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Actualités - DISCOURS

Au cours d'une rencontre avec l'Association des industriels Hariri : l'imposition de nouvelles taxes est inévitable à court terme (photo)

Le premier ministre Rafic Hariri a réaffirmé que son gouvernement est déterminé à respecter ses engagements en vue de soutenir l’industrie locale, «mais cela prendra un peu de temps», a-t-il précisé. Prenant la parole au cours d’une rencontre, samedi, avec les membres du conseil d’administration de l’Association des industriels, M. Hariri a, d’autre part, souligné que l’imposition de nouvelles taxes est inévitable afin de réduire le déficit budgétaire et de financer le retour des déplacés ainsi que la dette de l’Etat envers les hôpitaux privés.
Au début de la rencontre, qui a eu lieu en présence du ministre de l’Industrie, M. Nadim Salem, le président de l’Association des industriels, M. Jacques Sarraf, a rappelé les principales doléances des industriels, soulignant que le gouvernement est en mesure d’adopter sur ce plan une série de mesures, dont notamment la mise en place de l’institut de garantie des crédits pour les petites et moyennes entreprises, la création d’un organisme semi-public pour la promotion des exportations, l’exemption des matières premières de toute taxe douanière, et l’allégement des formalités administratives pour l’obtention de crédits industriels.
Après avoir souligné que certains milieux industriels s’interrogent sur la volonté réelle du gouvernement de soutenir l’industrie locale et de respecter ses engagements sur ce plan, M. Sarraf a mis l’accent sur la nécessité de mettre en application les recommandations adoptées à l’issue du séminaire qui avait groupé à la fin du mois de juillet le premier ministre et les dirigeants des organismes économiques. Ces recommandations, approuvées sur base d’un document de travail présenté par le ministre de l’Industrie Nadim Salem, définissaient les principales mesures qui devraient être prises afin de développer l’industrie libanaise.
Abordant, par ailleurs, la conjoncture économique dans le pays, M. Sarraf a indiqué que les exportations industrielles ont diminué au cours du premier semestre de l’année en cours après avoir enregistré une nette hausse ces trois dernières années. «En tant qu’industriels, a notamment déclaré M. Sarraf, nous tenons à poursuivre nos investissements, à accroître la production, et à jouer un rôle central dans l’entreprise de développement et de reconstruction en dépit du marasme actuel et d’une conjoncture financière peu favorable à l’industrie et aux investissements envisagés par les industriels».
En conclusion, M. Sarraf a affirmé que les industriels sont «au premier rang» de ceux qui font face aux difficultés économiques et financières actuelles.

Les promesses
de Hariri

Prenant à son tour la parole, M. Hariri a souligné que le gouvernement est déterminé à «soutenir l’industrie libanaise et à assurer tous les besoins nécessaires afin de développer la production industrielle locale». «Notre option concernant l’appui au secteur industriel est irrévocable, a affirmé le premier ministre. Vous ne devez pas vous laisser entraîner par les déclarations qui fusent çà et là. Nous irons jusqu’au bout dans nos engagements, mais cela nécessitera du temps».
Après avoir invité le secteur privé à jouer un rôle actif dans le développement de l’industrie, M. Hariri a déclaré que «la Syrie constitue l’espace vital du Liban». «Mais les relations économiques ne sont pas encore aussi développées que les relations politiques et sécuritaires», a précisé le premier ministre. «Au cours de nos dernières discussions avec les frères syriens, a poursuivi M. Hariri, il a été convenu que les taxes douanières qui seront imposées aux produits libanais introduits en Syrie seront équivalentes aux taxes imposées aux produits syriens introduits au Liban. En d’autres termes, il faudrait soit abolir ces taxes, soit imposer les marchandises d’une manière équivalente de part et d’autre. Je pense qu’il s’agit là d’une ancienne revendication des industriels libanais. Les mesures adéquates seront prises afin d’aboutir à un accord sur ce plan».
Evoquant, en outre, le projet d’emprunt d’un milliard de dollars qu’il a soumis en Conseil des ministres afin de financer le retour des déplacés et l’exécution de divers projets de développement, M. Hariri a déclaré: «J’ai proposé l’augmentation des taxes sur l’essence et sur les produits importés, tout en exemptant des taxes douanières les matières premières utilisées dans l’industrie. L’objectif de ce projet vise à financer le retour des déplacés, en sus de la dette envers les hôpitaux et le financement du transport public et des écoles techniques».
«Si nous incluons ces différents projets dans le budget, cela aura pour conséquence d’accroître le déficit, ce qui n’est pas concevable, a poursuivi M. Hariri. J’ai donc proposé un emprunt d’un milliard de dollars sur 30 ans. Cela suppose qu’il faut trouver les recettes adéquates pour couvrir cette dette et pour réduire, également, le déficit budgétaire. Or il n’est pas possible de réduire le déficit sans augmenter les recettes. A cette fin, il faudrait, certes, améliorer la collecte (des impôts et des factures). Mais l’amélioration de la collecte est tributaire de la conjoncture et elle ne peut se faire en un tour de main. Il est donc nécessaire d’imposer une série de taxes. Les taxes sur le ciment et la taxe de 5%, ajoutée à la taxe douanière, font l’objet d’un débat dans le pays».
Et M. Hariri d’ajouter: «Je pense que dans les prochaines semaines on parviendra à une décision sur ce plan. La tendance est à l’approbation du projet (d’un milliard de dollars) avec quelques amendements. Je n’ai pas d’inconvénient à ce propos. J’ai présenté ce projet afin qu’il soit débattu, et j’ai insisté pour qu’il fasse l’objet d’un consensus entre toutes les parties, plutôt que d’être soumis au vote».
En conclusion, le premier ministre a affirmé que le déficit budgétaire avait diminué durant le mois d’août dernier.
Le premier ministre Rafic Hariri a réaffirmé que son gouvernement est déterminé à respecter ses engagements en vue de soutenir l’industrie locale, «mais cela prendra un peu de temps», a-t-il précisé. Prenant la parole au cours d’une rencontre, samedi, avec les membres du conseil d’administration de l’Association des industriels, M. Hariri a, d’autre part, souligné...