Berry évoque à Bucarest les possibilités d'investissements

Le président de la Chambre, M. Nabih Berry, a entrepris hier ses contacts avec les responsables roumains, au lendemain de son arrivée à Bucarest pour une visite officielle. Le chef du Législatif a eu d’abord un entretien avec son homologue roumain, suivi d’une rencontre avec le premier ministre et de réunions de travail avec les présidents des commissions parlementaires.
Les entretiens entre M. Berry et les responsables roumains ont notamment porté sur les relations bilatérales dans le domaine commercial, sur certains accords qui tardent à être exécutés ainsi que sur la situation régionale.
A son arrivée à l’aéroport d’Otopeni, avant-hier dimanche, M. Berry avait déclaré qu’il était prêt à s’impliquer personnellement pour faire réussir certains accords signés entre les deux pays et «dont le démarrage se fait encore attendre».
Effectivement, cette question a été directement abordée lors de la première réunion de travail tenue par le président de la Chambre avec son homologue roumain, en présence des membres des deux délégations.
Le chef du Législatif roumain a commencé par faire l’historique des relations entre le Liban et la Roumanie, qui remontent au temps du régime communiste, déclarant que son pays, «malgré des moyens modestes, est prêt à participer à la reconstruction du Liban».
«La Roumanie passe actuellement par une phase de profondes réformes économiques et pour cela, nous entendons développer nos relations avec tous les pays, à commencer par le Liban, qui reste pour nous un partenaire sûr et fiable. Les investisseurs libanais sont toujours les bienvenus en Roumanie».
M. Berry, après avoir remercié les autorités roumaines pour l’invitation qu’elles lui ont adressée et la Roumanie pour son attitude politique en faveur du Liban, a exprimé «son étonnement devant le niveau modeste des relations commerciales libano-roumaines».
Le président de la Chambre a insisté auprès de son collègue roumain sur «le rôle que les Libanais peuvent jouer dans la consolidation de la nouvelle démocratie roumaine à travers les investissements qu’ils peuvent opérer, notamment dans les domaines pétroliers et bancaires». Il a exprimé son souhait de «voir un véritable partenariat s’établir entre les deux pays», promettant d’intervenir auprès des investisseurs libanais «afin de les pousser à créer un partenariat tripartite entre le Liban, l’Afrique et la Roumanie».

Les accords
libano-roumains

Ces questions économiques ont été soulevées lors de la rencontre de M. Berry avec le premier ministre roumain, qui a fait devant ses hôtes libanais «un exposé exhaustif sur la nature des réformes économiques actuellement en cours en Roumanie, sur les difficultés que son pays rencontre dans son passage de l’économie dirigée à l’économie de marché» ainsi que «sur les efforts qu’il poursuit afin de juguler l’inflation et réduire le déficit budgétaire».
«J’ai voulu vous entretenir de tous ces détails, a-t-il dit à M. Berry et aux autres membres de la délégation qui l’accompagnent, afin de vous prouver que les possibilités d’investir dans notre pays sont sérieuses que ce soit directement ou à travers les marchés financiers. De toute façon les investisseurs libanais seront toujours les bienvenus et je tiens à les informer que nos lois ont été réformées afin de garantir tous les investissements».
Le premier ministre roumain a annoncé à ses visiteurs libanais que «le domaine bancaire en voie de privatisation est censé constituer un domaine privilégié pour les investisseurs étrangers, d’autant plus que les nouvelles lois roumaines autorisent la participation à ces banques jusqu’à hauteur de 90% du capital».
«Nous avons conclu avec le Liban plusieurs accords prévoyant notamment la construction de 10.000 appartements, et d’un port ainsi qu’une série de projets d’infrastructure. Ces projets ont accusé quelque retard et il serait bon qu’ils démarrent enfin», a-t-il conclu.
A la suite de cet exposé les deux responsables ont tenu une réunion à huis clos.
M. Berry a exposé à son homologue et au président du Conseil roumains les difficultés rencontrées dans le processus de paix, bloqué depuis des mois en raison de l’intransigeance israélienne qui rend l’atmosphère régionale explosive.
Il a souligné par la même occasion la détermination du Liban à libérer le territoire national, conformément aux dispositions des résolutions onusiennes.
A midi, M. Berry a été l’hôte à déjeuner du ministre d’Etat aux Affaires étrangères et dans l’après-midi, il a rencontré les présidents des commissions parlementaires.
Après sa visite en Roumanie, M. Berry se rendra en Arménie et en Iran.