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Actualités - CHRONOLOGIE

Netanyahu critique mais finit par laisser faire Coup de force des colons à Jérusalem-est (photos)

Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a critiqué hier l’occupation par des colons juifs d’une maison au cœur de Jérusalem-Est , mais il n’a annoncé aucune mesure contre ce coup de force. Le fait accompli, mené sous le couvert de la nuit par une quinzaine de colons de l’extrême-droite religieuse, est survenu au moment même où les relations d’Israël avec les Palestiniens commençaient à se dégeler quelque peu.

L’opération a été dénoncée par l’Autorité palestinienne, qui a mis en garde contre les risques d’une explosion de violence. Arafat a qualifié le procédé de «sérieuse violation de ce qui a été conclu», et l’émissaire européen au Proche-Orient Angel Moratinos a dénoncé une «provocation» des colons.
M. Netanyahu avait déploré dans la matinée l’action des colons, qui ont pris possession d’une maison du quartier de Ras el-Amoud, à peuplement jusqu’alors exclusivement palestinien, sur un versant du Mont des Oliviers.
«Nous pensons que ce qui est train de se passer à Ras el-Amoud n’est pas bon pour Jérusalem, pas bon pour l’Etat d’Israël», a déclaré M. Netanyahu en soulignant que c’était au gouvernement de décider de la politique à suivre.
Le porte-parole du premier ministre a cependant affirmé que les forces de l’ordre n’allaient pas évacuer des colons qui, selon lui, se sont installés «légalement» au regard de la loi israélienne.
M. Netanyahu avait pourtant mis son veto dimanche à un projet de construction d’une nouvelle colonie à Ras el-Amoud, en invoquant des raisons de sécurité.
L’opération menée par des militants de l’extrême-droite religieuse a immédiatement suivi l’annonce par M. Netanyahu de quelques gestes d’apaisement en direction des Palestiniens, dimanche soir, avec la levée partielle de sanctions économiques.
Israéliens et Palestiniens viennent d’accepter de reprendre langue, avant la fin du mois aux Etats-Unis, sur l’insistance du secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright qui achevait lundi une tournée au Proche-Orient.
«Il est inadmissible que chaque fois qu’un pas est fait pour relancer le processus de paix, des choses pareilles se produisent», a plaidé le ministre israélien des Affaires étrangères David Lévy.
«Une action pareille est susceptible d’accroître sérieusement la tension», a renchéri le ministre de la Défense Yitzhak Mordehaï.
Mais le porte-parole de M. Netanyahu, M. David Bar-Illan, a affirmé que les colons «ont occupé une maison achetée en toute légalité et le gouvernement ne peut ordonner à la police de les évacuer de force».
Côté palestinien, le porte-parole du président Yasser Arafat, M. Marouane Kanafani, a averti que l’opération «provocante et dangereuse» menée par les colons «conduira à une détérioration de la situation».
«Nous mettons en garde contre la violence et la tension qui vont s’accroître en raison de cette opération illégale», a-t-il dit.
Des dizaines de policiers et gardes-frontières se sont déployés sur les lieux lundi, après quelques échauffourées nocturnes entre les colons et la population locale.
Les colons affirment avoir loué la maison à un millionnaire juif américain, Irving Moskowitz, qui est connu pour être un financier de l’extrême-droite religieuse israélienne. Il l’aurait achetée à un Palestinien mais les résidents du quartier affirment que la transaction était frauduleuse.
L’émissaire européen au Proche-Orient Miguel Angel Moratinos, qui se trouvait à Jérusalem, a dénoncé la «provocation» des colons.
L’opposition de gauche en Israël a appelé à l’évacuation des occupants. Le député du parti Meretz, Yossi Sarid, a préconisé que la police «jette ces charognards dehors» pour éviter de nouveaux attentats anti-israéliens.
«Le sang versé retombera sur la tête du gouvernement», a-t-il prévenu.
L’armée et les forces de sécurité ont été placées en état d’alerte, selon des sources de sécurité.
Selon la radio de l’armée, de hauts responsables gouvernementaux avaient été informés à l’avance du projet des colons et auraient pu l’empêcher s’ils l’avaient voulu.

Manifestation à Hébron

Par ailleurs, des colons juifs ont bloqué hier avec une dizaine de voitures une rue du centre de Hébron pour manifester leur opposition à un projet de la rouvrir à la circulation des Palestiniens.
La police israélienne a fini par dégager les voitures à l’aide de dépanneuses dans la rue Chouhada (rue des Martyrs).
Les colons s’opposent à la rénovation de cette rue, qui relie la partie de la ville restée sous occupation israélienne, où ils vivent, au reste de Hébron, passée sous le contrôle de l’Autorité palestinienne.
La municipalité, avec l’aide financière des Etats-Unis, travaille à élargir la rue et à améliorer son système d’égoûts et son éclairage, dans la perspective de sa réouverture à la circulation des voitures des Palestiniens.
La rue Chouhada a été fermée par Israël à la suite du massacre en février 1994 de 29 Palestiniens par un colon juif extrémiste.
Elle a déjà été partiellement rouverte en vertu d’un accord signé en janvier dernier par Israël et l’OLP sur un retrait militaire partiel israélien.
Les colons veulent pouvoir être les seuls à continuer à emprunter cette voie car ils estiment que des Palestiniens pourraient l’utiliser pour les attaquer.
«C’est la seule rue que nous pouvons emprunter alors que les Arabes disposent de cent autres rues pour circuler sans passer à proximité des bâtiments où nous habitons», a affirmé un porte-parole des colons, Noam Arnon. (AFP)
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a critiqué hier l’occupation par des colons juifs d’une maison au cœur de Jérusalem-Est , mais il n’a annoncé aucune mesure contre ce coup de force. Le fait accompli, mené sous le couvert de la nuit par une quinzaine de colons de l’extrême-droite religieuse, est survenu au moment même où les relations d’Israël avec...