Pour Dasa Sasic Silovic, membre de l’ONU et participant à la conférence «Réseaux de femmes Est-Ouest, an 2000», qui s’achève mercredi, «le statut des femmes s’est considérablement dégradé depuis la chute du communisme», en Europe centrale. Mme Silovic a cependant reconnu qu’il ne s’agit pas là de remettre en cause la transition vers la démocratie.
«La privatisation et les nouvelles politiques sociales et économiques, souvent abruptes et mal appropriées, ont causé du tort aux couches les plus vulnérables de la société , et notamment aux femmes», estime-t-elle.
En République tchèque, en Slovaquie et en Hongrie, pays qui faisaient l’objet de cette conférence, des acquis tels que l’accès à l’éducation, à la protection sociale et le droit au logement, ont été remis en question après 1989.
La «femme-travailleur», dont le rôle était exalté, reçoit moins de prestations sociales et le système de quotas pour les femmes, à l’université, au Parlement et dans le parti, a vécu.
Chômeuses
Actuellement, les femmes d’Europe centrale sont payées en moyenne 25% moins bien que les hommes, à travail égal, a indiqué Mme Silovic.
Selon l’Association des femmes hongroises, citée par Marta Szigert-Bonifert, de l’«European Forum for Democracy and Solidarity», le revenu moyen d’une Hongroise s’élevait en 1993 à 150 dollars, celui d’un homme à 180 dollars.
Les femmes sont également plus touchées par le chômage que les hommes, a constaté Mme Silovic. Leur taux d’activité en Hongrie était de 72,2% en 1995, alors qu’il s’élevait à 82,8% en 1992.
En République tchèque, si le taux de chômage est équivalent pour les deux sexes, les femmes ont plus souvent que les hommes des contrats à durée déterminée et leur salaire minimum n’est par respecté, a constaté Mme Silovic.
«En ce qui concerne la place des femmes à de hautes fonctions politiques, on note une chute significative de leur nombre depuis 1989, particulièrement en ce qui concerne les parlements nationaux», a noté Mme Silovic.
Sous l’ère communiste, le système des quotas plaçait à 30% le nombre de députés femmes, alors qu’elles ne représentent plus actuellement que 10%, a indiqué l’une des responsables du Parti social-démocrate tchèque (CSSD, opposition), Jana Volfova.
Dans ces trois pays, les femmes indiquent souvent ne pas pouvoir s’engager politiquement parce qu’elles sont confrontées à des conditions économiques difficiles, a-t-elle ajouté. Ainsi, 84,3% des femmes slovaques se considèrent trop surmenées pour jouer un rôle politique important. (AFP)
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