Israël poursuit son opération militaire anti-hamas en Cisjordanie

Les parachutistes et les unités spéciales encerclent plusieurs localités

Les forces israéliennes poursuivaient hier une vaste opération sécuritaire en Cisjordanie où elles semblaient resserrer la nasse autour du réseau responsable des derniers attentats à la bombe à Jérusalem.
Des parachutistes, des unités spéciales de la police et des agents du service de sécurité intérieure, appuyés par des hélicoptères, ont bouclé des localités du nord de la Cisjordanie pour le second jour consécutif, selon des sources israéliennes et palestiniennes.
Plusieurs dizaines de militants intégristes présumés ont d’ores et déjà été appréhendés, selon l’armée.
L’opération se concentrait autour d’Assira al-Chamaliya, une localité de 12.000 habitants sous contrôle sécuritaire israélien proche de Naplouse. C’est dans cette bourgade qu’habitaient cinq militants du Mouvement de la Résistance islamique (Hamas) recherchés depuis des mois par Israël, a-t-on indiqué de sources palestiniennes.
Le déploiement israélien a coïncidé avec l’annonce, par le premier ministre Benjamin Netanyahu, qu’Israël avait des preuves que les cinq kamikazes qui ont commis les deux derniers attentats-suicide à Jérusalem venaient de Cisjordanie et non de l’étranger.
La justice israélienne a imposé un black-out sur l’enquête concernant les attentats, perpétrés les 30 juillet et 4 septembre et dans lesquels 20 Israéliens ont trouvé la mort.
M.Netanyahu a cependant indiqué à la radio israélienne qu’il annoncerait prochainement les résultats des investigations.
Après les derniers attentats, M. Netanyahu a suspendu l’application des accords de paix signés avec les Palestiniens en accusant l’Autorité de n’avoir «virtuellement rien fait» pour lutter contre les terroristes.
M. Netanyahu a affirmé dès après les attentats, alors que les kamikazes n’étaient pas encore identifiés, qu’ils venaient des zones autonomes ou qu’ils y avaient bénéficié de complicités.
M. Arafat a rétorqué qu’à sa connaissance, les kamikazes venaient de l’étranger.
L’Autorité affirme qu’elle fait tout ce qu’elle peut pour honorer ses engagements de lutte antiterroriste, mais les Etats-Unis ont pris le parti d’Israël en exigeant d’elle un «effort à 100%» pour prévenir les attentats anti-israéliens.

Demandes d’extradition

Au total, plus de 200 militants islamistes ont été arrêtés par les forces d’occupation en Cisjordanie depuis les deux derniers attentats- suicide à Jérusalem. La police palestinienne a appréhendé pour sa part plusieurs dizaines de militants mais aucun n’est accusé d’avoir un lien direct avec les attaques à la bombe de l’été.
La localité d’Assira al-Chamaliya comme les autres villages visés par l’opération israélienne sont, aux termes des accords d’autonomie, sous juridiction civile palestinienne mais sous contrôle sécuritaire israélien.
Selon la presse palestinienne, c’est à Assira al-Chamaliya qu’Israël a arrêté la semaine dernière une dizaine de parents de cinq militants du Hamas, qui se sont échappés des prisons palestiniennes il y a plusieurs mois, après avoir été détenus sous le soupçon d’implication dans des attaques à la bombe anti-israéliennes en 1995.
A ce propos, Israël a demandé hier à l’Autorité palestinienne l’extradition de quatre Palestiniens accusés d’avoir pris part à des actions terroristes contre des Israéliens.
Israël a demandé l’extradition de trois Palestiniens soupçonnés de faire partie d’une cellule du Mouvement de la Résistance islamique (Hamas) qui était basée à Sourif, près de Hébron, en Cisjordanie.
Selon Israël, ils sont impliqués dans l’attentat contre un café de Tel-Aviv en mars dernier qui avait fait trois tués, ainsi que dans l’enlèvement et le meurtre d’un soldat israélien et le meurtre de 8 autres Israéliens.
Cette demande d’extradition intervient au lendemain de l’ouverture en Israël du procès de Mohammed Halil Hamadeh et Iman Mohammed Fouakeh accusés d’appartenir à la même cellule du Hamas.
Le quatrième Palestinien dont Israël exige l’extradition est accusé d’avoir assassiné en 1996 un jeune Israélien de la colonie de Beit-El en Cisjordanie.
Israël a déjà présenté 36 demandes d’extradition de Palestiniens, dont le chef de la police Ghazi Jabali, mais l’Autorité palestinienne n’a donné suite à aucune de ces demandes.