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Actualités - CHRONOLOGIE

Compotes et conserves pour l'hiver bulgare

Les Bulgares redoutent déjà l’hiver et 87% des habitants des grandes villes préparent conserves et compotes pour supporter le froid qui s’annonce particulièrement dur après les mesures d’austérité du gouvernement.
Selon l’institut Gallup, les ménages bulgares ont préparé l’an dernier 400 millions de bocaux de conserves — légumes, compotes et viande —, pour une population globale de 8,4 millions d’habitants. L’institut de sondages bulgare MBMD ajoute que 87% des habitants des grandes villes préparent des conserves cet automne.
Après avoir engrangé 300 pots de compotes de poires, cerises et pêches, ainsi que de la confiture de prunes, une centaine de bocaux de cornichons et autant de conserves de tomates, la famille Christov n’a plus qu’à préparer des conserves de poivrons, de légumes macérés dans le vinaigre, et de choucroute pour en avoir fini avec la préparation des stocks d’hiver.
Les Christov habitent à Sofia, travaillent tous les deux et ont deux enfants qu’ils n’arriveraient jamais à nourrir avec leur seuls deux salaires.
Les parents de M. Christov ont cultivé dans leur village tous ces fruits et légumes et ils élèvent du bétail sur lequel comptent les Christov pour recevoir des œufs et de la viande.
Selon la Fédération des consommateurs, il faut l’équivalent de 199 dollars pour nourrir chaque mois une famille de quatre personnes, alors que le salaire moyen se chiffre à 97 dollars.
Les citadins, qui n’ont pas de famille à la campagne, n’en préparent pas moins des conserves et achètent fruits, légumes et sucre en grandes quantités pour les faire bouillir dans des bocaux sur un réchaud ou même parfois sur un feu de fortune, au pied de leur immeuble.
Cette occupation traditionnelle en prévision de l’hiver a pris des proportions démesurées avec l’aggravation de la crise. La plupart des intellectuels ne font plus exception et seules les familles aisées disposent d’un congélateur qu’elles remplissent dès l’automne car les légumes et la viande coûtent moins cher maintenant qu’en hiver.
Les Bulgares fabriquent fréquemment leur propre fromage dont le prix a augmenté de 49% pour le seul mois d’août. Le yaourt aussi est fabriqué à domicile: il suffit de verser un peu de yaourt dans du lait tiède qu’on garde dans des couvertures pendant quelques heures.
Cette grande préparation de l’hiver s’accompagne du refus massif par la population du chauffage central, dont les prix ont quadruplé par rapport à l’hiver dernier.
Dix-neuf pour cent des habitants des deux plus grandes villes — Sofia et Plovdiv — ont déjà renoncé au chauffage central, 12% comptent bientôt y renoncer et 38% envisagent de ne chauffer que certaines pièces de leur appartement, selon un sondage de l’agence sociologique Fact.
Après la catastrophe économique de l’hiver dernier — où l’inflation avait atteint 243% pour le seul mois de février —, un directoire financier a rattaché la devise bulgare, le lev, au Deutchemark à un cours de 1.000 leva pour 1 DM depuis le 1er juillet.
Toutefois, les prix ne cessent d’augmenter alors que la hausse des salaires et des retraites est sévèrement contrôlée. (AFP)
Les Bulgares redoutent déjà l’hiver et 87% des habitants des grandes villes préparent conserves et compotes pour supporter le froid qui s’annonce particulièrement dur après les mesures d’austérité du gouvernement.Selon l’institut Gallup, les ménages bulgares ont préparé l’an dernier 400 millions de bocaux de conserves — légumes, compotes et viande —, pour une...