Il a poursuivi hier sa visite à Teheran Berry rejette la création de nouveaux impôts et les projets d'emprunt

A Téhéran, où il se trouve actuellement en visite officielle, le président de l’Assemblée nationale, M. Nabih Berry, a rejeté le projet du gouvernement libanais de contracter de nouveaux emprunts. «Je suis aussi contre la création de nouveaux impôts et de nouvelles taxes», a-t-il ajouté.

M. Berry a tenu ces propos à l’issue d’un long entretien avec le président Mohammad Khatami. Le chef de l’Etat iranien s’est notamment félicité du «pluralisme confessionnel et intellectuel» qui caractérise le Liban, et de «la résistance des Libanais contre les agressions israéliennes», déplorant toutefois que ce pays soit seul à payer le prix de la lutte contre l’Etat hébreu.

Unité arabe et
musulmane
autant qu’unité
libanaise

D’autre part, rendant un vibrant hommage à l’imam Moussa Sadr dans sa conception «d’un Liban uni et multiconfessionnel» en particulier, M. Khatami a déclaré: «L’Iran adopte la vision de l’imam Sadr et souhaite un Liban prospère».
«Les chiites ne sont pas les seuls à combattre l’ennemi au Liban et la résistance concerne toutes les parties libanaises», a-t-il dit, avant de poursuivre: «L’unité de la nation arabe et musulmane compte autant que l’unité du Liban et nous souhaitons déployer des efforts communs en vue de consolider l’entente avec la Syrie et le Liban».
Le chef de l’Etat iranien devait par ailleurs presser Qatar d’annuler la conférence économique régionale prévue en novembre prochain à Doha avec la participation d’Israël, estimant qu’elle divisait les musulmans.
«Les ennemis de l’islam cherchent à diviser les pays arabes et islamiques au profit des sionistes et la conférence de Doha est l’exemple même d’une telle division», a-t-il affirmé, avant d’ajouter: «Nous espérons que le gouvernement qatariote réalisera la gravité de la situation et annulera la conférence».

Une insulte aux
Palestiniens et aux autres
peuples de la région

Le président Khatami a dénoncé en outre les manœuvres militaires israélo-turco-américaines, prévues en novembre dans l’est de la Méditerranée. «Cet exercice constitue non seulement une insulte aux Palestiniens et aux autres peuples de la région, mais également une menace pour la paix et la stabilité» régionales, a-t-il dit avant d’appeler les pays arabes à soutenir la résistance libanaise à l’occupation israélienne pour «la renforcer et consolider son unité».
Enfin, le président iranien s’est déclaré tout «disposé à renforcer les relations politiques, économiques et culturelles avec l’Etat et le peuple libanais frère».
Le chef du législatif libanais avait fait état auparavant de «certains indices de l’amélioration des relations arabo-iraniennes» après l’élection de M. Khatami à la tête de l’Iran. Il avait en outre accusé Israël de «détruire l’infrastructure du Liban à mesure que la reconstruction du pays progresse». Au cours de son entretien avec le président iranien, M. Berry a indiqué que le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu «tente sans cesse de dissocier les volets libanais et syrien, avec la collaboration des Etats-Unis».
Le président de l’Assemblée devait ensuite rencontrer pour la deuxième fois en 48 heures son homologue iranien, M. Ali-Akbar Nategh-Nouri avant de se rendre plus tard, dans l’après-midi, à Machad pour s’y entretenir avec l’ancien président iranien, l’ayatollah Ali Akbar Hachémi-Rafsandjani.