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Actualités - CHRONOLOGIE

Sommet interrompu syro-égyptien à Alexandrie Assad : Israël responsable des maigres résultats de la tournée d'Albright (photo)

Sommet impromptu syro-égyptien à Alexandrie


Le président Hafez el-Assad a imputé à Benjamin Netanyahu la responsabilité des maigres résultats de la tournée proche-orientale du secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright. Concernant les rapports avec Ankara, qui accuse la Syrie d’abriter des séparatistes kurdes turcs, le chef de l’Etat syrien a estimé que son pays n’avait pas «à faire le gendarme pour la Turquie». M. Assad a tenu ces propos dans le cadre d’une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien Hosni Moubarak, en clôture d’une visite-éclair qu’il venait d’effectuer à Alexandrie.
M. Netanyahu «ferme la porte à tous ceux qui sont concernés par le processus de paix», a déclaré M. Assad. Mme Albright «a fait des déclarations que nous avons écoutées et durant les discussions, ce qu’elle a dit était bon, ce qui prouve qu’elle veut réactiver le processus de paix», a-t-il ajouté.
«La possibilité d’appliquer tout cela est une autre affaire», a-t-il toutefois poursuivi.
M. Assad a dit espérer que les efforts de Mme Albright seront «couronnés de succès» et qu’elle reviendra dans la région «dans un proche avenir». «Elle veut relancer le processus de paix et dit que ce processus doit être effectué sur la base de la conférence de Madrid et telle est également notre position», a-t-il dit.
La conférence de Madrid a lancé le processus de paix en 1991 sur la base du principe de l’échange de la terre contre la paix.
«En tous cas, il s’agissait d’une visite exploratoire, et j’ai l’impression qu’elle veut faire aboutir le processus de paix», a encore déclaré le président syrien.
Faisant état des progrès réalisés dans les négociations syro-israéliennes quand le parti travailliste était au pouvoir, M. Assad a estimé que le gouvernement Netanyahu n’avait «pas le droit d’annuler ce qui a été convenu».
Il faisait allusion au fait que le premier ministre israélien assassiné Yitzhak Rabin avait envisagé un retrait israélien du plateau du Golan, conquis sur la Syrie en 1967 par l’Etat hébreu et annexé en 1981.
«Israël disait dans le passé que les Arabes cherchaient la guerre. Maintenant il s’avère qu’ils tiennent à la paix, alors que les autres (les Israéliens) ne la veulent pas», selon M. Assad.

Pas de sommet

La Syrie, accusée par Ankara d’abriter des séparatistes kurdes turcs, ne peut «faire le gendarme au profit de la Turquie», a affirmé le président syrien, ajoutant toutefois que son pays était prêt à aider la Turquie si ce pays lui dit comment s’y prendre.
Selon le chef de l’Etat syrien, «le terrorisme est un problème interne et chronique en Turquie, qui existait avant même notre arrivée au pouvoir, et personne n’a pu encore le régler7, a-t-il dit.
«Les Turcs affirment que nous appuyons les terroristes, mais il ne peut être demandé à la Syrie de faire le gendarme au profit de la Turquie», a-t-il dit.
«S’ils estiment que nous pouvons les aider, qu’ils nous disent comment. Nous sommes prêts», a-t-il ajouté, précisant que la Syrie avait déjà renforcé les mesures de sécurité à la frontière avec la Turquie.
«Nous ne souhaitons pas qu’un pays voisin de la Syrie soit confronté à des problèmes et à des troubles, nous n’avons aucun intérêt à ce que la terreur règne en Turquie», a encore dit M. Assad.
Pour sa part, M. Moubarak a estimé que «si la violence, les combats et le comportement hostile à la paix se poursuivent, celle-ci sera difficile à atteindre».
«La patience a des limites et j’espère que ceux qui se tiennent contre la paix soient conscients de ce fait», a-t-il ajouté.
En réponse à une question d’un journaliste syrien, le président égyptien a estimé qu’«il n’est pas nécessaire pour le moment de convoquer un sommet arabe» sur le processus de paix.
Prié de dire s’il était en train d’élaborer conjointement avec Assad une initiative pour débloquer le processus de paix, M. Moubarak a répondu: «Aucune initiative n’aboutira face à l’intransigeance israélienne».
Les discussions de MM. Moubarak et Assad ont notamment porté sur les résultats de la récente tournée au Proche-Orient du secrétaire d’Etat américain et sur les relations syro-turques.
Le vice-président Abdel Halim Khaddam et le chef de la diplomatie Farouk al-Chareh participaient à l’entretien côté syrien, alors que le conseiller de M. Moubarak, M. Oussama Baz, et le ministre des Affaires étrangères Amr Moussa y assistaient côté égyptien.
M. Moubarak avait déclaré mardi avoir été rassuré par son homologue turc Suleyman Demirel, lors d’un entretien à Alexandrie, sur le caractère pacifique des manœuvres navales turques avec Israël et les Etats-Unis, prévues en novembre en Méditerranée, et que celles-ci «n’étaient dirigées contre aucun pays arabe».
Le chef de l’Etat égyptien avait ajouté qu’il allait évoquer avec M. Assad les relations tendues entre Damas et Ankara.
Outre la coopération militaire israélo-turque, la Syrie et la Turquie sont en désaccord sur deux autres dossiers principaux, la question kurde et celle de l’eau.
Sommet impromptu syro-égyptien à AlexandrieLe président Hafez el-Assad a imputé à Benjamin Netanyahu la responsabilité des maigres résultats de la tournée proche-orientale du secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright. Concernant les rapports avec Ankara, qui accuse la Syrie d’abriter des séparatistes kurdes turcs, le chef de l’Etat syrien a estimé que son pays...