Les incendies d'Indonésie provoquent le crash d'un airbus : 234 morts

Les 234 passagers d’un Airbus A-300 de la compagnie indonésienne Garuda ont été tués lorsque celui-ci s’est écrasé hier dans une région où la visibilité était réduite par la fumée des incendies qui font rage depuis plusieurs jours dans le pays et qui se sont étendus a presque toutes les régions du sud-est asiatique (VOIR AUSSI PAGE 9).
Le nuage s’est épaissi hier sur l’île de Sumatra (Indonésie), la plus touchée par les sinistres, bloquant les routes et entraînant la fermeture de nombreuses écoles.
L’Airbus A-300 de la compagnie aérienne Garuda s’est écrasé dans le nord de Sumatra. Le porte-parole de la compagnie nationale indonésienne a confirmé en soirée hier qu’il n’y avait pas de survivant parmi les 222 passagers et les 12 membres de l’équipage à bord du vol GA 152 qui reliait Jakarta à Medan, à environ 800 km au nord-ouest.
Il a ajouté que les causes de l’accident n’étaient pas connues et qu’une enquête avait été ouverte. Il n’a pas été immédiatement précisé si les enregistreurs de vol (boîtes noires) avaient été récupérés.
L’accident, selon les témoignages recueillis par téléphone auprès de témoins, a eu lieu à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Medan, à 14h30 locales (07h30 GMT), dans une région de collines où la visibilité était réduite en raison des fumées des incendies qui ravagent la région.
La liste des passagers, telle que montrée par la télévision indonésienne, consiste en une succession de noms, sans indication de prénom ou de sexe qui pour la plupart semblent indonésiens. Selon d’autres sources, parmi les victimes, figurent deux Américains, six Japonais, au moins quatre Allemands et, semble-t-il, deux Néerlandais.
L’identification d’éventuels passagers étrangers sera sans doute longue et difficile, remarque-t-on: les compagnies intérieures en Indonésie ne contrôlent pas l’identité des passagers, qui n’ont pas à indiquer leur nationalité.
Un habitant a indiqué que Buah Nabar, le site de la catastrophe, se trouvait sur une colline et que «la visibilité était très mauvaise en raison d’une épaisse fumée due aux incendies».

1200 pompiers

La télévision privée indonésienne SCTI a également cité des témoignages indiquant que la région était recouverte d’une chape de fumée épaisse.
L’avion a heurté plusieurs arbres avant de s’écraser en flammes, ne laissant aucune chance à d’éventuels survivants, a indiqué un sous-officier de police. D’autres témoins, cités par une télévision locale, affirment que l’appareil a explosé en vol.
Cette région du nord de Sumatra est particulièrement affectée par les incendies de forêts saisonniers qui cette année ont échappé à tout contrôle en raison de la sécheresse, provoquant un nuage de fumée qui s’étend de la Thaïlande aux Philippines.
Les répercussions économiques des incendies commencent à se faire sentir et la pollution perturbe les transports aériens, terrestres et fluviaux selon l’agence Antara.
Environ 1.200 pompiers malaisiens venus prêter main forte pour lutter conte les incendies étaient arrivés mercredi à Dumai, dans la province de Riau.
Les fumées des incendies, qui ont déjà provoqué deux morts par complications respiratoires, sont considérées par les médecins comme nocives à court et moyen termes. Elles menacent directement en Indonésie la santé de 20 millions de personnes et 32.000 ont déjà, selon des sources officielles, dû recevoir des soins médicaux.
Onze autre personnes sont dans un état critique en raison de troubles dus à la fumée et sont traitées dans un hôpital de Pekanbaru, dans la province de Riau, selon le journal Suara Karya.
Environ 50 collégiens se sont évanouis dans leur école du fait de la fumée et 17 ont dû être soignés à l’hôpital local.
Plus de 15.000 personnes ont dû recevoir des soins en Malaisie voisine.
Des millions d’autres personnes dans tout le sud-est asiatique sont menacées par le cocktail de poisons chimiques qui composent la fumée, selon un expert indonésien. (AFP, Reuter).