Pan Pan L'EDL tout feu tout flamme

Un immeuble bien sous tous rapports, rue chic, rue chicano, Rue du Mexique. Quatre heures du mat, les dormeurs ronflent. Le feu aussi. Il s’est déclaré, a déclaré sa flamme au rez-de-chaussée. Dans un local réquisitionné par l’EDL qui y a installé une «station», un générateur de quartier. Ça faisait deux mois que l’installation émettait de bizarres grésillements. L’office, prévenu, n’a pas bougé...
Le feu donc fait rage. Il n’y a pas moyen de l’atteindre et de l’éteindre: la pièce est condamnée par une lourde porte en fer dont seule l’EDL a la clé. Par une lucarne où passent les câbles du tableau de commande, heureusement placé à l’extérieur, on parvient tant bien que mal à faire siffler les extincteurs de gaz carbonique. On arrive également à défoncer la porte.
Pendant ce temps, on prévient le commissariat qui tente d’alerter qui de droit puis déclare forfait: ou bien les numéros de téléphone dont il dispose sont erronés, ou bien personne ne veut lui répondre...

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Finalement les pompiers arrivent et maîtrisent les cinq ou six foyers d’incendie qui subsistent. Deux phases ont sauté, une troisième a tenu par chance.
A six heures trente, l’EDL débarque comme une fleur... pour rapporter la clé de la porte de fer!
Réparer? Pas question, l’équipe de nuit décroche dans une demi-heure et laisse donc cette corvée à l’équipe de jour qui prend son service à sept heures...
Histoire épique? Le meilleur reste à venir. A midi, malgré des dizaines d’appels, personne ne s’est présenté. Le responsable du secteur concerné finit par marmonner que c’est une trop grosse réparation pour son staff et qu’il faut en référer à la direction générale.
Le directeur général est en voyage. Le cadre intérimaire s’en lave carrément les mains de cette affaire de quartier aux deux tiers privé de courant. Il a, au téléphone, cette étonnante répartie: «Je me considère comme non notifié... faites ce que vous voulez!» Non notifié! Comme si on lui parlait d’un procès en captation d’héritage!
Bref, il a fallu en remonter jusqu’au ministre, qui en ce moment était en plein Conseil des ministres historique. On a pu quand même, semble-t-il, lui faire passer le message par un petit billet. A quatre heures et demi, tout était enfin rentré dans l’ordre.
Et devinez un peu quelle équipe de jour, de quel secteur, s’est chargée d’une réparation qui n’a pas pris plus d’une demi-heure...
L’EDL on vous dit, c’est un rêve de lumière. Et de chaleur.
J.I.