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Actualités - CHRONOLOGIE

L'état déterminé à faire appliquer la loi Après le MUI, le congrès populaire La radio relevant de Kamal Chatila a cessé d'émettre après l'intervention des FSI .... et la médiation du mufti Kabbani (photos)

La radio relevant de Kamal Chatila a cessé d’émettre après
l’intervention des FSI... et la médiation du mufti Kabbani
Tripoli n’était qu’un premier pas. Après la fermeture manu militari, dimanche, de la chaîne de télévision et de la station de radio relevant du «Mouvement de l’unification islamique» (MUI) de cheikh Saïd Chaabane, le tour des autres régions et des autres médias audiovisuels privés (qui n’ont pas de licence d’exploitation) viendra progressivement. C’est ce qu’affirmaient hier soir les milieux gouvernementaux qui soulignent que le pouvoir est déterminé, contre vents et marées, à imposer la fermeture de tout média fonctionnant d’une manière illégale, conformément à une décision prise en ce sens par le Conseil des ministres en date du 23 juillet dernier.
Joignant l’acte à la parole, l’Etat a intimé aux Forces de sécurité intérieure l’ordre d’encercler le siège de «la Voix de Beyrouth», la radio du «congrès populaire libanais» relevant de M. Kamal Chatila (personnalité sunnite d’opposition vivant en exil à l’étranger). C’est aux premières heures de la matinée d’hier qu’une unité des FSI, appuyée par des blindés, a pris ainsi position autour des locaux de la radio, à Bourj Abi Haïdar (Beyrouth-Ouest).
Sur base d’une circulaire officielle de la Sûreté générale, un délai de vingt-quatre heures a été accordé pour la fermeture de la station en question. Les responsables de «la Voix de Beyrouth» ont toutefois refusé de prendre note de cette circulaire, arguant du fait que le président du conseil d’administration de la radio, M. Chatila, se trouve à l’étranger. La circulaire de la S.G. devait quand même être accrochée à l’entrée de la station.
Alors que l’unité des FSI était postée aux alentours du siège de la radio, des dizaines de partisans du «congrès populaire» se sont rassemblés dans le secteur de Bourj Abi Haïdar et ont scandé des slogans hostiles au gouvernement et dénonçant «les atteintes à la liberté d’expression». En dépit de l’ultimatum de l’Etat, la station a continué à émettre des chants patriotiques et des discours de M. Chatila. Une courte interruption survenue vers 13 heures a été attribuée à une panne technique.
De son exil à l’étranger, M. Chatila devait adresser à ses partisans un message prenant vivement à partie le gouvernement et le premier ministre Rafic Hariri, accusant ce dernier de s’appuyer sur «des forces régionales et internationales» afin de réprimer les libertés. «S’ils ferment la radio, c’est eux qui seront perdants, a notamment souligné M. Chatila. La Voix de Beyrouth continuera à se faire entendre par tous les moyens. Nous avons fait face durant notre lutte à divers pouvoirs et forces d’influence. La confrontation est ouverte avec les oppresseurs afin de mener la bataille de la liberté que nous sommes certains de gagner».
Tard en soirée, le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani (de retour de Damas), a conféré avec les responsables de la radio. Auparavant dans la journée, M. Chatila avait souligné qu’il plaçait sa radio à la disposition du mufti de la République et qu’il s’en remettait sur ce plan à cheikh Kabbani. D’ailleurs, à l’issue de la réunion avec le mufti de la République, les responsables de «la Voix de Beyrouth» ont publié, peu après minuit, un communiqué annonçant leur décision de suspendre les émissions.
Le dossier du média relevant du «congrès populaire» a ainsi été clos sans dérapage sécuritaire, contrairement à ce qui s’était produit dimanche lors de l’assaut donné par les FSI aux locaux de la télévision et de la radio du MUI, à Tripoli. Deux partisans du MUI avaient été tués au cours de ce coup de force qui avait suscité une vive tension dans la capitale du Nord. Les obsèques des deux victimes, dimanche soir, avaient été marquées par des échauffourées entre les FSI et de nombreux miliciens en armes qui avaient fait leur apparition dans le secteur d’Abou Samra. Les éléments armés avaient alors ouvert le feu en direction de certains bâtiments publics et avaient agressé des agents des FSI qui se trouvaient à bord de deux jeeps.
Dans la journée d’hier, aucun incident n’a été signalé dans la capitale du Nord mais une tension latente était malgré tout perceptible dans les secteurs contrôlés par les intégristes sunnites (VOIR PAGE 3). Les FSI ont fait circuler des patrouilles dans les principaux quartiers de la ville pendant que le «Conseil de Sécurité» du Liban-Nord était réuni au bureau du mohafez pour suivre de près les développements de la situation. Dans la matinée, des rumeurs persistantes avaient fait état du décès d’un milicien du MUI blessé lors des échauffourées de dimanche soir. Mais cette information n’a pas été confirmée de source fiable.
Au plan judiciaire, les 48 partisans du MUI qui avaient été appréhendés dimanche (dont les deux fils de cheikh Chaabane, Bilal et Mouhib) ont été transférés au tribunal militaire de Beyrouth où le commissaire adjoint du gouvernement auprès du tribunal militaire Khaled Hammoud a entamé leur interrogatoire.
Il reste que l’aspect le plus important de cette affaire se situe essentiellement au niveau politique, dans la mesure où le gouvernement cherche à entreprendre un acte d’autorité en affichant sa ferme détermination à appliquer ses décisions concernant la fermeture des médias audiovisuels illégaux.
Le tout est de savoir si le pouvoir parviendra réellement à appliquer cette politique de fermeté à tous les médias qui continuent d’émettre d’une manière illégale. Le test le plus probant à ce sujet sera incontestablement le sort qui sera réservé à la radio intégriste chiite qui appartient à cheikh Sobhi Toufayli et qui émet toujours dans la Békaa. Il en est de même des médias relevant des mouvances intégristes sunnites dans la région de Saïda.
Parallèlement, l’Etat devra régler le problème d’autres médias audiovisuels de plus grande importance. Le Conseil supérieur chiite et Dar el-Fatwa viennent d’ouvrir ainsi, chacun de son côté, une radio et une télévision qui ne possédent pas de licence. Celles-ci pourraient cependant être classées dans la catégorie des médias religieux qui bénéficient d’un statut spécial (à l’instar de Télé Lumière, relevant de l’Eglise). Le cas des médias audiovisuels (une radio et une télévision) émettant au nom des communautés arméniennes pourrait, par contre, être plus délicat à régler. Enfin, une dizaine de stations FM ne diffusant que des programmes de musique ont recommencé à émettre récemment sans licence. Le gouvernement a, de ce fait, du pain sur la planche et dans ce domaine, il joue son autorité, fut-elle relative.
La radio relevant de Kamal Chatila a cessé d’émettre après l’intervention des FSI... et la médiation du mufti KabbaniTripoli n’était qu’un premier pas. Après la fermeture manu militari, dimanche, de la chaîne de télévision et de la station de radio relevant du «Mouvement de l’unification islamique» (MUI) de cheikh Saïd Chaabane, le tour des autres régions et des...