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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Estimant que le secrétaire d'état US doit inclure Beyrouth dans sa tournée régionale Harb, le RPR et le RN déplorent l'absence du Liban des trois pôles du pouvoir

Estimant que le secrétaire d’État U.S. doit
inclure Beyrouth dans sa tournée régionale

Bien plus que la tournée régionale du secrétaire d’Etat américain, Mme Madeleine Albright, c’est l’absence des pôles du pouvoir du pays en cette étape que d’aucuns juge déterminante pour l’avenir des négociations de paix, qui focalise l’attention de nombreux cercles politiques. Députés ou courants de l’opposition ont mis l’accent sur ce point précis, tout en souhaitant que la visite de Mme Albright contribue à remettre les pourparlers de paix sur les rails et que le secrétaire d’Etat américain tienne compte de la souveraineté du Liban.

Ce sont notamment le député Boutros Harb, le Rassemblement pour la République et le Rassemblement national qui se sont insurgés contre l’absence des chefs de l’Etat, du Parlement et du gouvernement du Liban au moment où Mme Albright effectue sa première tournée dans la région. «Rien ne justifie cette absence», a estimé M. Harb. «Nous nous étonnons de cette absence», a indiqué le RPR. «Nous regrettons que les gens du pouvoir se dérobent de la sorte à leurs responsabilités», a fait remarquer le Rassemblement national.
Dans une déclaration hier, M. Harb a estimé que le principal but de la tournée de Mme Albright est «d’aider au maximum Israël pour lui permettre de faire face à la prochaine étape». Mettant l’accent sur l’importance d’une reprise du dialogue en vue d’une paix «juste, globale et durable», le député de Batroun a considéré que les développements qui s’accélèrent dans la région «prouvent que le processus de paix ne peut pas rester bloqué».
Il a exprimé le souhait que l’administration américaine prenne conscience de cette situation et que Mme Albright inclut le Liban dans sa visite pour «débattre avec les dirigeants du pays de la situation au Moyen-Orient». Selon lui, la visite du secrétaire d’Etat américain au Liban «se justifie par le débat soulevé actuellement autour de la présence de l’armée israélienne au Liban-Sud et de la forme que prendrait un éventuel retrait».
M. Harb a rappelé que c’est le Liban-Sud qui reste le point chaud de la région, précisant que tout dialogue autour de ce qui se passe dans cette partie du pays «ne peut pas avoir lieu en l’absence du Liban et sans le consulter. D’autant, a-t-il ajouté, qu’on a fait de son peuple une matière politique à utiliser dans le cadre du conflit arabo-israélien et de sa terre une scène à travers laquelle on fait passer des messages politiques ou de sécurité».
Aussi, M. Harb a considéré que le fait que Washington ait, au départ, exclu le Liban de la tournée régionale de Mme Albright signifie qu’«on ne tient pas compte de l’avis des Libanais, même en ce qui concerne directement l’intérêt, l’avenir, la souveraineté du pays et la libération de son territoire de l’occupation israélienne».
Dans le même temps, le député de Batroun a déploré l’absence des trois pôles du pouvoir et du chef de la diplomatie «en des moments aussi importants, même si le chef du gouvernement (qui s’est rendu hier à Paris) a annoncé sa disposition à regagner Beyrouth, ce qui est en contradiction avec le concept scientifique des relations diplomatiques dans le monde». «C’est le Liban qui a besoin de la visite de Mme Albright et non le contraire», a-t-il ajouté, estimant que l’absence des responsables offrira à Mme Albright un prétexte pour ne pas venir au Liban.
Quant au Rassemblement pour la République, qui a tenu dans la matinée une réunion sous la présidence de M. Albert Moukheiber, il a exprimé son étonnement devant cette absence, «comme si les trois dirigeants n’étaient pas concernés par les efforts fournis en vue de relancer le dialogue de paix ou comme s’ils avaient mandaté d’autres de s’exprimer au nom du Liban».
Après s’être félicité de la tournée régionale du secrétaire d’Etat américain, le RPR a exprimé le souhait qu’elle visite le Liban et «prenne connaissance du point de vue de l’opposition concernant tout ce qui se passe dans le pays». Le Rassemblement a ensuite souligné que «les institutions libanaises et la politique étrangère du pays sont hypothéquées» que «l’indépendance et la souveraineté libanaise sont marginalisées» et que la partie des «pourparlers de paix qui concernent le Liban est hypothéquée par autrui». «Le Rassemblement exhorte Mme Albright d’œuvrer pour mettre fin à l’occupation israélienne au Liban-Sud, et ensuite à la présence syrienne sur le territoire libanais. Il l’invite aussi à aider le peuple libanais à pouvoir exercer de nouveau ses libertés et à jouir de ses droits à la souveraineté, à l’indépendance et à la liberté de décision», a encore précisé le RPR dans son communiqué.
La Rassemblement national (formé du PNL, du courant aouniste, de l’opposition Kataëb conduite par M. Elie Karamé, de M. Pierre Amine Gemayel et de plusieurs autres personnalités indépendantes) a pour sa part vivement déploré l’absence des pôles du pouvoir du pays, avant d’exhorter Mme Albright à «prendre en considération la position de la majorité du peuple libanais qui rejette l’implication des gens du pouvoir dans la marginalisation du rôle du Liban et dans l’abandon du principe fondamental de souveraineté sous prétexte de l’unité de destin (en allusion à la concomitance du volet libano-syrien des négociations de paix avec Israël) et d’autres slogans qui signifient en définitive la suppression de l’entité libanaise pour en faire un Etat satellite».
Le Rassemblement national qui a tenu sa réunion hebdomadaire sous la présidence de M. Dory Chamoun, a réaffirmé son attachement à une paix juste et globale «qui consacre les droits des Etats de la région sur base des principes de l’indépendance, de la souveraineté et du droit à l’auto-détermination».
Estimant que le secrétaire d’État U.S. doit inclure Beyrouth dans sa tournée régionaleBien plus que la tournée régionale du secrétaire d’Etat américain, Mme Madeleine Albright, c’est l’absence des pôles du pouvoir du pays en cette étape que d’aucuns juge déterminante pour l’avenir des négociations de paix, qui focalise l’attention de nombreux cercles...