Le chef de l'état a clôturé hier sa tournée au Brésil Le projet de loi sur la naturalisation des émigrés sera soumis dans un mois au parlement, promet Hraoui

Après avoir parcouru six capitales d’Etats du Brésil en dix jours, le président Elias Hraoui a conclu hier soir, à Fortaleza (nord-est), sa visite officielle dans ce pays où vit la communauté libanaise la plus nombreuse du monde. Au cours de l’avant-dernière étape de son voyage, le chef de l’Etat a promis que le projet de loi restituant la nationalité libanaise aux émigrés libanais du Brésil sera soumis dans un mois au Parlement.
M. Hraoui est arrivé à 14h45 (20h45 heure de Beyrouth) à Fortaleza, capitale de l’Etat de Ceara, où il s’est entretenu avec son gouverneur, M. Tasso Jreissati, originaire, comme le chef de l’Etat, de Zahlé. Le président de la République devait également rencontrer les émigrés libanais de Ceara. Il a quitté le Brésil à minuit (5h heure de Beyrouth) au terme du dîner que M. Jreissati a offert en son honneur et en celui de la délégation officielle qui l’accompagne.
Avant de se rendre à Fortaleza, le chef de l’Etat s’est adressé à 2500 émigrés libanais de Foz Do Iguaçu, avant-dernière étape de son périple brésilien, accusant Israël de promouvoir le fanatisme au Moyen-Orient «pour provoquer des problèmes dans une région qu’elle veut diviser en mini-Etats racistes et la garder sous sa coupe».

«La guerre des autres»

Le président Hraoui a réaffirmé que la guerre au Liban était «celle des autres sur le territoire libanais». «S’il s’agissait d’une guerre civile ou religieuse, elle n’aurait pas pris fin sur décision de votre président de la République», a-t-il dit. Il a souligné qu’il n’est pas venu au Brésil et notamment à Foz Do Iguaçu, connue pour ses chutes d’eau, «en tant que touriste mais pour revendiquer les droits des Libanais parmi vous».
Il s’est de nouveau prononcé en faveur de la restitution de la nationalité libanaise aux Brésiliens d’origine libanaise, assurant qu’un projet de loi en ce sens sera soumis dans un mois «au plus tard» au Parlement.
M. Hraoui s’est exprimé devant les émigrés libanais au cours du dîner offert en son honneur par la colonie libanaise de l’Etat de Parana.
Rappelons que partout où le président Hraoui s’est rendu au Brésil, la colonie libanaise lui a réservé un accueil chaleureux. Mais selon l’AFP, la presse locale ne s’est pas intéressée outre mesure à cette visite, la première d’un président libanais au Brésil depuis plus de trente ans.
Selon un diplomate brésilien cité par l’AFP, «la visite n’a pas fait autant de bruit que prévu, peut-être en raison de l’agenda du président brésilien qui célébrait, la même semaine, la fête nationale du Brésil pour laquelle il avait invité le président du Portugal, M. Jorge Branco Sampaio».
Le fait que la presse brésilienne a le plus relayé a été la rencontre entre le président Hraoui et son «quasi-compatriote» Paulo Maluf, ex-maire de Sao Paulo et ex-candidat par deux fois aux élections présidentielles du Brésil.
Accusé de détournements de fonds et de vente illégale de titres publics au cours de son mandat, Paulo Maluf, note l’AFP, a profité de la présence du chef de l’Etat pour tenter de redorer son image, «chose que le gouvernement brésilien tentait d’éviter», selon des sources proches de la présidence à Brasilia.
Paulo Maluf est allé jusqu’à annoncer sa candidature au gouvernement de l’Etat de Sao Paulo, l’année prochaine, lors d’un petit déjeuner organisé pour la presse en la présence de M. Hraoui.
Selon des sources diplomatiques libanaises à Brasilia, le président Hraoui n’a pas beaucoup apprécié.
Pour les autorités de Brasilia, «la visite de M. Hraoui a été une visite diplomatique importante pour le maintien des relations entre les deux pays», mais des sources officielles soulignent qu’elle ne fait que conclure «le cycle de visites de la troïka libanaise».