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Actualités - CHRONOLOGIE

Palestiniens et israéliens vont reprendre le dialogue sur l'autonomie Rencontre tripartite Albright-Abou Mazen-Lévy aujourd'hui à New York

Rencontre tripartite Albright-Abou
Mazen-Lévy aujourd’hui à New York
Une reprise du dialogue dans la «tiédeur»... Comme si, de part et d’autre, on n’avait pas grand espoir de le voir déboucher sur quoi que ce soit de réellement concret. Et aussi comme s’il s’agissait uniquement d’accomplir un geste en direction des Etats-Unis, dont le secrétaire d’Etat Madeleine Albright vient, à l’occasion d’une tournée dans la région, de réclamer que les deux parties reprennent langue.
Ainsi donc, les pourparlers vont reprendre entre Palestiniens et Israéliens sur l’application des accords intérimaires d’autonomie. La nouvelle, d’abord annoncée par la radio, a été confirmée par la présidence du Conseil à Jérusalem.
Le ministre des Affaires étrangères David Lévy a été chargé d’informer les Etats-Unis et l’Autorité palestinienne de cette décision lors d’une rencontre tripartite prévue aujourd’hui lundi à New York, selon la radio.
M. Lévy doit rencontrer le secrétaire d’Etat américain et le numéro deux de l’OLP Mahmoud Abbas, lors du premier contact israélo-palestinien à haut niveau depuis plus d’un mois.
Selon la radio, la reprise des négociations ne concerne que des questions en suspens des accords d’autonomie, notamment l’ouverture d’un aéroport et d’un port maritime dans la bande de Gaza, la libération de prisonniers palestiniens, et la possibilité pour les Palestiniens de se déplacer entre la Cisjordanie et la bande de Gaza.
En revanche, M. Netanyahu n’est pas revenu sur sa décision de geler pour le moment les retraits militaires israéliens des zones rurales de Cisjordanie.
La reprise des négociations se fera parallèlement à la relance de la coopération entre services de sécurité israéliens et palestiniens, a ajouté la radio.
En dépit des prédictions pessimistes des observateurs, le premier ministre israélien a jugé possible la conclusion «dans un an» d’un accord sur le statut final des territoires autonomes.
M. Netanyahu a en outre indiqué qu’il devrait communiquer davantage avec Yasser Arafat. «Nous avons eu des contacts récemment», a-t-il dit, ajoutant: «Je ne m’en rappelle pas exactement les dates, mais la communication est constante et elle doit devenir plus fréquente».
Autre «geste» israélien: Benjamin Netanyahu a ordonné de débloquer la moitié des recettes fiscales encore dues à l’Autorité palestinienne.
Au cours du Conseil des ministres hebdomadaire, M. Netanyahu a demandé au ministre des Finances Yaakov Neeman de transférer la moitié des sommes dues, «car l’Autorité israélienne a commencé à agir contre les terroristes dans les territoires sous son contrôle», selon la radio.
La radio n’a pas indiqué le montant des fonds débloqués, tandis que les porte-parole du premier ministre et de celui des Finances n’étaient pas en mesure de fournir de précisions sur ce point.
En outre, Israël va autoriser 8.000 travailleurs palestiniens supplémentaire à entrer sur son territoire à partir aujourd’hui.

Climat lourd

M. Netanyahu s’est dit satisfait des mesures prises par l’Autorité palestinienne contre le Hamas.
«Quelque chose se passe depuis quelques jours. C’est un début», a déclaré M. Netanyahu à propos des arrestations depuis une semaine de militants du mouvement de la résistance islamique Hamas et de la fermeture, jeudi, dans la bande de Gaza par la police palestinienne d’associations proches de ce mouvement.
«Nous voulons que le processus (de paix israélo-palestinien) progresse mais ils (les Palestiniens) doivent combattre le terrorisme», a ajouté le premier ministre.
«Je ne peux assurer que ces mesures constituent une politique. Je ne peux assurer qu’il n’y aura plus d’attentat mais quelque chose se passe», a ajouté M. Netanyahu.
Il reste qu’à quelques heures de la réunion d’aujourd’hui à New York, l’ambiance entre Palestiniens et Israéliens s’est alourdie avec la «bombe» lancée par le premier ministre israélien, qui a autorisé jeudi la construction de 300 logements supplémentaires dans une colonie juive proche de Bethléem en Cisjordanie.
M. Netanyahu a opposé une fin de non recevoir aux Etats-Unis, qui ont jugé son initiative «nuisible», et maintenu son projet en estimant qu’on ne pouvait pas «geler la vie» dans les enclaves juives en territoire palestinien.
Le président palestinien Yasser Arafat, lui, est allé dans le sens des vœux des Etats-Unis, en engageant une répression de grande ampleur contre les intégristes et leur réseau social dans les territoires.
Le président prend ainsi, de plus en plus, le risque d’apparaître aux yeux de Washington comme le «mauvais élève» du processus de paix, tandis que M. Arafat s’efforce d’améliorer son image après les volées de bois vert reçues il y a quinze jours de Mme Albright lors de sa tournée au Proche-Orient.
La plupart des diplomates et des analystes reconnaissent que même si le processus de paix était relancé, il ne pourrait guère être fructueux tant que M. Netanyahu et sa coalition, formée notamment d’éléments de l’extrême-droite nationaliste et religieuse, sont au pouvoir en Israël.
Ils jugent néanmoins essentiel de le remettre sur les rails afin d’éloigner les risques de conflit armé, dans une région qui s’embrase facilement, et de préserver les chances de progrès à l’avenir.
Les discussions de New York sont supposées notamment contribuer à débloquer les négociations sur les accords intérimaires d’autonomie, en ranimant les huit commissions mixtes qui doivent discuter de leur application.
Des dizaines de dispositions des accords n’ont pas encore été mises en œuvre, notamment les retraits israéliens des zones rurales de Cisjordanie.
Israéliens et Palestiniens doivent aussi étudier les moyens d’entamer les négociations sur un statut final des territoires, même s’ils ne se font guère d’illusions sur leur aboutissement dans les circonstances présentes.

Rencontre tripartite Albright-Abou Mazen-Lévy aujourd’hui à New YorkUne reprise du dialogue dans la «tiédeur»... Comme si, de part et d’autre, on n’avait pas grand espoir de le voir déboucher sur quoi que ce soit de réellement concret. Et aussi comme s’il s’agissait uniquement d’accomplir un geste en direction des Etats-Unis, dont le secrétaire d’Etat Madeleine...