Colonisation : Netanyahu oppose une fin de non-recevoir aux Etats-Unis Rencontre nocturne Lévy-Ross à New York pour tenter de dédramatiser la situation(photo)

Rencontre nocturne Lévy-Ross à New York pour tenter de dédramatiser la situation
Benjamin Netanyahu a sèchement décliné hier l’appel du secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright à geler toute activité de colonisation juive afin de ne pas dégrader davantage le climat politique dans la région. Cependant, dans une tentative de dédramatiser le désaccord, une réunion impromptue a eu lieu hier en soirée à New York entre le ministre israélien des Affaires étrangères David Lévy et le médiateur américain Denis Ross. A l’issue de la rencontre qui a duré une heure, M. Lévy s’est contenté de déclarer que la discussion avait été «bonne».
«Je pense qu’on ne trouverait personne pour suggérer un arrêt des constructions dans les communautés arabes, qui croissent, elles aussi, naturellement. Personne de réaliste ne proposerait de geler la vie», a déclaré le premier ministre israélien.
«Il n’y a rien d’inhabituel ni d’absurde dans notre politique consistant à permettre la croissance naturelle dans des zones aussi continguës que possible des constructions existantes a-t-il fait valoir. Nous ne dépassons pas les bornes».
«Il est très important, je répète, très important qu’il y ait une pause», avait pourtant fermement martelé la veille à son adresse le chef de la diplomatie américaine, réitérant une exigence formulée publiquement lors de son récent passage en Israël.
Albright se référait à l’annonce de la construction de 300 nouveaux logements juifs dans la colonie d’Efrat, 20 km au sud de Jérusalem, une initiative que l’exécutif palestinien a jugée «irresponsable et dangereuse» et «frisant la démence».
A l’occasion de sa visite à Efrat, mercredi soir, le chef du Likoud a également promis de bâtir bien d’autres nouveaux logements pour les juifs ailleurs en Cisjordanie afin d’y enraciner profondément leur présence.
«Il est regrettable que cette initiative ait été prise et qu’elle l’ait été sans avoir été évoquée dans notre conversation d’hier (mercredi)», a fait observer Albright qui s’était entretenue au téléphone le même jour avec le chef du Likoud.
Prié de dire pourquoi il n’en avait pas fait état, le chef du gouvernement israélien a répondu: «Principalement parce que nous ne considérons pas cela comme une nouvelle. Après tout, c’est un programme engagé, comme je l’ai dit, sous le gouvernement précédent».
«J’ai moi-même été surpris par la réaction», a ajouté Netanyahu, faisant allusion aux propos peu amènes de Madeleine Albright.
Danny Naveh, secrétaire général du gouvernement, a réaffirmé qu’à son avis cette querelle était «une tempête dans un verre d’eau» et souligné que l’Etat juif ne s’était jamais engagé à stopper «l’expansion naturelle» des colonies existantes.
Netanyahu a déclaré par ailleurs «observer» avec indulgence la campagne de répression entreprise par la police palestinienne à l’encontre de Hamas et a exprimé «l’espoir qu’elle traduise un changement d’attitude, un véritable effort pour frapper l’infrastructure du terrorisme».
«Si c’est le cas, ce serait un très bon signe et un très bon début pour les discussions la semaine prochaine entre le ministre des Affaires étrangères David Lévy et (le négociateur palestinien) Abou Mazen avec la secrétaire d’Etat Albright», a-t-il dit. Cette rencontre est l’un des principaux résultats de la première tournée de Madeleine Albright au Proche-Orient, au début du mois.
Le processus de paix palestino-israélien est en crise depuis la décision de Netanyahu de relancer, en mars dernier, la colonisation dans les territoires occupés, notamment dans le secteur arabe de Jérusalem.
Cette initiative, selon les Palestiniens, qui sont soutenus en cela par les Américains, préjuge du résultat des futures négociations sur le statut définitif de ces territoires. (Reuter-AFP)