qu’aucun fragment du dépotoir n’a encore échoué dans la rivière, mais des sillons d’eau contaminée peuvent s’y être déversés. Ils ne se sont pas risqués à prélever des échantillons dans cette rivière, car des mines datant de la guerre pourraient s’y trouver encore».
M. Hamdane a par ailleurs remercié le ministre de l’Environnement, M. Akram Chehayeb, «pour avoir ouvert une enquête sur le sujet», et les experts en environnement, les Drs Pierre Malychef et Wilson Rizk, ainsi que le groupe Green Lebanon «qui nous ont aidés dans cette affaire».
Le porte-parole de Greenpeace a précisé que «cette opération de transfert entre Monteverde et la Quarantaine constitue une première au Liban». «M. Chehayeb met dorénavant au défi toute personne qui commet un crime écologique: ce crime ne restera pas impuni comme au temps de la guerre», a souligné M. Hamdane. Il a également demandé que «les trois compagnies responsables de l’affaire des déchets remboursent les frais de ce transfert — qui sont aujourd’hui assumés par le CDR — au gouvernement».
Le dépotoir de la Quarantaine est formé de déchets ménagers, ainsi que de produits hospitaliers et industriels douteux qui y ont été jetés pendant la guerre. Il faut ajouter à cela la cendre toxique qui provient de l’incinérateur et des centaines de barils contenant des déchets tout aussi toxiques, importés illégalement d’Italie en 1987. Ce dépotoir a été fermé en 1990 pour permettre l’expansion du port de Beyrouth.
LE TRANSFERT DES DÉCHETS DU MONTEVERDE A COMMENCÉ TROP TARDSi vous habitez Beyrouth, l’eau qui coule dans votre robinet risque d’être empoisonnée très bientôt. C’est le constat émis par Greenpeace après les pluies du week-end. «L’opération de transport des déchets de la région de Monteverde à l’incinérateur de la Quarantaine (qui a commencé jeudi) est...