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Actualités - CHRONOLOGIE

La Sardaigne malade des enlèvements

Silvia Melis, une jeune mère de 27 ans enlevée en Sardaigne, va entrer dans son huitième mois de séquestration dans l’indifférence quasi générale sans qu’aucune solution pour sa libération ne semble se dessiner.
Silvia a été kidnappée le 19 février dernier dans sa voiture, alors qu’elle rentrait chez elle à Totoli, dans la région de Nuoro (centre de la Sardaigne), avec son fils Luca, âgé de 5 ans, qui dormait à l’arrière du véhicule.
Selon les enquêteurs, Silvia se trouverait toujours en Sardaigne, dont l’intérieur montagneux et sauvage recèle de multiples caches.
Le père de Silvia, Tito Melis, ingénieur aisé, s’est dit prêt et en mesure de payer la rançon estimée à au moins un milliard de lires (environ 590.000 dollars) mais il en est empêché par la justice italienne.
En vertu d’une loi de 1991, les biens des familles victimes d’un enlèvement sont systématiquement bloqués. M. Melis a vu son budget mensuel réduit à 5 millions de lires (près de 3.000 USD) par la justice et en juillet il n’a pu encaisser un chèque de 7 millions de lires (4.100 USD), régulièrement délivré à titre professionnel.
Pour lui, cette situation où il est pris en étau entre les exigences des ravisseurs et celles des enquêteurs est «infernale».
L’ingénieur a récemment multiplié les appels auprès des différents groupes parlementaires et des autorités italiennes pour leur faire part de sa «souffrance» et les inviter à revenir sur la loi.
«Je n’ai reçu que des messages de solidarité, notamment du président de la Chambre des députés, Luciano Violante (PDS, ex-communiste) et du dirigeant d’Alliance nationale (AN, post-fasciste), Gianfranco Fini, mais cela ne suffit pas», a-t-il déclaré.
De son côté, la Coordination nationale des familles d’anciens séquestrés regroupant quelque 250 familles, a écrit aux ministres de l’Intérieur et de la Justice ainsi qu’au procureur national anti-mafia, Luigi Vigna, pour demander une révision de cette loi. Ce texte, selon l’association, «transforme l’otage en appât et incite les familles à ne pas dénoncer les séquestrations».
Mais les autorités maintiennent leurs positions. «Bloquer le paiement des rançons contribue à réduire ce genre de crimes et ne menace en rien la vie des otages», affirme Luigi Vigna. «De toute façon, payer signifie alimenter un circuit criminel qui sera amené à gérer d’autres enlèvements ou des trafics illégaux comme celui de la drogue», a-t-il ajouté.

Anonima Sarda

Début septembre, le père de Silvia avait lancé à la télévision publique italienne un appel désespéré aux ravisseurs, leur indiquant qu’il faisait tout pour répondre à leur demande. D’une voix brisée, il s’était ensuite adressé à sa fille pour lui dire combien elle manquait à la famille et surtout à son petit garçon.
Depuis le début des années 90, les enlèvements, qui touchent essentiellement les régions rurales de la Sardaigne et de la Calabre (sud d’Italie), où règne une très forte loi du silence, sont en diminution.(AFP
Silvia Melis, une jeune mère de 27 ans enlevée en Sardaigne, va entrer dans son huitième mois de séquestration dans l’indifférence quasi générale sans qu’aucune solution pour sa libération ne semble se dessiner.Silvia a été kidnappée le 19 février dernier dans sa voiture, alors qu’elle rentrait chez elle à Totoli, dans la région de Nuoro (centre de la Sardaigne),...