Dix morts et d'importantes destructions dans les localités de la région L'Italie centrale dévastée par un tremblement de terre Un joyau artistique, la basilique de Saint-François d'Assise , sérieusement endommagé (photo)

Dix morts et d’importantes destructions
dans les localités de la région

Un joyau artistique, la basilique de Saint-
François d’Assise, sérieusement endommagé

L’Italie centrale a été frappée par un tremblement de terre qui a fait dix morts, selon les derniers bilans, et endommagé un des joyaux du patrimoine artistique mondial, la basilique de Saint-François d’Assise avec ses inestimables fresques.
Vendredi à 02h33 (00h33 GMT), une première secousse, d’une magnitude de 5,5 sur l’échelle de Richter, frappe les provinces centrales de l’Ombrie et des Marche, avec comme épicentre une région montagneuse, à l’est de la ville de Foligno (150 km au nord de Rome).
Un couple de vieillards périt alors, tué dans l’effondrement de sa maison qu’il n’avait pas voulu quitter, à Collecurti, et plusieurs personnes sont blessées. Dans ce village, 70 à 80 pour cent des maisons sont gravement touchées.
Dans certaines habitations, les étages supérieurs se sont effondrés sur ceux du dessous, des pans de murs ont basculé dans des rues, bloquant la circulation. Ailleurs, des crevasses profondes se sont ouvertes dans les murs de maisons.
Neuf heures plus tard, à 11h41, une deuxième secousse, plus forte, de magnitude 5,6 frappe ces mêmes provinces.
Une partie de la voûte de la basilique Saint-François, qui abrite les inestimables fresques de Giotto, s’effondre, ensevelissant une quinzaine de personnes venues évaluer les dégâts de la première secousse.
Quatre corps sont retirés des décombres: deux religieux, un franciscain italien Angelo Ati (48 ans) et un Polonais, Gisleo Omar Zdzislaw (25 ans), ainsi que deux géomètres fonctionnaires du ministère de la Culture, Claudio Bugiantella (45 ans) et Bruno Brunacci (41 ans).

Un grand bruit
puis plus rien...

Au moment où l’envoyé spécial approchait du sanctuaire, sa voiture a été secouée pendant une dizaine de secondes, des gens couraient dans tous les sens et, soudain, un nuage blanc s’est élevé au-dessus de la basilique.
Des personnes choquées ont alors réussi à sortir de l’édifice, tâtonnant, blancs comme de la farine.
«Il y a eu un grand bruit, puis je n’ai plus rien vu si ce n’est, au bout de quelques instants, une lueur au loin. Je me suis dirigé dans cette direction et je me suis retrouvé dehors en passant par une fenêtre», a raconté Blinio Lepri, un photographe.
Une autre personne est morte d’un infarctus à Assise, où outre la basilique d’autres édifices ont été endommagés.
Trois autres personnes ont été tuées lors de la deuxième secousse, une retraitée à Fabriano (Ombrie) et deux autres à Nocera (Ombrie).
Les deux secousses ont été ressenties jusqu’à Rome, provoquant dans certaines localités la panique de la population qui a assailli les centraux téléphoniques des services de sécurité.
Des milliers d’habitants ont été évacués ou ont quitté leurs domiciles par crainte de nouvelles secousses, se réfugiant dans des tentes ou des roulottes installées par le ministère de l’Intérieur. En Ombrie, 9000 lits étaient prêts en quelques heures. Plusieurs centaines de pompiers, volontaires, membres des forces de sécurité, personnels sanitaires ont été envoyés sur place.
Le bilan total des blessés n’était pas connu hier soir mais une vingtaine seulement ont été hospitalisés.
Le président du Conseil Romano Prodi, ses ministres de la Culture Walter Veltroni et de l’Intérieur Giorgio Napolitano se sont rendus à Assise puis à Foligno. M. Prodi a annoncé le déblocage de 50 milliards de lires (28 millions de dollars) pour faire face aux besoins d’urgence. (AFP)