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Actualités - CHRONOLOGIE

Nouvelle boucherie des islamistes : 200 civils égorgés ou brûlés vifs (photo)

Nouvelle boucherie des islamistes: 200 civils égorgés ou brûlés vifs
Un groupe armé a attaqué dans la nuit de lundi à mardi une localité proche d’Alger et égorgé et brûlé vifs au moins 200 civils — en majorité des femmes et des enfants — selon des témoignages de rescapés, alors que les autorités ne faisaient état que de 85 morts.
Cette nouvelle tuerie, à Bentalha (10 km au sud d’Alger), a semé la panique aux portes de la capitale, où les habitants, traumatisés, montent la garde, de nuit depuis plus de quinze jours, armés d’épées, de cocktails Molotov, de couteaux et équipés de sirènes.

Vingt-quatre heures avant cette attaque, le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia avait réaffirmé que l’Algérie n’était plus confrontée qu’à des «résidus du terrorisme».
Dans le fracas des pelleteuses, des dizaines de corps ont été enterrés, par familles entières, mardi après-midi dans le cimetière de Sidi Rezine, à quelques kilomètres de Bentalha.
Les dépouilles, disposées dans de simples cercueils, continuaient d’arriver. La plupart portaient, tracés à la craie, les prénoms et l’âge de femmes et d’enfants.
«C’est une boucherie inimaginable», a raconté un habitant de Bentalha, qui a vu les cadavres alignés, à même le sol d’une école transformée en morgue.
Les autorités ont rapidement donné un bilan de 85 morts et 67 blessés, dont 31 dans un état grave et dénoncé cet «acte de barbarie» commis par un groupe de «terroristes». Le porte-parole du gouvernement a de son côté «catégoriquement» démenti des bilans faisant état de 200 morts.
Traumatisés, abattus, des habitants contestaient les chiffres officiels et laissaient poindre leur colère. «Nous avons été abandonnés. Qu’ils viennent ici compter nos morts», a lancé un homme.
Un secouriste a indiqué de son côté que 202 corps avaient été retrouvés en début d’après-midi, et que d’autres cadavres n’avaient pas été évacués, car ils auraient été piégés par les assaillants.
La tuerie de Bentalha a déclenché une panique indescriptible. Terrorisés, des dizaines d’habitants ont fui. «Il y a eu des hurlements, des explosions de bombes», racontait un vieil homme.
Dans la matinée, les petites routes menant aux lieux étaient paralysées par les bouchons et les barrages des forces de sécurité. Des centaines d’habitants de Baraki (banlieue d’Alger) tentaient d’obtenir des nouvelles.
Selon des témoignages, quelques assaillants sont tout d’abord arrivés en début de soirée et ont miné et piégé les abords de la localité. Le gros du groupe a ensuite investi les lieux et commencé à défoncer les grilles de villas de deux à trois étages, les faisant sauter à l’explosif.
Les civils ont été massacrés par balles, égorgés, mutilés. «Des enfants ont été précipités des terrasses», a affirmé un habitant.
Les habitants ont réussi à tuer un assaillant, un jeune homme, dont ils ont ensuite brûlé le corps, a affirmé un témoin.

Le triangle de la mort

Des «patriotes», des membres des groupes d’autodéfense, armés par les autorités, sont intervenus et ont «accroché» des membres du commando.
D’autre part, à Reghaïa (30 km à l’est), une bombe a explosé dans un café mardi matin, faisant au moins 2 morts et 5 blessés, selon des témoins.
Lundi soir, Ahmed Ouyahia avait estimé lors d’une émission de la télévision d’Etat que la tension irait en diminuant grâce à «la vigilance accrue des populations, à la détermination des forces de sécurité et à la fin du marchandage politique» de la part de certains partis qu’il n’a pas cités.
Ce massacre, au cœur du «triangle de la mort», surnom de cette zone de la plaine de la Mitidja ensanglantée par les tueries et les accrochages.
Entre 200 et 300 habitants avaient alors été massacrés, selon des rescapés, lors de la pire tuerie en plus de cinq ans de conflit. Un bilan officiel avait fait état de 98 morts.
Cette nouvelle tuerie risque de relancer la psychose qui s’était emparée d’Alger après les massacres de Raïs, et, quelques jours après, de Béni Messous, dans la banlieue, où 63 personnes avaient été tuées.
De nombreux habitants avaient alors dénoncé la «passivité», selon eux, des forces de sécurité et décidé de prendre en main leur défense. Des habitants montent depuis, la garde de nuit, armés de cocktails Molotov, de barres de fer, d’épées artisanales, de couteaux, prêts à actionner des sirènes d’alarme et à allumer leurs projecteurs montés sur les toits.
(A Paris, un porte-parole de l’instance exécutive du Front islamique de salut (FIS-dissous) à l’étranger, Abdelkrim Ould Adda a condamné «de manière ferme et énergique» le massacre).
Les derniers massacres avaient suscité une vague de réprobation à l’étranger. Alger a refusé toute médiation éventuelle de l’ONU, comme le réclamaient le FIS et certains partis d’opposition.
Les Etats-Unis avaient eux affiché leur soutien aux «mesures militaires» prises dans le «cadre d’un Etat de droit» pour protéger les populations. La France a accusé des extrémistes islamistes, mais le chef de la diplomatie Hubert Védrine avait constaté qu’il ne pouvait y avoir de «réponse satisfaisante au drame algérien» venant de l’extérieur.



Nouvelle boucherie des islamistes: 200 civils égorgés ou brûlés vifsUn groupe armé a attaqué dans la nuit de lundi à mardi une localité proche d’Alger et égorgé et brûlé vifs au moins 200 civils — en majorité des femmes et des enfants — selon des témoignages de rescapés, alors que les autorités ne faisaient état que de 85 morts.Cette nouvelle tuerie, à Bentalha...